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Examen du DEF 2018 : Un fiasco jamais égalé
Publié le lundi 25 juin 2018  |  L’Inter de Bamako
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© aBamako.com par A S
Education: Lancement du DEF 2014
Le Ministre de l’Education Nationale, a procédé ce Lundi 4 Juin 2014 au lancement du DEF 2014 à Kati
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L’école malienne est malade depuis. Elle s’achemine inéluctablement vers l’abîme si des actions d’urgence ne sont pas engagées dans un bref délai pour la sauver.

Les problèmes qui la minent sont suffisamment connus: la baisse drastique du niveau des apprenants, la médiocrité de beaucoup d’enseignants, la chute de la conscience professionnelle, la prolifération anarchique des écoles privées, l’absence de suivi du personnel enseignant des écoles privées, l’insuffisance de formations continues des enseignants, l’incapacité des autorités en charge de l’école d’organiser des examens crédibles, le manque de sanctions à l’endroit des enseignants et responsables indélicats, etc.


Le Mal de l’école malienne vient d’atteindre son paroxysme. L’examen du Diplômé d’études fondamentales (DEF) 2018 est celui de la honte, du chaos. Jamais le Mali n’avait connu un tel fiasco.

Les sujets ont fait fuite avec éclat. Ils étaient à la disposition des candidats avec leurs corrigés sur les réseaux sociaux. Tous les Maliens le savent, les autorités en charge de l’Education nationale les premières informées. Certains enseignants, venus dans le métier par défaut, indignes d’exercer une profession aussi noble, ont pactisé avec des promoteurs d’écoles privées pour accepter les corrigés en salles ou même corriger les sujets pour les candidats à cause de maudites sommes, prouvant ainsi leur manque de dignité.

Dans beaucoup de centres, des surveillants se sont substitués aux candidats, traitant à leur place les sujets. Quelle bassesse, quelle immoralité, quelle inconscience professionnelle, quelle malhonnêteté intellectuelle ?

De tels enseignants méritent d’être identifiés et radiés du corps pour l’exemple. Les enseignants qui sont encore soucieux du devenir de l’école, ne doivent jamais accepter que des pseudo-enseignants, sans foi et sans scrupule, tirent vers les caniveaux leur métier en prenant l’école en otage.

Face à un tel drame, à un tel complot contre l’école et contre le peuple, l’Etat n’a été capable de faire ni une simple déclaration pour condamner les faits, ni d’interpeller qui que ce soit. Dans quel pays sommes-nous ? La société civile a t- elle approuvé ce qui s’est passé, sinon, pourquoi son silence ? Où sont passés les syndicats d’enseignants ? L’opposition politique a-t-elle perdu sa langue?


Il ne fait aucun doute que depuis l’avènement de la IIIème République, les régimes politiques qui se sont succédé, ont échoué dans le domaine scolaire et universitaire, parce qu’en réalité, malgré leurs discours mielleux, l’école n’a jamais été pour eux une priorité. Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keïta, ont chacun respectivement malmené et abandonné à leur manière l’école malienne.

L’examen du Diplômé d’études fondamentales (DEF) 2018 prouve à suffisance l’échec du régime d’IBK, son manque de volonté à sortir l’école de l’ornière, l’incapacité des autorités en charge de l’éducation d’organiser un examen du DEF sans fraude. Sommes-nous conscients de la réelle menace qui pèse sur l’école malienne ?

Nous appelons l’Etat et toutes les forces vives de la Nation à l’union sacrée autour de l’école: les hautes autorités politiques et administratives, l’administration scolaire, la société civile, les enseignants, les parents d’élèves. Tous sont interpellés. Chacun doit absolument jouer son rôle. L’école est notre enfant à tous. Volons à son secours. Elle agonise par notre démission, par le désintérêt manifeste des Maliennes et Maliens.

Pour ne pas davantage ternir l’image de l’école malienne, surtout au niveau international, l’examen du DEF 2018 mérite d’être purement et simplement annulé et repris. En plus, des têtes doivent impérativement tomber, une fois les responsabilités situées.

Etre responsable, c’est savoir prendre des décisions souvent difficiles mais salutaires. Le régime d’IBK, en quête de popularité et en quête d’électeurs pour la présidentielle, pourra-il s’assumer face à l’histoire par des prises de décisions courageuses et responsables? Acceptera-t-il de mettre sur son dos des parents d’élèves qui veulent seulement la réussite de leurs enfants, quelle que soit la manière ?

L’actuel ministre de l’Education nationale, le Pr Abinou Témé, mesure-t-il l’ampleur du désastre, du coup porté à notre école, de la trahison dont elle est l’objet ? Saura-t-il prendre ses responsabilités en faisant reprendre l’examen du DEF 2018 ? S’il le faisait, ce serait pour lui une façon honorable d’entrer dans l’Histoire.

La partie saine du peuple se souviendra longtemps de son passage au département de l’Education.

Peuple malien, tous débout comme un seul homme, arrachons notre Ecole des griffes des apatrides et de ses fossoyeurs, pour que vive à jamais le Mali.

Que nos dirigeants aient à l’esprit que nul n’échappera au tribunal de l’Histoire !

N’Golo Marc DEMBELE, Professeur d’Enseignement Secondaire Général, Spécialité Philosophie

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