Désormais habilitée à officier les combats de haut niveau grâce à l’obtention récente de son diplôme de juge-arbitre de l’Union africaine de boxe (Abu en anglais) et Wbc (World boxing council), Mme Tiouta Traoré, qui est aujourd’hui une fierté pour le Mali dans le domaine de la boxe, nous accordé un entretien exclusif.
Chargée de mission au ministère des droits de l’Homme, Tiouta Traoré vit sa passion sur le ring depuis deux décennies. Sa persévérance a fini par payer car elle est aujourd’hui la seule arbitre internationale de boxe professionnelle au Mali.
Née à Baraoueli dans la région de Ségou, Tiouta a commencé par l’arbitrage de football. C’est à partir de 1998 qu’elle a commencé à s’intéresser à l’arbitrage de boxe amateur, avant de devenir, tout récemment, une arbitre internationale de boxe professionnelle, à l’issue d’un séminaire de formation des officiels internationaux du ring tenu à Naïrobi, au Kenya, du 18 au 21 avril 2018. Ce nouveau titre d’arbitre internationale de la boxe professionnelle lui donne désormais le droit d’officier des compétitions de haut niveau.
Mais qu’est-ce qui fait la différence entre l’arbitrage amateur et celui professionnel dans la boxe ? Mme Tiouta précise que, dans la boxe, il y a deux grades d’arbitrage, à savoir amateur et professionnel, mais il y a une particularité par rapport aux autres disciplines sportives. “Dans l’arbitrage de boxe, il n’y a pas une question d’évolution de grade amateur au grade professionnel. Il suffit seulement de faire le choix entre les deux grades. Soit, vous officiez pour les combats amateurs qui sont aujourd’hui l’une des disciplines des jeux olympiques, soit vous officiez pour les combats professionnels. C’est dire que l’arbitrage de la boxe n’est pas comme celui de football où on commence avec les cadets, juniors et puis les seniors.
A la boxe, dès que vous faites le choix entre les deux catégories d’arbitrage, vous pouvez faire votre carrière là-dedans. Mais il est aussi possible de changer de grade en arbitrage de la boxe, c’est-à-dire de passer d’amateur à professionnel. Cela passe par un stage de formation de haut niveau organisé par l’Union africaine de boxe (Abu) et le World boxing council (Wbc). Je viens récemment d’assister à un de ces stages de formation où j’ai obtenu mon grade d’arbitre international de boxe professionnelle. L’objet de ce stage de formation c’est de renforcer les notions dans l’arbitrage et le jugement de la boxe anglaise et de connaitre le rôle du superviseur. Au cours de cette formation, nous avons appris beaucoup de choses. Nous avons compris que l’arbitre joue un rôle important dans les combats professionnels. Par conséquent, il doit maitriser parfaitement les règles de la boxe professionnelle qui sont un peu différentes de celles de la boxe amateure, et avoir un très bon niveau intellectuel permettant d’apprécier la loi et l’esprit de la loi”, a-t-elle précisé.
Etant au Mali en tant qu’arbitre internationale de boxe professionnelle, pourra-t-elle assurer ainsi une carrière dans cette discipline contrairement aux arbitres vivant sous d’autres cieux ? Elle répond qu’on vient dans l’arbitrage de boxe par plaisir et non pour de l’argent. “Vous savez, on vient dans ce métier par passion à la chose et non pour gagner quelques choses. La boxe professionnelle n’est pas aussi développée en Afrique, surtout en Afrique de l’Ouest, donc on ne peut pas s’attendre à grand-chose. Comme tous les autres métiers, si vous êtes sérieux en faisant bien votre travail, vous pouvez gagner quelque chose dedans. Je prends l’exemple sur moi-même car, auparavant, je ne gagnais pas assez dans l’arbitrage de la boxe amateur, mais aujourd’hui je reçois chaque fois des invitations pour officier des combats en Afrique et même souvent hors de l’Afrique”, a-t-elle ajouté.
Toutia ne veut pas en rester-là. Elle veut continuer à servir la boxe malienne, pas seulement entant qu’arbitre, mais en accompagnant les responsables de la Fédération malienne de boxe dont elle est aujourd’hui membre, pour professionnaliser la boxe au Mali. “J’ai un vaste programme de développement pour la boxe malienne. Je viens d’un séminaire de formation où j’ai eu beaucoup de promesses au niveau africain, concernant la promotion de la boxe féminine dans notre pays. C’est dans ce cadre que je compte travailler avec les membres de la Fédération malienne de boxe pour faire la promotion de la boxe féminine l’une des priorités de notre bureau. J’ambitionne aussi d’organiser beaucoup de combats de boxe professionnelle au Mali et cela avec l’accompagnement des responsables de la Fédération, du ministère des Sports et bien d’autres personnes ressources”, a-t-elle affirmé. Mahamadou TRAORE