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Pas d’élection au centre du pays: Le sang coule, le pont de Djénné à nouveau détruit hier
Publié le vendredi 29 juin 2018  |  Le Républicain
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© aBamako.com par A S
Les élections communales du 20 Novembre 2016
Les maliens sont allés au urnes le 20 Novembre 2016 dans le cadre des élections communales. Photo: bureau de vote.
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Au moment où les autorités s’activent à organiser les élections, le centre du pays s’embrase. Les assassinats s’intensifient, le nombre des réfugiés augmente, les populations sont abandonnées pour elles-mêmes dans les villages qui continuent à subir les affres des terroristes. Les administrateurs quittent les villages par peur de représailles. Selon nos sources, le pont de Djénné a été de nouveau détruit hier, par des assaillants lourdement armés, anéantissant des investissements de plusieurs milliards de CFA.

Selon ces sources, pour la journée d’hier seulement, mercredi 27 juin 2018, 6 personnes ont été assassinées et 10 enlevées à Koundi dans la commune de Kiyamoni, l’Imam de Waya, enlevé. Notre source n’a pu s’empêcher de s’interroger si dans ces conditions les populations ont réellement la tête aux élections. Il nous a indiqué que dans certaines zones la menace est réelle pour les paysans qu’on empêche de cultiver. Les populations sont aux abois et c’est le sauve qui peut !

La question la plus incompréhensible selon notre interlocuteur est l’indifférence des élus de cette région. Selon lui, la région de Mopti comprend une vingtaine de députés, mais aucun d’entre eux n’a daigné se rendre dans la zone pour sensibiliser les populations et les amener au calme. Aujourd’hui, les populations sont laissées pour compte et ne croient plus à l’Etat, aux autorités actuelles. Par exemple, depuis la mise en place du bureau RPM dans sa commune, Koronbara à Korientzé, le président du parti Boubacar Treta, qui est au centre de la gestion du régime, n’y a plus mis le pied. Cette une commune comprenant 30 villages, selon nos sources. Ici, les écoles sont fermées, les populations manquent de forages et d’électrification, tous les projets ont été arrêtés et les populations sont dans une misère totale et à la merci des terroristes.

Des attaques ciblées de personnes et des enlèvements de bétail. Aucun jour ne passe sans son lot de mort d’homme. Les préfets et les sous-préfets ont abandonné leurs zones à cause d’une insécurité qui prend la forme d’un conflit ethnique. « J’ai échappé à la mort », assène en ligne un témoin dans la localité. Il accuse les autorités maliennes d’abandonner des populations du centre. Selon lui, il y a une absence de l’Etat, contrairement à ce qu’on veut faire croire à l’opinion.

Les forces de sécurité sont absentes laissant les populations se régler les comptes. Selon notre interlocuteur, des ethnies aidées par leurs parents à Bamako reçoivent de l’appui en matériel militaire. « Qui sont avec ces terroristes, et qui ne le sont pas ? Nous le savons entre nous », le ressortissant de la localité de Djenné, ayant fuit la terreur, mais n’étant toujours pas tranquille.
Selon nos sources, le 13 mai 2018, des attaques ont eu lieu à Derary faisant plusieurs morts et trois autres personnes ont été tuées à Dorobougou dans la commune de Femoye cercle de Djenné. Selon lui, ces assaillants ont été par la suite chassés par « les Donzos » ou chasseurs.

A Preta dans la commune de Femoye, 1 personne fut enlevée et 2 personnes à Konda ont été portées disparues. A Nouhoum Bozo, 5 personnes furent tuées et 2 personnes à Siratindi, 2 personnes portées disparues. Le 25 juin 2018 Madou Pleah a été tué à Kloblo, ses parents menacés de mort ont rejoint Bamako, nous indique-ton. Le mardi dernier, plusieurs personnes dont le nombre reste encore indéterminé ont été également tuées. Un village appelé en peulh Sébéré dans l’arrondissement de Soill (frontière Djenné-Mopti), est dans une zone devenue le bastion des groupes terroristes coupant toute circulation de personnes et de leurs biens.

Fakara Faïnké
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