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Accord de paix, an III: l’ONU salue la bonne dynamique
Publié le mardi 26 juin 2018  |  Info Matin
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© AFP par DR
Sommet de l`ONU sur le climat
Mardi 23 Septembre 2014. Nations Unies à New York. Les dirigeants du monde entier se réunissent pour un sommet de l`ONU sur le climat visant à donner un nouvel élan aux négociations internationales sur le réchauffement climatique.
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Le bureau de la Communication stratégique et de l’information publique de la MINUSMA a animé, hier jeudi 21 juin 2018, son traditionnel point de presse bihebdomadaire au QG de la mission onusienne à Badalabougou. Au cours de cette session largement consacrée au bilan des trois ans de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, la Porte-parole de la MINUSMA, Mme Myriam DESSABLES, a indiqué que les parties signataires ont donné un nouvel élan à sa mise en œuvre, notamment avec l’adoption de la feuille de route du chronogramme d’actions prioritaires le 22 mars, qui vise entre autres à accélérer la mise en œuvre pleine et entière des dispositions de l’Accord.

À l’entame de son propos, Mme Myriam DESSABLES a rappelé que l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger signé le 15 mai 2015 à Bamako, et parachevé le 20 juin de la même année, avait trois ans.
De son analyse, il ressort que les parties signataires ont donné un nouvel élan à la mise en œuvre de l’Accord. Il s’agit notamment de la feuille de route du chronogramme d’actions prioritaires adoptée le 22 mars, qui vise entre autres à accélérer la mise en œuvre pleine et entière des dispositions de l’Accord.
À cela s’ajoutent des progrès significatifs tels que : la nomination et la mise en place des autorités intérimaires au niveau régional, et les collèges transitoires à Ménaka et Taoudénit ; l’opérationnalisation des unités mixtes du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) tel qu’inscrit dans l’Accord ; la nomination du Centre Carter en tant qu’observateur indépendant ainsi que d’importantes réformes législatives.
Toutefois, a-t-elle fait savoir, le processus de paix continue à faire face à de nombreux défis, notamment liés à la recrudescence de l’insécurité dans le Centre du pays.
Malgré ces difficultés, a indiqué la porte-parole de la MINUSMA, les parties signataires, lors de leur rencontre de haut-niveau avec le Secrétaire général des Nations Unies, ont souligné les progrès récemment accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord. Le Secrétaire général avait, quant à lui, jugé encourageants l’interaction et l’engagement renouvelé entre les parties signataires.
Au cours de son intervention, Mme Myriam DESSABLES, est revenu sur les grandes lignes du dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur la situation.
Dans ledit document, rapporte la porte-parole, le Secrétaire général des Nations Unies salue les progrès accomplis dans la mise en œuvre du processus de paix qu’il a pu constater lors de sa visite au Mali les 29 et 30 mai. Il a jugé encourageante la détermination des parties à collaborer pour promouvoir la mise en œuvre de l’Accord, sous la direction du Premier ministre, avant les élections présidentielles de juillet.
Dans le rapport, le Secrétaire général déplore les allégations de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises au cours d’opérations antiterroristes menées dans le centre du Mali et dans la région de Ménaka. La MINUSMA, selon son porte-parole, est prête à aider les autorités à conduire des enquêtes et demande que les responsables de ces violations rendent des comptes.
La situation humanitaire, quant elle, a continué, selon les termes du rapport, de se détériorer, à cause de l’insécurité croissante dans les régions du nord et du centre, de la présence limitée de l’État et de ressources financières insuffisantes pour répondre aux besoins actuels ; dans le même temps, les inquiétudes au sujet de la crise agropastorale et alimentaire qui se profile sont allées croissant.
Dans le même rapport, le Secrétaire général considère que dorénavant, le rôle politique de la Mission devrait être renforcé pour appuyer les grandes réformes politiques et liées à la sécurité qui sont prévues dans l’accord de paix.
Le Secrétaire général estime que la période qui nous sépare des élections présidentielles de juillet et de leurs suites immédiates sera déterminante pour maintenir l’élan politique qui accompagne le processus de paix ainsi que l’engagement des parties à mettre en œuvre l’Accord. Pour le Secrétaire général, la tenue d’élections inclusives, transparentes et crédibles sera essentielle pour garantir les progrès réalisés jusque-là par les parties dans la mise en œuvre de l’Accord et pour les faire fructifier. À ses yeux, il est important que toutes les parties travaillent ensemble pour s’assurer que les conditions d’un déroulement des élections dans un environnement pacifique soient réunies. Pour ce faire, il faudra établir un véritable dialogue avec l’opposition politique et la société civile sur le processus électoral.
Faisant le bilan des trois ans de l’accord, le patron de l’ONU a félicité la mise en place dernièrement des unités mixtes du Mécanisme opérationnel de coordination à Kidal et à Tombouctou, de l’enregistrement préalable des combattants et de la visite du Premier ministre dans les régions septentrionales, notamment sa visite à Kidal.
« Ces efforts sont la preuve que des progrès sont possibles s’il existe une volonté politique et si un dialogue est noué. Les parties signataires devraient tirer profit de ces mesures pour procéder à des changements concrets sur le terrain », a martelé le rapport.
Pour l’ONU, le fait que des membres des forces armées maliennes soient revenus à Kidal pour rejoindre les unités mixtes marque une étape importante. Le rapport invite les parties maliennes à veiller à ce que la dynamique de l’application de la feuille de route soit maintenue tout au long de la campagne de la présidentielle.
Toutefois, compte tenu des difficultés auxquelles le pays doit faire face, y compris l’expansion des groupes extrémistes violents et des groupes criminels, il est essentiel que la communauté internationale unisse ses forces pour aider le Mali et résoudre la crise grâce à des mesures multidimensionnelles et coordonnées à l’échelle qui convient ; il faut notamment aider le Mali à reconstituer ses forces armées, promouvoir le développement et renforcer la résilience, et veiller à ce que la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel dispose de ressources suffisantes pour contribuer efficacement au rétablissement de la stabilité au Sahel.
En outre, au cours de la période considérée, malgré le retard pris par le processus de désarmement, démobilisation et réintégration, le pré-enregistrement des combattants susceptibles d’être intégrés aux Forces maliennes de défense et de sécurité s’est poursuivi en prévision de la mise en œuvre de ce processus.
Le 28 mai, le Comité de suivi de l’Accord s’est réuni pour débattre de la mise en œuvre de l’Accord et a pris note, entre autres, des progrès réalisés dans la mise en place opérationnelle des unités mixtes du Mécanisme opérationnel de coordination à Kidal et Tombouctou. À cette occasion, les représentants de l’observateur indépendant ont présenté le premier rapport de celui-ci au Comité, qui couvre la période allant du 15 janvier au 30 avril. L’observateur indépendant y demandait aux parties de se concentrer sur les principes de base de l’Accord et recommandait une stratégie de communication plus claire et une plus grande participation de la société civile.
Il est ressorti de l’examen que si l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali restait un cadre valable, il devait s’accompagner d’une dynamique politique soutenue et être mis à profit pour promouvoir le renforcement de la confiance entre le nord et le sud, le centre et la périphérie, et entre les principaux groupes d’intérêts du Mali, particulièrement les femmes et les jeunes.
Dans sa conclusion, le secrétaire général a réaffirmé que l’Accord demeure la pierre angulaire du processus de paix au Mali et permettra sans aucun doute de stimuler le dialogue national et la réforme de la gouvernance, ce qui aura des effets positifs au-delà des régions du nord, et que la MINUSMA a un rôle clef à jouer s’agissant d’en appuyer l’exécution. À cet égard, je recommande que le mandat de la MINUSMA soit prorogé d’un an, jusqu’au 30 juin 2019, ajusté en fonction des domaines prioritaires et structuré selon la proposition faite à l’issue de l’examen stratégique et comme indiqué dans ma recommandation ci-dessus.

Par Abdoulaye OUATTARA
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