Disposer d’une carte nationale d’identité relève du parcours du combattant pour le contribuable malien. Depuis quatre mois, les cartes d’identité se font rares dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie. Comme la neige à Kidal.
« Pour avoir ma carte d’identité nationale, le premier jour, je me suis réveillé à 4 heures du matin ; ils m’ont dit que la liste était déjà complète. Le lendemain, j’ai dû me réveiller à 2 heures du matin pour m’inscrire sur la liste et répartir à la maison. Je suis revenu à 6 heures pour suivre le rang », témoigne Fousseni Sidibé, un habitant de la commune V du district de Bamako.
« Cette crise de carte d’identité n’a que trop duré. J’en appelle aux nouvelles autorités pour y remédier. Car, elle entretient la corruption dans les services de police, ceux-là même qui doivent lutter contre ce fléau. Le nombre de cartes à confectionner ne peut excéder 30 par jour, disent-ils. Mais, il suffit de leur donner de l’argent, et ils vous feront votre carte même dans l’après-midi alors qu’à 4 heures du matin déjà la liste est bouclée ».