Les orpailleurs qui occupaient les sites de Foroko et de Kobada crient à l’injustice. En vue de favoriser une sortie pacifique à cette crise, le président de la chambre des mines du Mali a animé samedi dernier une conférence de presse à la Maison Presse.
Battus, spoliés et expulsés des sites d’exploitation, les orpailleurs ont pris d’assaut la Maison de la Presse. La colère était au rendez-vous. Et pour cause, il ne s’agissait que d’une simple rencontre entre M. Abdoulaye Pona et les hommes de médias, mais les orpailleurs, visiblement très fâchés se sont invités au débat parce qu’ils se disent être victimes d’une «opération coup de poing » menée par les forces de sécurité malienne.
Ces victimes ont tous témoigné de la « barbarie » des forces de sécurité. Ils ont signalé des cas de vols et de viols. Des témoins écœurés ont même dit avoir vu de leurs propres yeux des morts. Certains témoignages ont fait état d’une vingtaine de personnes décédées des suites de leurs blessures après le passage des gendarmes.
Selon M. Pona, président de la chambre des Mines, aucun cas de décès n’a été enregistré sur les sites d’orpaillages après le passage des forces de sécurité. Par contre, M. Pona a invité les plaignants à apporter des preuves concrètes, à savoir les certificats de décès. Car, à l’en croire, il était lui-même sur le terrain après ladite opération dénommée «coup de poing ».
Dans la salle de conférence, des plaignants ont témoigné avoir été expulsés sans préavis. A.M. Tapo de répliquer que des préavis ont été lancés à plus de trois fois. Toutefois, le conférencier a reconnu que le gouvernement du Mali a failli là où il n’a pas créé d’opportunité dans le secteur
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Rappelons que les sites sur lesquels le déguerpissement a eu lieu est un permis de la société minière African Gold Group (AGG). Cette dernière se plaignait non seulement de l’exploitation illégale de son périmètre, mais aussi de l’usage d’appareils sophistiqués qu’utilisaient les orpailleurs.