Le retrait des cartes d’électeurs est avéré dans plusieurs centres. Les jeunes, les vieux, les hommes et les femmes adultes se regroupent dans un coin de la cour, ou à l’ombre d’un arbre et attendent impatiemment leur tour pour retirer leurs cartes biométriques
Lancée officiellement le 20 juin, la distribution des cartes d’électeur biométriques se poursuit dans plusieurs endroits du pays. Elle prendra fin à la date du 27 juillet. La Région de Ségou compte 1.169.122 électeurs. Le chef-lieu de cercle est riche de 365.715 électeurs. Les autorités ont mis en place 20 sous-commissions constituées de représentants des partis politiques et de l’administration. Le retrait des cartes d’électeur se fait au niveau des écoles, aux domiciles des chefs de village et dans les mairies sur présentation de la carte NINA, la carte d’identité, le passeport, le permis de conduire. Mercredi, au centre Liberté sis au quartier Darsalam, plusieurs personnes ont effectué le déplacement pour retirer leurs cartes d’électeur.
La sécurité des bureaux de retrait est garantie par des agents de la police. Les délégués des partis politiques (opposition et majorité) étaient également présents. Selon Hama Chawa Touré, le chef du centre, la distribution des cartes d’électeur se passe correctement. «Le lundi, nous avons pu délivrer 180 cartes d’électeur. Avant cela, nous avons distribué 156 cartes. La distribution des cartes se déroule normalement. Ça va, même si nous n’avons pas encore atteint la vitesse de croisière que nous souhaitons», affirme-t-il. Par ailleurs, Hama Chawa Touré a expliqué que le retrait des cartes est individuel et s’effectue sur présentation de la pièce d’identité. «L’engouement s’affaiblit. La raison évoquée est que certaines personnes veulent retirer les cartes d’électeurs de leurs conjoints ou de membres deleur famille alors que cela est interdit sauf par procuration», souligne-t-il.
Le représentant du président de la commission du centre Polytechnique d’Angoulême, Alassane Koné, a déclaré que depuis le lancement des opérations, les populations viennent retirer leurs cartes. «L’opération de distribution se passe sans difficulté majeure . En l’espace de quelques jours, le centre Polytechnique d’Angoulême a remis une centaine de cartes d’électeur. Les populations ont conscience de s’acquitter de leurs obligations civiques», argumente Alassane Koné.
Au centre de distribution Tiécoura Coulibaly d’Hamdallaye A, le nombre de cartes d’électeurs retirées atteint le chiffre de 555. Au Groupe scolaire du Quartier cité administratif, le retrait des cartes se fait timidement. Selon les agents de distribution, un grand nombre d’électeurs traînent encore les pas. Les différents acteurs du processus, les partis politiques, les chefs de quartier, les organisations de la société civile ne sensibilisent pas suffisamment les citoyens. Assis à l’ombre d’un arbre, le citoyen Seydina Aliou Koné savoure l’instant présent. Il vient de retirer sa carte d’électeur, le sésame pour le vote. Il explique comment il a pu se procurer le document précieux. «J’ai pu retirer ma carte d’électeur dans une mairie sans aucune difficulté. Que les électeurs n’attendent pas les dernières minutes. Le vote constitue un devoir civique. Pour des élections libres et transparentes, chacun doit jouer sa partition en retirant sa carte pour voter, choisir son « prochain président », a-t-il expliqué.
Contrairement à Seydina Aliou Koné, Lassine Diarra du quartier Somono déplore le manque criard d’information et de sensibilisation des électeurs. Jusqu’à présent, il ignore où retirer sa carte. «Tout le monde sait que la communication joue un grand rôle. Les autorités doivent informer correctement les électeurs et créer les meilleures conditions pour qu’ils s’acquittent de leurs devoirs civiques. Il faut mettre l’accent sur la sensibilisation, la production de messages audiovisuels en langues locales sur le thème du retrait de la carte électorale et le vote comme un devoir civique», propose-t-il. Mercredi, une forte pluie s’abattait sur la «Cité des Balazans». Alou Touré n’a pas hésité à braver le mauvais temps pour retirer sa carte d’électeur. «Je dois absolument le faire pour pouvoir voter. Chaque voix compte et le devenir de notre pays dépend des choix exprimés par les citoyens», souligne-t-il avec enthousiasme.
Après avoir fait le tour de plusieurs centres, il est patent qu’il faut redoubler d’effort pour sensibiliser les citoyens sur les enjeux du scrutin du 29 juillet 2018 afin qu’ils puissent venir retirer leurs cartes d’électeur.
Mamadou SY
AMAP-Ségou