Le gouvernement du Mali et ses partenaires techniques et financiers (PTF) ont conjugué leurs efforts afin de concevoir un guichet unique pour une prise en charge holistique des survivants des violences basées sur le genre dans l’enceinte du Centre de santé de référence du Quartier Mali. Le guichet unique dénommé One Stop Center a été inauguré le Jeudi 28 juin 2018 en présence des ministres, des partenaires techniques et financiers avec à leur tête le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et plusieurs autres acteurs engagés dans la lutte contre le phénomène au Mali.
Ce centre a été créé dans le but d’engager une implacable lutte contre les violences basées sur le genre et les multiples brimades dont certaines femmes maliennes sont victimes, de briser le mur du silence et d’engager des actions à l’encontre des bourreaux. Ainsi, les femmes victimes des violences, barbaries et autres brimades disposent désormais d’un refuge capable de répondre favorablement et convenablement à leurs attentes et de combler le grand vide juridique et sécuritaire.
Selon Amadou Ouattara, le représentant de la mairie de la commune V du district de Bamako, ce centre permettra aux femmes victimes des violences basées sur le genre de trouver des interlocuteurs prompts à leur prise en charge et de punir leurs tortionnaires. Il a rassuré les ministres présents, les partenaires techniques et financiers que l’engagement des autorités locales ne fera pas défaut pour permettre aux travailleurs du centre de jouer pleinement leur rôle.
La représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations Unies, de la Minusma, coordinatrice résidente et coordinatrice humanitaire du système des Nations Unies au Mali, Angèle Djohossou, a signalé que la problématique des violences basées sur le genre est une réalité de première importance dans notre pays.
Elle a évoqué des chiffres qui confirment sa thèse en signalant que de 2012 à mai 2018, les services de prise en charge médicale et psychosociale ont enregistré près de 12 434 cas de violences sexuelles et basées sur le genre, et cela sur seulement 21% des districts du pays. Elle a révélé que ces chiffres ne montrent qu’une infime partie de la réalité car tous les cas ne sont pas déclarés et enregistrés.
Josiane Yaguibou, la représentante résidente du Fonds des nations unies pour la population au Mali, a salué le leadership du gouvernement malien à travers le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille qui œuvre aux cotés de la société civile pour briser le silence autour des violations des droits des femmes et des enfants.
Elle a lancé un vibrant appel à l’endroit des leaders politiques, traditionnels et religieux à s’engager tous contre ces afflictions à l’endroit des femmes et des enfants. Les représentants des ministres de la Sécurité et de la Protection civile, de la Justice (garde des sceaux) ont tous dans leur propos évoqué les mesures draconiennes au sein de leurs départements respectifs pour enrayer le phénomène.
Mme Traoré Oumou Touré a répertorié les multiples conséquences des violences basées sur le genre. En outre, elle s’est réjouie de l’ouverture de ce guichet unique qui permettra de diminuer la souffrance des femmes victimes de violences. Elle a noté que ce centre est la matérialisation de la lutte contre les violences basées sur le genre.
A l’en croire, son département ne ménagera aucun effort pour permettre au joyau de traquer les auteurs et de soulager les survivants qui bénéficieront de tous les conforts dont le centre a été doté. Elle a mentionné que le plaidoyer continuera afin de doter plusieurs localités du pays d’un centre du genre pour freiner l’élan des bourreaux des victimes.