Le ministère de l’Habitat et de l’urbanisme, en partenariat avec l’Onu-Habitat, a organisé, hier lundi, à l’hôtel Sheraton de Bamako, sis à ACI 2 000, le « Petit déjeuner urbain de Bamako ». Cette rencontre entre l’ensemble des acteurs du développement de la ville (collectivités territoriales, services techniques du ministère de l’Habitat et de l’urbanisme, organisations professionnelles, partenaires techniques et financiers, etc.) participe à l’atteinte des objectifs du Nouveau programme pour les villes et de la politique nationale de la ville au Mali.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture des travaux, présidées par le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, Cheick Sidya Sissoko dit Kalifa, ont enregistré la présence de son homologue du Développement local, Zoumana Mory Coulibaly. On y notait également la présence du représentant du maire du District de Bamako, Ibrahim Dioni et du conseiller technique de l’ONU-Habitat-Mali, Meutche Ngomsi.
Le thème de ce « Petit déjeuner urbain », 1er du genre, était : « Mise en œuvre du Nouveau programme pour les villes et de la politique nationale des villes au Mali ».
Regard positif d’ONU-Habitat
Le représentant du maire du District de Bamako, qui a salué l’initiative, a estimé qu’il s’agit de la prise de conscience des plus hautes autorités du pays face aux enjeux de la question urbaine et de leur volonté d’y faire face. 20 ans après la déclaration d’Istanbul, M. Dioni a fait savoir que le chantier de la politique urbaine au Mali est très vaste, mais l’espoir est permis.
A sa suite, le représentant de l’ONU-Habitat a mis l’accent sur le rythme de progression rapide de nos villes. Ce constat, indique-t-il, nécessite une politique adéquate répondant au double défi croissance démographique et croissance économique. Il a apprécié la politique de logements sociaux mise en place par le Mali, depuis plus de 10 ans. Toute chose qui permet de faire face aux préoccupations d’une frange importante de nos villes. M. Meutche Ngomsi a encouragé les pouvoirs publics de notre pays à poursuivre dans cette logique avant de souhaiter une vigilance dans le domaine de l’assainissement.
Pourquoi un Petit déjeuner urbain ?
Quant au ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, il a rappelé que c’est dans le cadre de la mise en œuvre du Nouveau programme pour les villes, adopté lors de la 3è Conférence «Habitat III» tenue en octobre 2016 à Quito, que son ministère avait promis en partenariat avec l’ONU-Habitat d’organiser le « Petit déjeuner urbain » afin de réaliser l’échange de vues sur le développement urbain durable.
Le nouveau programme pour les villes, qui a un lien étroit avec l’ODD N°11 « Faire en sorte que les villes soient ouvertes à tous, sûres, résilientes et durables », introduit un changement de modèle avec l’émergence des recherches sur les villes. Il repose principalement sur cinq piliers : les politiques urbaines nationales ; la législation et la régulation urbaine, la planification et le concept urbain, l’économie locale et la finance municipale, et enfin la mise en œuvre à l’échelle locale.
Préoccupation commune
Après une décennie d’application et au regard des résultats engrangés dans le cadre de la mise en œuvre des premier et deuxième phases du Projet urbain du Mali pendant les périodes 1979-1986 et 1986-1994, la Politique sectorielle de Développement urbain (PSDU), adoptée le 25 septembre 1996, a formulé un certain nombre de stratégies pour la maîtrise de la croissance des villes parmi lesquelles: l’approfondissement du processus de décentralisation ; le développement d’un réseau de villes secondaires ; l’amélioration de la gestion urbaine, a expliqué le ministre.
Aussi, la recherche de solutions idoines aux insuffisances enregistrées dans la mise en œuvre, de juin 1997 à juin 2005, de la troisième phase du Projet urbain du Mali, dénommée Projet de Développement urbain et Décentralisation (PDUD), s’est-elle traduite par une déclinaison de la Politique sectorielle de Développement urbain en Stratégie de Développement des Villes du Mali (SDVM), selon le ministre Sissoko.
Adoptée le 28 janvier 2009, cette stratégie met un accent particulier sur le développement urbain durable et une plus grande responsabilité des municipalités des villes bénéficiaires des opérations projetées.
« Malgré ces énormes efforts du gouvernement du Mali, les cités maliennes de manière générale font face aux mêmes problèmes à savoir : l’étalement urbain, les difficultés d’accès aux services urbains de base, les problèmes d’assainissement, la dégradation de l’environnement, l’insuffisance de l’offre de logements, l’insuffisance des infrastructures routières et de drainage, les difficultés liées à la gestion foncière, les problèmes de mobilité, la faiblesse des ressources des collectivités, l’insécurité et la marginalisation de certaines couches », a regretté Cheick Sidya Sissoko dit Kalifa.
Le Cadre de référence
Eu égard à ces enjeux insuffisamment traités par le passé, le gouvernement a également adopté, le 26 février 2014, la Politique nationale de la Ville (PONAV), a-t-il fait savoir.
La PONAV, a dit le ministre de l’Habitat, est le cadre de référence pour un développement urbain durable permettant d’exploiter, au mieux, les avantages de l’urbanisation, tant au niveau national que local, notamment les économies urbaines, tout en limitant les éventuelles conséquences néfastes et les externalités négatives. Globalement, elle fournit également des mécanismes permettant de coordonner les actions des différents secteurs et ministères dans le domaine du développement urbain. Ainsi, la PONAV vise entre autres : à améliorer la qualité de vie dans les villes par un meilleur cadre de vie ; renforcer les économies locales pour améliorer les capacités d’autofinancement des villes et lutter contre le sous-emploi et la pauvreté ; favoriser l’expression des diversités socioculturelles, le renforcement de la citoyenneté locale et l’affermissement des principes démocratiques ; améliorer la gestion des villes.
Le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme a adressé ses vifs remerciements à tous les acteurs impliqués dans l’élaboration de la Politique nationale de la Ville.
Selon un document officiel, le District de Bamako reçoit plus de la moitié de la population urbaine du pays (50,14 %) de la population, suivi par les régions de Sikasso (11,82 %), de Koulikoro (11,27 %), de Ségou (9,81 %), de Kayes (5,79 %), de Mopti (5,22 %), de Gao (3,15 %), de Tombouctou (2,08 %) et de Kidal (0,72 %).