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Parena-URD : Une alliance incestueuse entre libéraux et socialistes radicaux
Publié le mardi 26 juin 2018  |  Azalaï-Express
Assemblée
© aBamako.com par A S
Assemblée des partisans du Non
Bamako,le 27 juillet 2017 les partisans du Non ont tenu un rassemblement de soutien au blogueur Madou
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C’est à un spectacle éhonté qu’a assisté le peuple malien lors de la formalisation de l’alliance entre le bélier en chef, Tiébilé Dramé, et l’irrédentiste opposant, Soumaïla Cissé. Une alliance contre nature qui vient prouver qu’au Mali, la politique repose beaucoup plus sur des intérêts que des valeurs.

Le premier, Tiébilé Dramé, est le président incontestable du parti du bélier blanc, le Parena, depuis sa création. Ce parti est fondé sur l’idéologie socialiste, une valeur cardinale qui devrait déterminer sa conduite sur le terrain politique. Du moins lorsqu’on est un parti politique digne de ce nom. Les prises de position du parti sont souvent basées sur cette idéologie de façon radicale, à la limite du communisme. Aujourd’hui, combien sont les militants de ce regroupement qui connaissent ou qui savent cette valeur fondamentale de leur parti. C’est sur cette naïveté que jouent les responsables du parti, en entrainant les militants dans des alliances qui frisent la morale et le bon sens. Tel que le cas actuel dans lequel se trouve le parti.

L’autre allié, Soumaïla Cissé, il est président indéboulonnable de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) qui semblerait être sa chasse gardée. Et pour cause, ce parti, créé dans l’euphorie électorale du début des années 2000, n’a jamais connu un candidat à la présidentielle autre que son président « bien aimé ». L’URD, pour sa part, est fondé sur le courant libéral très prononcé. Et le parti est toujours invité aux assises internationales de cette idéologie. Mais force est de reconnaitre que cette valeur n’existe que sur du papier dans ce parti qui, parfois, s’allie avec toutes sortes de courants politiques et idéologiques. Tel que le cas de leur alliance avec le PDES en 2007 pour la réélection du président Amadou Toumani Touré.

Cette manque de cohérence idéologique est encore rééditée cette année avec la plateforme politique dénommée ‘’Alternance pour le l’alternance et le changement’’ avec Soumaïla Cissé comme porte-étendard. Dans ce regroupement de circonstance, on retrouve les uns, incolores et les autres, inodores. Mais le cas le plus aberrant est la collaboration entre le Parena et l’URD, au point où le candidat Soumaïla Cissé n’a trouvé d’autre choix que de choisir Tiébilé Dramé comme directeur de campagne. Une alliance incestueuse, dirait l’autre. La cohérence politique est morte au profit des intérêts des uns et des autres.

Non pas que les acteurs ne le savent pas, mais du moment où il faut se liguer pour faire tomber un adversaire commun, aucun sacrifice ne serait de trop. Quitte à vendre son âme au diable.

Dans sa logique de parvenir à Koulouba vaille que vaille, Soumaïla Cissé a besoin de soutiens forts. Pour ce faire, la carte Tiébilé semblerait être la plus sûre. Ce dernier est d’une virulence verbale inouïe contre le régime et un allié « sûr et compétent » pour mener la bataille farouche qui s’annonce. Tiébilé Dramé et son Parena ne voient aucun inconvénient à nouer une alliance avec l’URD dans la mesure où certaines indiscrétions rapportent que le président n’aurait pas le sou pour cette élection. Pire, cette traversée du désert pour l’enfant de Nioro dure depuis une décennie. Ce serait la raison pour laquelle il aurait fait volte-face en 2013. Ainsi, l’homme a préféré ravaler ses valeurs pour faire « le sale boulot ». Une façon de se refaire une petite santé financière sur les fonds de campagne. Car, Soumi Champion est réputé être un homme qui ne lésine point sur les moyens quand il s’agit d’escalader la colline de Koulouba. L’incongrue dans cette alliance réside aussi dans le fait que même si le candidat de l’URD venait à remporter l’élection, la cohabitation entre les deux courants politiques risquerait de créer des divergences profondes. Les socialistes accepteraient-ils de travailler avec des libéraux dont les idéologies sont les deux extrêmes des courants politiques. Rien n’est moins sûr sous nos cieux où les valeurs, apparemment, n’existent que sur papier. On serait prêt à tout pour garder la marmite sur le feu.

A noter que les alliances contre nature sont légion au Mali. C’est ainsi que le libéral, Ousmane Ben Fana Traoré du PCR, n’a pas hésité à se liguer avec les socialistes du RPM pour une portion du pouvoir. Entre autres.

Dieu veille !

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