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Mohamed Haïdara, président de la fédération malienne des sports équestres «Aujourd’hui, à part le football, il n’y a pas un autre sport qui mobilise plus de monde que les sports équestres»
Publié le dimanche 24 juin 2018  |  Aujourd`hui
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«Pour évoluer, il faut aller vers l’amélioration de la race chevaline. Et notre ambition, c’est de faire la reproduction de ces chevaux au Mali»



Dans cet entretien exclusif, le président de la Fédération malienne des sports équestres, Mohamed Haïdara, évoque, entre autres, le bilan de la saison, le Grand Prix de la nation, la course de la nouvelle catégorie des chevaux de race améliorée au Mali et les perspectives de la Fédération….

Aujourd’hui-Mali : Monsieur le Président, comment se porte aujourd’hui la Fédération qui vous dirigez ?

Mohamed Haïdara : Merci beaucoup, je suis très heureux de dire aux Maliens et aux sportifs que la Fédération malienne des sports équestres se porte à merveille. Nous sommes dotés de 11 ligues à travers le Mali. Et les différentes ligues sont toutes en activité. Donc, je ne peux que me réjouir du fait que toutes ces ligues ont réalisé de très bons résultats cette saison.

Au niveau de Bamako, principalement, nous arrivons à faire des réunions hippiques composées de cinq courses. C’est du jamais vu au Mali. Le dimanche dernier, nous avons eu à mettre en place une nouvelle catégorie. Il s’agit des Super Cracks avec des chevaux de sang amélioré. C’est quelque chose qui me réjouit vraiment et j’apprécie beaucoup l’effort fourni par les propriétaires de chevaux pour nous en doter.

A quand le Grand Prix de la Nation ?

Normalement, le Grand Prix de la Nation était prévu pour le dimanche 24 juin. Date qui est toujours maintenue, mais nous sommes en pourparlers avec le ministère des Sports et la Présidence de la République pour voir l’agenda des décideurs politiques. De ce fait, ce grand rendez-vous annuel sera sûrement le 24 juin ou après.

Et quand la fermeture de la saison 2017-2018 ?

En principe, le Grand Prix de la Nation sonne la fin de la saison hippique. Mais, peut-être, pour donner plus de plaisir aux enfants, nous pourrons essayer de prolonger la saison de deux ou trois dimanches, si la pluie nous le permet.

Si on vous demande de faire le bilan de la saison, que diriez-vous ?

Je dirai tout simplement que c’est un bilan très positif. A Bamako, nous sommes à notre 32ème édition. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. Je peux dire sans risque de me tromper que la Fédération malienne des sports équestres se porte très bien. La saison se porte à merveille. Elle se déroule de la plus belle manière, sans aucun incident. Les chevaux ont toujours couru avec moins de blessure. Il y a eu plus de grands prix que d’ordinaire. C’est dire que les propriétaires de chevaux ont fait plus de revenus que les années précédentes.

Quels sont aujourd’hui vos rapports avec vos partenaires ?

Nos rapports sont vraiment au beau fixe. Nous avons toujours gardé de très bons rapports avec notre sponsor officiel, qui est le Pmu-Mali. Pour la petite histoire, je viens d’adresser une correspondance au directeur général du Pmu-Mali afin d’essayer de revoir notre subvention annuelle à la hausse. La raison est très simple. Nous venons de créer une nouvelle catégorie réservée aux chevaux de race améliorée. Donc, il va falloir trouver de l’argent pour pouvoir payer les chevaux de sang amélioré. J’ai eu un avis favorable. Et j’attends tout simplement qu’on redéfinisse les termes de l’octroi de cette subvention pour pouvoir garantir les courses des chevaux de race améliorée.

Actuellement, le Pmu-Mali vous octroie combien, en termes de subvention annuelle ?

Nous recevons chaque année une subvention de 20 millions de Fcfa de la part du Pmu-Mali. Mais, nous aimerions bien que notre sponsor officiel fasse un effort pour pouvoir augmenter cette subvention. Je ne veux pas faire de comparaison par rapport à certaines fédérations de la sous-région. Mais je sais tout simplement que le département des Sports, avec son appui, peut faire en sorte que le Pmu-Mali fasse plus pour que nous puissions évoluer davantage.

Et quels sont vos rapports avec le département des Sports ?

Effectivement, nous avons de très bons rapports avec le ministre des Sports, Me Jean Claude Sidibé, qui nous a rendu visite dès sa prise de fonction. Il est en train de veiller à ce que la clôture du Champ hippique de Bamako soit effective. Je profite de cette opportunité pour le remercier. Il vient de nommer aussi un nouveau directeur au niveau du Champ hippique, avec qui nous avons eu des échanges très fructueux. Je pense que nous allons pouvoir travailler dans la sérénité et pour le bien de nous tous.

Quelles sont les perspectives au niveau de la Fédération ?

Il s’agit aujourd’hui d’améliorer notre site. C’est notre difficulté primordiale. Tout récemment, nous avons eu de sérieux problèmes avec le maire du district de Bamako par rapport à 4 hectares afin d’implanter un marché. C’est pour vous dire que notre patrimoine fait l’objet de convoitise. Il faut obligatoirement que nous investissions au Champ hippique pour essayer de mettre fin à ce genre de problèmes.

La deuxième chose, c’est que nous avons amené des chevaux de sang amélioré afin de susciter un engouement. Cela fait plaisir aux enfants et aux amoureux des courses de chevaux. Maintenant, la phase suivante est de passer à la reproduction. Nous sommes en pourparlers avec le ministère de l’Elevage et puis nous sommes en discussion avec les Marocains pour que nous puissions, pour une fois, faire la reproduction au Mali et faire naitre ces chevaux de sang amélioré chez nous au lieu d’avoir à les acheter chaque fois à l’étranger. Nous avons acheté ces chevaux pour susciter l’engouement. J’exhorte les uns et les autres à nous aider à ce que nous puissions passer à la phase de reproduction afin que nous puissions être au même niveau que la sous-région. Nous avons déjà effectué une visite d’études au Sénégal et nous avons été très impressionnés. Et nous aimerions bien être aujourd’hui au même niveau que le Sénégal.

Vous, en tant que président de la Fédération, comment appréciez-vous la première course des chevaux de sang amélioré au Mali, dimanche dernier lors du Grand Prix de la société Rental parrainé par Sékou Djigué ?

Je pense que cette initiative est très salutaire. Vous savez, Sékou Djigué est membre de la Fédération et de la ligue des sports équestres de Bamako et c’est quelqu’un qui agit dans le développement de cette discipline au Mali. Je profite de cette occasion pour le remercier. D’abord, nous sommes à notre 3ème édition du Grand Prix Rental. Cette année, pour couronner l’arrivée des chevaux de sang amélioré, Sékou Djigué a fait une distinction spéciale pour ces chevaux. Ce qui m’a vraiment impressionné. J’avoue sincèrement que ce jeune propriétaire de chevaux mérite d’être encouragé aujourd’hui. Pour la petite histoire, il est à la base du fait que nous avons mis cette catégorie de chevaux de sang amélioré en place aujourd’hui. Et les textes de la Fédération disent que nous pouvons passer à la course des sangs améliorés, mais c’est Sékou Djigué qui nous a poussés à aller vers ce changement. Il a été le premier propriétaire de chevaux à faire venir des chevaux de sang amélioré au Mali, après nous avoir approchés. Il y a quelques années, j’avais fait le premier pas, malheureusement, les gens n’ont pas suivi. Cette fois-ci, c’est lui qui est vraiment à la base et il nous a poussés à nous enquérir et nous en approprier. Et nous avons offert du plaisir aux enfants.

Certaines personnes estiment que ces chevaux de sang amélioré demandent beaucoup de moyens financiers ?

Effectivement, ces chevaux coûtent plus chers que nos chevaux de race locale.

Aujourd’hui, quelle appréciation faites-vous des chevaux locaux ?

Nous avons de très bons chevaux chez nous. D’aucuns pensent qu’avec l’arrivée des sangs améliorés nous allons oublier notre race locale. Non, pas du tout ! Quel que soit le cas de figure, nous devons préserver la race locale de chez nous qui fait vivre beaucoup de gens dans les milieux ruraux. A côté, nous pouvons passer à autre chose. Demain, si nous avons une compétition internationale avec la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Niger ou le Burkina, nous sommes obligés d’envoyer des chevaux de sang amélioré.

C’est pour vous dire que mon souhait primordial, c’est d’évoluer en tant que président de la Fédération. Et aujourd’hui, dans les sports équestres, pour évoluer, il faut aller vers l’amélioration de la race chevaline. D’ailleurs, l’une des prérogatives du Pmu-Mali, c’est d’aider la Fédération à améliorer sa race chevaline. C’est de bonne guerre que nous puissions commencer cette catégorie aujourd’hui. Et dans les années à venir, nous aurons des chevaux de sang amélioré nés au Mali et qui vont compétir tous les dimanches.

Quelles sont vos ambitions primordiales aujourd’hui ?

Notre ambition, c’est de mettre en place des chevaux de race améliorée. Il s’agit de faire la reproduction de ces chevaux à Bamako comme dans les régions. Pour ce faire, nous pouvons nous doter de vétérinaires compétents. Et que tous les chevaux nés soient enregistrés afin de faire la classification des sangs améliorés par tranche d’âge. Les 2 ans vont courir à part, les 3 ans à part. Au-delà des 3 ans, ils vont courir dans leur catégorie. C’est pour vous dire que la race locale sera toujours là. Elle aura toujours sa place dans les courses hippiques au Mali, mais nous avons décidé d’injecter du sang nouveau dans cette catégorie, c’est très bien aussi pour que nous puissions aller de l’avant.

Un message aux différents partenaires ?

Je dis tout simplement que tous les partenaires sont les bienvenus pour que nous puissions mieux développer cette discipline au Mali. Nous avons aujourd’hui une équipe très compétente et disponible au niveau de la Fédération et qui peut amener les sports équestres à un niveau très relevé.

Etes-vous satisfait de l’engouement suscité autour de cette discipline ?

Bien sûr que oui pour quelqu’un qui vient voir les courses de chevaux au Champ hippique de Bamako tous les dimanches ! Au bas mot, nous avons 6 000 personnes chaque dimanche. Rares sont les disciplines qui peuvent mobiliser ce monde. A part le football, il n’y a pas un autre sport qui mobilise plus de monde que les sports équestres. J’en suis vraiment très fier. Je remercie le public pour avoir répondu à nos sollicitations.

Réalisé par A.B. HAÏDARA

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