Malgré l’agitation stérile sur les réseaux sociaux où des apprentis sorciers se sont essayés à de grossières machinations, entre faux sujets et fausses alertes, l’examen du baccalauréat session 2018, qui a débuté, le lundi dernier, pour s’achever, hier jeudi, s’est déroulé, sur l’ensemble du pays, comme l’ont révélé les observateurs, dans de bonnes conditions organisationnelles et académiques. Un bon signe pour un examen qui ouvre les portes aux meilleures écoles, ici et ailleurs dans le monde…
Le Bac 2018, à la suite du diplôme d’études fondamentales (DEF), comme le Certificat d’aptitudes professionnelles (CAP), était très attendu : considéré comme un véritable test, tout juste programmé après la démission du ministre de l’Éducation nationale d’alors et l’arrivée du nouveau titulaire du portefeuille, il s’est déroulé dans de bonnes conditions académiques. L’examen de tous les enjeux intervenu, cette année, dans des conditions très particulières, a été d’une rare exemplarité.
Pari réussi pour le professeur !
Et ce n’était pas une grande évidence, en raison de l’ambiance parfaitement délétère qui y a régné. Face au vrai-faux report qui a été volontairement entretenu par des esprits malveillants, cherchant coûte que coûte à ternir l’image, le ministre de l’Éducation nationale, le Pr Abinou Témé, a jugé utile de dissiper rapidement le malentendu, en s’adressant directement, à la télévision nationale, aux différents acteurs ; candidats et parents d’élèves notamment, pour annoncer que l’examen se tiendra bel et bien à la date annoncée. Il a en profité pour expliquer la valeur académique de ce diplôme qui ouvre la porte à la connaissance universelle.
De ce fait, a-t-il déclaré, ‘’il est capital que le brillant succès, qui y est attendu, soit le fruit de l’effort personnel, garantissant du coup aux bénéficiaires de ce précieux sésame de grandes aptitudes académiques pour la compétition qui promet d’être ardue pour la quête du travail’’.
Cet appel à l’effort personnel à l’endroit des candidats, le ministre Témé l’a tenu devant le gouverneur de la région de Sikasso, les autorités scolaires et les représentants de parents d’élèves, en donnant officiellement le coup d’envoi du BAC 2018, dans cette localité qui représente, selon lui, la quatrième académie du pays, après celle de Bamako (pour ses deux rives) et Kati. Le ministre s’y trouvait justement, loin de la clameur de la capitale, pour exhorter les bacheliers à réussir avec brio en ne comptant que sur eux-mêmes.
En plus de trouver les jeunes plus concentrés sur leurs sujets, le ministre Témé, à l’occasion, s’est montré enthousiaste de constater qu’il y avait autant de jeunes filles que de garçons dans la salle où il a donné le coup d’envoi de l’examen. Une nouvelle physionomie de l’école malienne fort justement appréciée par l’autorité ministérielle, décidément encline à l’ouverture de l’espace scolaire à la jeune fille.
Souvenir d’un prof
Si le sens académique de la visite du ministre de l’Éducation nationale était indéniable ; démarrage du BAC oblige, elle n’en reflétait pas moins, pour lui, un fort accent émotionnel, en ce sens que c’est dans cette ville, en octobre 1983, que le jeune professeur de philosophie débutait une fulgurante carrière d’enseignant. En rappelant cet épisode de sa vie d’enseignant aux jeunes bacheliers de Sikasso, le ministre de l’Éducation nationale avait à cœur de pousser les jeunes candidats à cultiver l’excellence académique. Et pour cause ? À cette époque-là, le professeur de Philo se sent souvent fier d’avoir eu à enseigner un élève brillant, un certain Lamine Traoré, devenu médecin et qui est aujourd’hui son ophtalmologiste attitré. À l’image de cet ancien lycéen, dont le souvenir de l’effort au travail lui revient, le ministre, en souhaitant du succès aux candidats, a fait le vœu de les voir à l’avenir pétris de savoir et de talent pour aider le pays.
Sur un ton direct et clair, le ministre de l’Éducation nationale, au cours de cette mission de terrain, a évoqué avec les responsables des structures scolaires les défis réels de la gouvernance éducative. À Sikasso, tout comme à Bougouni où il a eu un échange franc avec les différents chefs de CAP, le ministre Témé a mis l’accent sur la pleine responsabilité des autorités scolaires, quelles qu’elles soient dans la chaîne hiérarchique, qui doit être assumée en toute épreuve.
« Je n’ai aucune raison de douter de vos compétences, car si vous êtes là ; à vos postes, c’est à cause de vos qualités, estimées à leur juste valeur par d’autres », a répété le Pr Témé à ses collègues, estimant par ailleurs que le cadre de la bonne administration de l’école, tous les acteurs de la chaîne éducative, à commencer par les responsables scolaires à la base, ont la même responsabilité que le cabinet ministériel. Un appel à la mobilisation générale en faveur de l’école malienne qui a eu un écho retentissant parmi le personnel enseignant ; en témoigne l’ambiance parfaitement détendue des échanges.
Le temps des remises en cause !
En tout état de cause, l’école, comme il a été rappelé, a besoin de l’action consciente et responsable de ses acteurs pour devenir véritablement un espace d’épanouissement pour les jeunes scolaires. Elle a en le plus besoin ne serait-ce que pour permettre aux candidats de gagner la sérénité dont ils ont besoin pour bien préparer les examens. Et pour cause : entre faux sujets, distribués à la pelle, et fausse alerte sur un vrai faux report des examens, les réseaux sociaux ont été littéralement pris d’assaut par des marchands d’illusions.
On aurait cru à la fin que quelqu’un, quelle part, a intérêt à faire mal aux enfants. Mais à quelle fin ? Sur les réseaux sociaux, le bruit s’est répandu très rapidement sur un vrai-faux report du BAC. Une énorme machination pour polluer l’atmosphère autour de l’examen. Voilà pourquoi, dans bien de milieux suffisamment avertis de la chose scolaire, des voix s’élèvent de plus en plus nombreuses pour interpeler les autorités compétentes à déployer les moyens idoines pour traquer et démasquer « des apprentis sorciers » en mal de sensation sur les réseaux sociaux. Dans plusieurs pays, apprend-on de sources diverses, l’arsenal légal et technique a été renforcé en vue de prévenir et de sanctionner ces faits malintentionnés.
En tout cas, pour sa part, le ministre de l’Éducation nationale, le Pr Abinou Témé, selon de sources crédibles, s’est engagé, dans une vaste opération de moralisation des activités pédagogiques, dont les premiers signes avant-coureurs ne tarderont pas à se matérialiser. Des mesures courageuses, méthodiques et innovantes sont envisagées pour asseoir une meilleure gouvernance en la matière.
Contrairement à l’examen du DEF qui a fait des couacs, le bac 2018, conviennent des observateurs, a gagné le pari d’une organisation bien réussie. Le maître d’œuvre de cette réussite s’appelle le Pr Abinou Témé, en bonne intelligence avec une équipe dynamique avec laquelle il a su se faire entourer.
Pour rappel, le Bac 2018, c’est 114 741 candidats inscrits répartis dans les 292 centres d’examens et 4 515 salles de classe. Les séries concernées sont les Terminales arts littérature (TAL), Langues littératures (TLL), sciences sociales (TSS), sciences économiques (TSECO) et sciences expérimentales (TS EXP).