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Moussa Mara lors de l’émission “Politik” d’Africable : “L’origine de ma décision de retrait de ma candidature au profit de Cheick Modibo Diarra vient du Forum de la société civile”
Publié le samedi 23 juin 2018  |  Aujourd`hui
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© aBamako.com par mouhamar
Le premier ministre Moussa MARA à la rencontre de la majorité présidentielle
Bamako, le 24 avril 2014 à l`hôtel Lagon. Le premier ministre, Chef du gouvernement, Son Excellence Moussa MARA était à la rencontre de la majorité présidentielle.
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“Mon retrait des Bâtisseurs n’a pas pour objectif de tuer des Bâtisseurs” L’ancien Premier ministre Moussa Mara (président du parti Yèlèma) n’est plus candidat à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain. Il a retiré sa candidature pour soutenir celle de l’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Il a donné les raisons de l’annulation de sa candidature au cours de l’émission ” Politik ” d’Africable du vendredi 15 juin 2018.



Sur les motivations de l’annulation de sa candidature à l’élection présidentielle, Moussa Mara a expliqué que sa décision est consécutive à la résolution du Congrès de son parti au mois de novembre 2017. “Le parti m’a mis en mission pour travailler avec tous les candidats susceptibles de se présenter pour aller progressivement vers une candidature unique du Front du changement. Nous avions pris cette résolution en connaissance de cause parce que nous sommes conscients de la réalité de l’échiquier politique malien. Nous sommes aussi conscients de l’ambition et des souhaits de nos compatriotes. Puisque nous sommes sur le terrain assez régulièrement. Donc, à la suite de cette résolution, j’ai pris mon bâton de pèlerin pour aller rencontrer de beaucoup de candidats. Et nous avons mis en place le “Groupe des 12″ dans lequel figuraient d’ailleurs Cheick Modibo Diarra, Alou Boubacar Diallo, Modibo Koné et d’autres. Nous avons travaillé pendant 4 mois jusqu’au mois de mars 2018 et nous ne sommes parvenus à nous entendre sur une candidature unique. Nous avons dû libérer les uns et les autres. C’est ce qui explique la déclaration de ma candidature au début du mois d’avril 2018, tout en disant que si on arrivait toujours à mettre en place ce groupe pour le changement, je ne voyais aucun inconvénient de revenir sur ma candidature. Et à la suite de cela, courant mois d’avril, nous avons toujours continué les contacts. C’est ce qui nous a amené sur l’initiative des Bâtisseurs où j’ai été plutôt appelé pour venir participer”, s’est-il expliqué.

Pour Moussa Mara, la question de sa décision de retrait, c’est de savoir pourquoi les Bâtisseurs d’un côté et le choix du Premier ministre Cheick Modibo Diarra ? Il argumentera qu’il a participé à une réunion des Bâtisseurs où il était question de la mise en place d’un regroupement de candidats pour le 2e tour et dont l’objectif principal était de mutualiser leurs moyens pendant la campagne, d’apparaître unis, d’être considérés par les autorités comme un groupe distinct de la Coalition pour l’alternance et le changement, d’être pris en compte dans le processus, de pouvoir désigner des délégués communs, de participer au processus. Mais les candidatures étaient des candidatures affirmées et qui partaient aux élections. “A l’origine des Bâtisseurs, c’était un groupement de 2e tour. Personnellement, en rapport avec les résolutions du Congrès de Yèlèma, ce qui m’importait, je l’ai d’ailleurs dit aux Bâtisseurs, c’était de constituer un groupe pour soutenir un candidat de l’alternance et du changement au 1er tour. J’ai continué dans la direction des Bâtisseurs, mais aussi j’ai été toujours attentif à toute initiative qui pouvait arriver à ce choix. Et cette initiative est arrivée du Forum de la société civile. C’est-à-dire, aujourd’hui, l’origine de ma décision qui a consisté à me retirer au profit de Cheick Modibo Diarra vient de la société civile, particulièrement le Forum des organisations de la société civile qui m’a contacté dans cette perspective”, a-t-il soutenu.

Il ajoutera : “Ma démarche n’est pas contre quelqu’un. Elle trouve son origine dans une résolution de mon parti qui, elle-même, trouve son fondement dans le souhait de nos compatriotes. Aujourd’hui, si vous circulez dans le pays, les Maliens sont en soif d’alternance, de renouveau et de changement. Les Maliens disent aussi à ceux qui portent ce message de changement qu’il est absolument indispensable qu’ils se mettent ensemble. Parce qu’ils savant que les partis établis qui dirigent notre pays depuis longtemps ont une force d’implantation, une force d’organisation, des élus, des réseaux, qu’il serait difficile de dépasser dans une compétition électorale par une seule candidature de changement, fut-elle celle de Moussa Mara ou de X ou bien de Y. Donc, il y a d’abord un souhait populaire important que j’ai senti ces trois dernières années. Il y a aussi une résolution du parti Yèlèma qui nous a entraînés dans une direction pour aboutir à un choix déterminé”, a-t-il dit.

Moussa précisera ensuite : “Mon retrait des Bâtisseurs n’a pas pour objectif de tuer des Bâtisseurs. L’objectif des Bâtisseurs, à défaut d’avoir une candidature unique (personnellement, je ne le pense, puisque Housseyni Amion Guindo, membre des Bâtisseurs, a déposé son dossier de candidature), c’est peut-être d’arriver à 2 ou 3 candidatures importantes autour desquelles les autres se réunissent. Je pense que cette initiative va continuer et il faut qu’elle continue. Je me suis inscrit dans une initiative qui consiste à soutenir une candidature qui me semble être une candidature porteuse dès le premier tour et à apporter à cette candidature tout ce que je suis, mes idées, mes réseaux, mes organisations plus d’autres. Il est souhaitable que dès le premier tour nous puissions avoir le maximum de chances à l’avènement d’un changement véritable, d’une rupture avec le système actuel. C’est ce que nous demandons depuis un certain temps. Seulement, je ne veux pas qu’il y ait une compétition entre les groupes”, a-t-il souligné.

Le retrait de la candidature de Mara n’est-il pas un coup de tête aux militants de Yèlèma qui l’avaient investi candidature à l’élection présidentielle ? Moussa Mara réagira qu’il n’est pas quelqu’un qui a l’habitude de donner des coups de tête ou des enfreintes aux règlements. Il insistera que c’est le congrès du parti qui a pris la décision de travailler à constituer la candidature unique, même si cette candidature ne vient pas du parti Yèlèma. “Parce que cette décision a été prise par le parti qui a donné mandat à son Comité exécutif central et à son président de travailler à la constitution d’une candidature unique. Quand la chose s’est précisée, nous avons tenu une réunion spéciale du Comité exécutif central du parti pour nous prononcer dessus. C’est cette réunion qui a abouti à l’acceptation du choix du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Le parti Yèlèma a même produit un communiqué pour dire que les choses ont été acceptées par le Comité exécutif central qui encourage toujours d’autres candidats éventuels qui s’inscrivent dans la dynamique du changement à venir rejoindre la candidature de Cheick Modibo Diarra”, a-t-il précisé.

“Dr. Cheick Modibo Diarra, après avoir quitté la Primature, a sans doute laissé une impression d’abord de patriote, une impression d’honnêteté…”

Et en quoi incarne-t-il le vrai changement, l’alternance ? Moussa Mara répondra qu’il y a beaucoup de raisons à son ralliement à Cheick Modibo Diarra. La première raison, selon Moussa Mara, réside dans le fait qu’il s’est personnellement rendu compte ces dernières années que partout où il s’est rendu à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali, les Maliens ont souhaité que les personnes qui incarnent le changement se mettent ensemble. “Et ces Maliens se mettent à citer ces personnes qui incarnent le changement. Ils citent généralement Cheick Modibo Diarra, Soumana Sako, Oumar Mariko et moi-même Moussa Mara. Ces 4 noms reviennent le plus souvent. Et parmi ces 4 noms, celui de Cheick Modibo Diarra est le plus souvent, le plus couramment cité. Ce sont les impressions que j’ai moi-même personnellement collectées. Ce qui est un élément très important. Et je pense que beaucoup de Maliens partagent cela. Cela veut dire que le Dr. Cheick Modibo Diarra, après avoir quitté la Primature, a sans doute laissé une impression d’abord de patriote, une impression d’honnêteté, une impression de quelqu’un qui vient travailler pour son pays. Il a ses qualités comme il a ses défauts. Mais cette impression est restée dans l’esprit de nos compatriotes. Cela est ma première raison”, a-t-il avancé comme justifications.

Comme 2e raison de son ralliement à Cheick Modibo Diarra, Moussa Mara a affirmé que l’homme est une figure majeure de l’échiquier politique malien. “Il a été Premier ministre, il a une personnalité qui transcende les frontières de notre pays qui est tout à fait une notoriété publique à l’extérieur de notre pays qui peut être porteuse d’une dynamique de renouvellement de notre pays “, a-t-il dit.

La 3e raison, c’est que Cheick Modibo Diarra incarne une rupture avec le système actuel. “Il a son discours, son franc-parler, sa façon de faire qui sont grosso modo des signes de rupture avec le système. Les Maliens veulent la rupture avec le système”.

La 4e raison tient à la capacité de rassemblement de Cheick Modibo Diarra : “La capacité de rassemblement de Cheick Modibo Diarra dépasse la mienne propre bien que je sois à la tête d’un parti qui est plus développé que son parti, bien que j’aie fait beaucoup de mouvements à l’intérieur du pays que lui, bien que je sois un candidat bien placé car les sondages me donnaient une place honorable dans la course à l’élection présidentielle. Ce sont des réalités qu’il faudrait prendre en compte”, a commenté Moussa Mara.

Comme 5e raison de son ralliement à Cheick Modibo Diarra, Moussa Mara a expliqué qu’au Mali, l’âge est un élément important. “Les personnes trouveraient normal que le cadet suive l’aîné plutôt que l’aîné suive le cadet. Et il m’a fallu un peu de temps pour le comprendre. Mas je l’ai compris. Et quand je l’ai compris, je me suis dit qu’il faut qu’on s’inscrive dans une dynamique. Parce que le plus important, c’est le groupe. Si on peut constituer un groupe de personnalités crédibles pour porter le changement, si cette nécessité impose que ce soit une autre personne en conformité avec ce que le congrès a décidé, on va dans ce sens. Voilà quelques raisons qui ont milité en faveur du choix du Dr. Cheick Modibo Diarra et que nous estimons parfaites”, a-t-il argumenté.

Mara a-t-il renoncé à son combat générationnel ?

En soutenant Cheick Modibo Diarra, Moussa Mara a-t-il renoncé à son combat générationnel ? En réaction à cette question, Moussa Mara répondra que quand il parle de renouveler ou de rajeunir le leadership, il ne vise pas forcément la personne du chef de l’Etat. “Nous pouvons avoir un chef de l’Etat qui a plus de 60 ans, mais qui s’entoure ou qui fait en sorte qu’en des postes importants de l’Etat, de l’Administration, du secteur parapublic que des jeunes puissent être nommés à ces postes. Donc, quand je parle de renouvellement et de rajeunissement, il s’agit de génération, de groupe, il s’agit de leadership dans tous les domaines. Je ne désespère pas de cela. Je pense que le Premier ministre Cheick Modibo Diarra partage aussi cette opinion. Il faut que nous renouvelions pour amener des idées neuves, des personnes neuves de l’intérieur aussi de la diaspora qu’il faut aussi associer au processus du changement. Nous sommes partis pour bien le réaliser”, a-t-il dit.

“Nous n’aurons pas à chercher la bénédiction de Moussa Traoré qui est aujourd’hui à la retraite “

L’alliance Moussa Mara et de Cheick Modibo Diarra a-t-elle la bénédiction de l’ancien président Moussa Traoré quand on sait qu’il y a beaucoup de convergences entre Moussa Mara (homonyme de Moussa Traoré) et Cheick Modibo Diarra son beau-fils ? Réponse : “Nous n’aurons pas à chercher la bénédiction de Moussa Traoré. Il est aujourd’hui à la retraite et coule cette retraite chez lui. Il partage son temps entre son champ et sa mosquée. Moi personnellement, je ne l’ai pas vu depuis deux mois. Donc, je n’ai pas du tout eu l’occasion de parler de mon initiative avec lui. Maintenant, quand nous aurons l’occasion de nous retrouver, nous en reparlerons. Il n’a aucune incidence sur le processus. Il savoir qu’il s’agit du Mali. Et quand il s’agit du Mali, nous regardons les intérêts de notre pays. Nous ne regardons pas des liens familiaux. Je n’ai pas de lien familial avec Cheick Modibo Diarra. Porter le nom de quelqu’un ne veut pas dire que j’ai des liens familiaux avec ce dernier. Aujourd’hui, j’ai une quarantaine d’homonymes au Mali. Cheick Modibo Diarra et moi avons une convergence de vue sur ce qu’il faut pour changer notre pays. Nous sommes des personnalités qui, dans nos trajectoires respectives, portons un certain nombre de valeurs qui vont dans le sens de notre crédibilité pour parler de changement et de rupture. Nous sommes désintéressés. Nous n’avons, en aucun moment de nos carrières respectives, été suspectés d’atteinte aux biens publics ou d’enfreindre aux règles comme l’ont fait d’autres personnalités. Donc, nous avons constaté qu’on peut se mettre ensemble, partager nos idées. Nous avons sans doute des nuances et des divergences sur certains sujets. Mais l’essentiel est qu’on puisse cheminer ensemble, à travailler ensemble à définir une démarche. Ce n’est pas une démarche pour porter quelqu’un à la Présidence, c’est une démarche pour travailler en profondeur de la rénovation de notre vie publique à travers le Parlement, à travers l’échiquier politique, à travers beaucoup d’idées et de projets communs pour que les élites maliennes soient, de nouveau, exemplaires, que les Maliens puissent s’enorgueillir quand ils citent leurs directeurs, leurs ministres, leurs chefs de cabinet, leur Premier ministre, leur Président de la République. Parce que, c’est de ça qu’il s’agit pour que la confiance puisse être restaurée. Quand il n’y a pas de confiance entre les Maliens et les élites comme c’est le cas aujourd’hui, aucune aventure collective n’est possible, on ne peut rien changer. Dans une famille déterminée si les membres de la famille ne font pas confiance au chef de la famille, rien ne se passe. Cela est la même chose que pour un pays. Et c’est ce qui se passe aujourd’hui au Mali. Notre souci, c’est d’essayer de rassembler des personnalités de rupture, des personnalités qui ont cette image au sein de la population malienne d’honnêteté, de compétence, de désintéressement avec leurs défauts et leurs qualités. Donc, nous voulons que de nouveaux leaderships, de nouveaux leaders viennent responsables, honnêtes, conscients, désintéressés avec un esprit de sacrifice important qui considèrent la responsabilité publique comme un temps où on se sacrifie pour la collectivité, on finit une tâche dans un temps limité et on passe à autre chose. C’est cette rénovation fondamentale qu’on veut apporter à travers tous ces changements. On pourra en parler à Moussa Traoré quand on le verra un jour. Et c’est le plus important. C’est dans cette direction que je m’oriente. Et c’est le lieu de remercier le Forum des organisations de la société civile qui est venu nous voir pour nous dire de faire attention parce que le pays est en péril, le pays est en train de partir en lambeaux, le corps social malien est en train de se déliter, le Malien ne croit plus en rien, mettez-vous ensemble car vous portez une partie de leur espoir. Et nous allons vous dire le schéma que nous vous proposons. Le Forum a eu cette responsabilité historique. C’est ce forum qui a été déterminant dans le choix de cette équipe en construction”, a-t-il expliqué.

Siaka DOUMBIA

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