Candidat pour la troisième fois à la magistrature suprême, le chef de file de l’opposition, qui sera le principal adversaire du président sortant le 29 juillet prochain, est convaincu d’incarner l’alternance. Interview.
Depuis le toit de son bureau, sur la rive sud de Bamako, la vue sur Koulouba est imprenable. Tout un symbole pour celui qui tentera de ravir sa place à Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) le 29 juillet, dans une élection qui pourrait tourner au remake du duel qui les a opposés en 2013. Principal adversaire du chef de l’État sortant depuis cinq ans, Soumaïla Cissé, 68 ans, est convaincu que le scrutin ne peut, cette fois, lui échapper.
Ses précédents échecs (en 2002, c’est face à Amadou Toumani Touré qu’il avait perdu) ne l’ont pas découragé. Sûr de sa force et de la soif de changement de ses compatriotes, il espère incarner l’alternance pour éviter au Mali de « sombrer dans le chaos ». Au lendemain de l’aïd-el-fitr et avant de plonger dans le feu de la campagne électorale, il a longuement reçu JA pour dresser « son » bilan de la présidence IBK et présenter son projet pour le Mali.Jeune Afrique : Comme en 2013, vous êtes considéré comme le principal rival d’IBK. À la différence près qu’il est aujourd’hui le président sortant. Pour vous, est-ce un avantage ou un inconvénient ?
Soumaïla Cissé : C’est un avantage. Son bilan est catastrophique, vous n’avez pas besoin de moi pour le savoir. Faites un tour dans Bamako et vous constaterez vite que son action n’est pas appréciée. Il y a chez nous une vraie crise de gouvernance. Corruption, népotisme, surfacturations, marchés douteux… Autant de choses qui ont poussé des institutions comme le FMI ou la Banqu... suite de l'article sur Jeune Afrique