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Rencontre avec les opérateurs économiques français : Le discours et la méthode du premier ministre Soumeylou B. Maïga
Publié le jeudi 28 juin 2018  |  L’Essor
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© aBamako.com par A S
Passation des pouvoirs à la primature
Bamako, le 02 janvier 2018 la Passation des pouvoirs à la primature entre Boubèye Maïga et Abdoulaye Idrissa Maiga
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Le Premier ministre malien, qui séjourne à Paris à l’invitation de son homologue français Edouard Philippe a poursuivi, mercredi, son programme d’activités. La rencontre entre opérateurs économiques maliens et français, en présence de Soumeylou Boubèye Maiga, qui a allié le discours à la méthode, a été scellée du sceau de l’amitié et du sens des affaires. Accompagné d’une importante délégation d’opérateurs économiques, le chef du gouvernement malien a rencontré le comité Afrique du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), au siège de cette organisation patronale, sur les opportunités d’affaires qu’offre notre pays aux investisseurs étrangers. Il a, à cette occasion, exposé les ambitions du gouvernement de faire de notre pays une destination prisée, déclarant que notre pays recèlait de grands potentiels et qu’il restait un terreau fertile pour les investisseurs.



Quelque 55 entreprises françaises et une quinzaine d’opérateurs économiques maliens ont répondu au rendez-vous. Ces hommes d’affaires ont largement discuté des fenêtres de développement de partenariats économiques dans les deux sens. Pour les opérateurs économiques français, qui avaient des appréhensions diffuses sur le climat des affaires dans notre pays, le doute a été levé. Soumeylou Boubèye Maiga leur a expliqué, clairement et sans équivoque, que notre pays offre, aujourd’hui, de solides et bonnes garanties, en termes de climat des affaires. Tous sont unanimes sur les opportunités. A ce propos, le vice-président du MEDEF international, l’ancien ministre en charge de la Coopération, Michel Roussin, a souligné que les entreprises françaises n’hésitent pas à investir en Afrique. Il a rappelé aussi que le comité Afrique du MEDEF entretient depuis des lustres, précisément depuis près de 20 ans, des relations d’affaires avec le secteur privé malien. Le patron du MEDEF a relevé, également, que notre pays a un taux de croissance élevé qui tourne autour de 5 à 6%, avant de rappeler l’ambitieux projet de développement du corridor Nouakchott-Bamako.

Quant au Premier ministre, il a rappelé toutes les opportunités de partenariat mais aussi de développement économique ainsi que la vision macro économique de notre pays et la volonté des autorités d’aller à la concrétisation des actions et engagements dans le domaine économique. Il interprète sa visite, à l’invitation de son homologue français, comme une marque de confiance. «J’essaie aussi de promouvoir l’image et la confiance d’un pays qui croit en ses capacités», a dit M. Maiga. Il relevè aussi tout le sens de sa visite «dans un pays qui reste un partenaire historique et qui s’est porté au secours de notre pays de la manière qu’on sait».

DÉPASSER L’URGENCE POUR LE DURABLE – Pour Soumeylou Boubèye Maïga, le Mali est au cœur du continent africain et partage des kilomètres de frontières. «On essaie d’aller au-delà des mesures urgentes, de nous projeter dans un partenariat qui s’inscrit dans la durée», a-t-il expliqué. Dans le domaine économique, contrairement à une croyance erronée, notre pays boxe dans la cour des grands à l’échelle africaine. A ce titre, le Premier ministre a souligné que le Mali a une économie résiliente et occupe le 3è rang de l’économie de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et est 6è économie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il a indiqué, dans ce contexte, la volonté de notre pays d’approfondir les réformes des finances publiques et de garantir la stabilité du cadre macroéconomique. Ces efforts dans le secteur économique aboutissent petit à petit comme en attestent les chiffres fournis par le Premier ministre malien aux opérateurs économiques ou entrepreneurs français. Un taux de croissance de 5,8% en 2017, une inflation maitrisée à 1,4% (2017-2018), une croissance démographique de 3,6% en 2017 et le maintien de la dette publique à un niveau de 31,8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2017. Par ailleurs, Soumeylou Boubèye Maïga a affiché l’ambition légitime d’inscrire le Mali dans la voie de la paix et du développement durable, de le hisser au rang des pays dits émergents mais aussi de faire de la promotion des investissements son cheval de bataille. Il a évoqué également la stratégie globale du gouvernement qui entend prendre les mesures prioritaires pour renforcer les bases d’une économie résiliente, assainir les finances publiques, assurer une gestion optimale de sortie de crise.

Pour le Premier ministre, la gestion de la sortie de crise, dans notre pays, reposera sur le triptyque «protéger, rassembler et servir les Maliens» qui reste le socle de l’action gouvernementale. A cet effet, M. Maïga a reconnu la nécessité de renforcer les mesures requises pour garantir la sécurité de nos compatriotes, de rassembler parce qu’il faut que les Maliens se retrouvent autour de l’essentiel pour relever les défis mais aussi de servir nos compatriotes parce qu’il faut apporter des solutions aux préoccupations des Maliens.

ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE – Le chef du gouvernement a aussi évoqué le volet important de la réconciliation nationale et de la solidarité. L’atteinte de cette ambition justifie amplement l’accélération de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales. Il a aussi donné des assurances sur le climat des affaires dans notre pays qui reste, selon le rapport Doing Busness 2017, le premier de la zone de l’UEMOA et de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). Il a indiqué la nécessité d’établir un partenariat entre public et privé pour impulser une nouvelle tonalité au développement du secteur économique dans nos différents pays. A ce niveau, la mise en place de partenariats public/privé est un impératif de développement, voire pour la création de projets intéressants et bien gérés. Dans le domaine du numérique, les pays multiplient les initiatives d’appropriation de ce levier de développement social, culturel et économique. Dans ce secteur précis, le Mali nourrit l’ambition (probablement à portée de main), du déploiement du Plan numérique 2030. Sur la question, Soumeylou Boubèye Maïga a réaffirmé la volonté des autorités nationales de développer une technopole numérique et les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il faut rappeler que la visite du Premier ministre a aussi été mise à profit pour signer un protocole d’accord relatif à la mise en œuvre du Réseau de télévision numérique terrestre, entre Thomson/Camusat, représentés respectivement par Pascal Veillat et Sébastien Martin et la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD), représentée par son directeur général, Boubacar Tiémoko Coulibaly.

Une autre priorité malienne exposée aux potentiels investisseurs est la rénovation du corridor Nouakchott-Bamako qui donnera un coup de fouet aux flux des échanges et apportera surtout de la fluidité dans la circulation des biens. Pour le Premier ministre malien, il est important d’avoir un port en Mauritanie un port du Mali qui s’appuiera sur une logistique terrestre. Il a aussi rappelé la rénovation du Dakar-Niger, dans la perspective du centenaire de cette voie ferrée et l’optique de trouver une articulation entre la route, les rails et le fleuve.

Le Premier ministre a aussi évoqué avec les hommes d’affaires et opérateurs économiques français, d’autres atouts de notre pays, notamment dans le domaine de l’agro-industrie qui demeure une priorité. L’objectif, selon Soumeylou Boubèye Maïga, est d’améliorer le rendement des exploitations agricoles, qui est actuellement de 5 tonnes à l’hectare.

Pour conclure, le Premier ministre a expliqué promouvoir l’image d’un Mali qui se sent en confiance dans sa capacité à relever les défis, à exploiter toutes les opportunités et un gouvernement qui n’est pas accessible aux doutes. Les échanges entre opérateurs économiques maliens et français sous l’impulsion du Premier ministre ont, dans cet objectif, été plus qu’utiles.

Envoyé spécial
Bréhima DOUMBIA

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