Le séjour en cours du Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga à Paris se poursuivra par des étapes de Bruxelles et La Haye, les 28 et 29 juin. Officiellement, le Communiqué du Gouvernement qui annonce ce déplacement parle d’une visite de travail, mais l’on se demande ce que le PM aura bien à faire à la CPI en cette période où l’actualité politico-économique est beaucoup plus exigeante que celle judiciaire dominée au Mali par le vide stressant qui caractérise le procès d’Amadou Haya Sanogo.
L’on a une idée plus ou moins claire de la nature du travail auquel va se consacrer le PM à Paris, en France. « Au cours de son séjour en France, le Chef du Gouvernement aura des entretiens bilatéraux avec son homologue français, M. Édouard PHILLIPPE, et aura également des rencontres avec les milieux économiques français et la communauté malienne établie en France», a précisé le communiqué du Gouvernement ; toute chose que confirme l’ossature de la Délégation qui accompagne le PM dans son séjour parisien. Celle-ci comprend plusieurs membres du Gouvernement et des Représentants du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM). Il est dit de cette première étape que des Chefs d’entreprises maliens prendront part à des rencontres avec des patrons français réunis au sein du Mouvement des Entreprises de France.
Par contre, la seconde étape entretient un certain flou autour de sa raison d’être. Pour preuve, en Belgique et aux Pays-Bas, le communiqué évoque seulement des entretiens politiques de haut niveau entre le Premier Ministre SBM et la Haute Représentante de l’Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, Madame Frederica MOGHERINI, ainsi qu’avec M. Chile Eboe-Osuji, Président de la Cour pénale internationale (CPI), et Madame Fatou Bensouda, Procureure Générale de la CPI. La situation des Droits de l’Homme au Mali n’a nulle part été signifiée dans les échanges que le PM devra avoir avec les autorités de La Haye. Or, la politique de notre pays étant dominée ces temps-ci par la recherche des voies et moyens nécessaires à l’organisation de la présidentielle de fin juillet prochain, l’opinion nationale a du mal à croire que Chile Eboe-Osuji et Fatou Bensouda discuteront de ce sujet avec le PM. Du coup, les idées se tournent vers les sujets qui relèvent de leur domaine à savoir le procès toujours en attente d’Amadou Haya Sanogo et le dernier cas en date de violation des Droits de l’Homme au Mali, celui des fosses de Nantaka et Kobaka. S’achemine-t-on ainsi vers un transfert du détenu de Sélingué à La Haye ? L’avenir nous édifiera !