L’image est d’une symbolique forte. Les bonnes manières ne courent pas les rues. Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga s’est volontairement conformé au protocole de sécurité et de discipline imposé aux potentiels électeurs venus retirer leurs cartes samedi à la mairie centrale de Bamako, en CIII. Il descend de son véhicule officiel et se dirige vers le centre de distribution. Le chef du gouvernement intègre incognito le rang et attend patiemment son tour. Instant rare que n’importe quel preneur d’image serait prêt à tout donner pour l’immortaliser.
Soumeylou Boubèye Maïga, muni d’un document l’identifiant, est pris en charge par l’équipe en charge de la distribution. Son nom retrouvé sur la liste, sa carte d’électeur lui est tendue sans attendre. La queue est longue. Avant de repartir, il a émargé dans la colonne d’un livret pour garder la traçabilité du retrait de sa carte. Il en est ainsi pour tous. «Je peux participer maintenant à la mise en place des Institutions de la République», a fièrement lancé le chef du gouvernement, qui s’est dit confiant pour la suite du processus électoral.
Il a appelé tous les Maliens à suivre son exemple pour la réussite des élections. «Arrivé à 10 heures 45 minutes, le chef du gouvernement, très décontracté, a fait la file, au milieu de plusieurs anonymes venus pour les mêmes raisons, avant de se présenter devant l’un des agents (une femme) chargé de la remise des cartes. Par cet acte, le Premier ministre est venu accomplir un geste citoyen attendu de tous les Maliens en âge de voter et inscrits sur la liste électorale. «Le retrait de la carte d’électeur constitue en effet le premier acte pour participer aux élections de 2018 pour lesquelles le gouvernement ne ménage aucun effort afin d’en faire une fête et une occasion d’approfondissement de la démocratie», a affirmé la cellule de communication de la Primature.
Pour le Premier ministre, poursuit le texte, le vote est «un acte de haute portée politique» qui renforce la légitimité des institutions et fonde le citoyen à être exigeant envers ses représentants et les institutions. «Se félicitant du respect rigoureux par le gouvernement du chronogramme électoral, Soumeylou Boubèye Maïga a invité les acteurs politiques et les citoyens à s’engager davantage pour amplifier la mobilisation sociale et l’adhésion autour des élections du 29 juillet», a commenté cette cellule.
De l’avis du chef du gouvernement lui-même, «il faut arrêter de dénigrer le processus, au risque de le discréditer injustement et d’affaiblir la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques». Chacun, selon lui, est libre de voter pour qui il veut, mais tous les citoyennes en âge de voter doivent se mobiliser pour le faire, car il n’y a pas d’alternative à l’élection du 29 juillet.