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Crise déferlante au Mali: Conflit inter ethnique au centre, fièvre électorale à Bamako
Publié le mardi 26 juin 2018  |  Le Républicain
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie d`investiture du chef de file de l`opposition, Soumaïla Cissé
Bamako. le 12 mai 2018 le chef de file de l`opposition parlementaire, Soumaïla Cissé, a été investi samedi par son parti l`Union pour la République et la Démocratie (l`URD) et la plateforme « Ensemble, restaurons l`espoir »,
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Des témoins rapportent une série d’attaques dont les victimes sont des Peuls, mais aussi des Dogon. Ce qui se passe au centre n’est que le pourrissement d’une situation dénoncée en vain depuis la Conférence d’entente nationale en mars 2017. Si cette guerre ne bouleverse pas encore le calendrier électoral, des citoyens s’interrogent sur la possibilité de la tenue de l’élection présidentielle du 29 juillet. En attendant, la fièvre préélectorale continue à Bamako où l’on rivalise de concerts et de meeting de soutiens.

La situation qui prévaut au centre du pays était pourtant prévisible depuis la Conférence d’entente nationale de mars 2017. On se souvient de ces délégués représentant des milices d’autodéfense Peul menaçant de représailles si la décision de désarmer toutes les milices Dozo n’était pas prise par la Conférence d’entente nationale.

Plus d’une année après, rien n’a changé. «Près de 50 personnes innocentes sans armes ont été froidement abattues (le weekend dernier, Ndlr) par des milices Donzos et leurs complices dans le village de Koumaga cercle de Djenné région de Mopti », a dénoncé Tapital Pulaaku, selon un article de Studio Tamani.

Beaucoup de citoyens s’attendaient à un gouvernement d’union nationale au lendemain de la fameuse conférence d’entente nationale. Il aurait eu pour mission d’aplanir les difficultés liées à la mise en œuvre du controversé accord d’Alger. Par ailleurs, il aurait facilité l’organisation de la présidentielle dans le contexte d’un minimum de cohésion nationale autour du président de la République.

Aujourd’hui tout le monde a la tête à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain, alors que le chaos s’installe dans tout le centre du pays. Dimanche soir, 24 juin 2018, le réseau Malilink annonce la liste de dix personnes enlevées par des hommes armés habillés en tenue Dozo à Dorobougou dans le centre du pays.

Les victimes sont : Alahadji Amadou, Bara amadou, Tokara Mobo, Saydou Souka, Diam poullo, Ali Alaye, Bagui Tangara, Kassim Tangara, Modou Tangara qui est le chef du village de Dorobougou. « Il reste une personne dont nous n'avons pas pu trouver le prénom d'abord », souligne un post de Malilink, le réseau social dédié à l’intelligentsia malienne.
Une véritable guerre s’est installée dans la région de Mopti où la population est otage du chaos créé par les djihadistes, les groupes d’autodéfense Peul et Dozo ainsi que l’armée. D’autres tueries visant les Peuls le même jour sont annoncées par Tapital Pulaaku, une association de défense des Peuls.

Dimanche soir à 20heures, Tapitaal a livré la liste des personnes qui venaient d'être tuées à Koummaga toujours dans le centre: Samba Sidibé et son fils Issa, Bara Ba et Diaye Sidibé. « Notons que les chasseurs sont revenus à 17heures immédiatement après le retrait de l'armée. Panique à Diaba Boukkary un village (peul des Touré) situé à 3km de Sofara (Kaka), l'armée malienne cerne actuellement ce village, faisant fuir la dite population », indique la même source qui demande au gouvernement d’agir.

Selon l’organisation de défense des Peul, des bergers, des très jeunes enfants avec leurs animaux en brousse, des personnes revenues de l'exode pour cultiver leurs champs ont été lâchement assassinés. D’autres sources ont déploré des morts dans le cercle de Djenné, commune de Femaye, dans le village de Koummaga. « 15 personnes ont perdu la vie ce samedi 23 juin 2018 vers 15h. La population accuserait l'armée malienne », rapporte une source locale.
La guerre au centre ne fait pas que des victimes parmi les Peul. Dans la commune de Sangha, au Pays Dogon, des milliers de familles Dogon sont déplacées. Il n’y a pas de statistiques sur le nombre des victimes Dogon, mais un groupe armé a été créé en 2018 par des locaux qui jurent de défendre les populations contre des agressions terroristes.

Soumaila T. Diarra
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