Le Mali offre aux yeux du monde une image peu reluisante : exclusion sociale, perte de valeurs, culte de la personnalité, culture de l’incompétence pour ne citer que ceux-là ! Le peuple malien, est-il parti pour gagner la présidentielle de 2018 ?
Je parle du peuple qui désigne l’ensemble des citoyens de condition modeste ou humble, par opposition aux groupes ou classes privilégiées par l’avènement de la démocratie, par la fortune, la culture, l’éducation.
Demandez autour de vous le citoyen lambda, vous serez surpris de sa déception. Il ne demande qu’un retour aux valeurs. Des valeurs qui s’articulent autour de la transparence politique et de la lutte contre la corruption, tout simplement les valeurs morales de Respect et d’Amour.
La transparence, c’est instaurer une bonne politique de gestion et de protection des ressources de la nation malienne.
Il ne s’agit plus de lutter contre la corruption, mais d’atténuer significativement son impact sur le développement.
Comment comprendre que malgré le budget important affecté à l’éducation, nous continuons à connaitre des grèves récurrentes et à produire des résultats médiocres ?
C’est vrai, le Mali a fait d’importants progrès quantitativement ces vingt dernières années. Par contre, la qualité de l’enseignement n’a pas progressé. L’afflux de nouveaux élèves ne s’est pas accompagné suffisamment de constructions d’écoles et surtout de recrutement de maîtres. Les classes se retrouvent alors surchargées.
La qualité de l’enseignement représente un défi pour le Mali. Il n’est point besoin de dire que le niveau des élèves et des étudiants a lamentablement chuté.
L’heure est critique, il faudra faire prévaloir l’esprit patriotique et éthique sur les considérations personnelles, partisanes et égoïstes.
Cette année, nous pouvons et nous devons compter sur nous-mêmes pour insuffler les valeurs morales à l’élection présidentielle 2018.
Cependant, dans la campagne qui va commencer, nul enjeu explicitement religieux ne doit prendre la vedette. Aucun parti non plus ne doit afficher d’affiliation confessionnelle. C’est vrai, quelques incidents de nature éthique ont-ils distrait certains avant que les alliances et leurs surprises n’accaparent l’actualité politique. Pourtant, on peut et on doit “compter” sur les leaders religieux. On peut créer les minorités quand on met la religion (les principes fondamentaux de la religion) devant. Sans occuper la place publique, les leaders religieux détiennent un pouvoir non négligeable pour amener le changement. Il s’agit de la balance du pouvoir.
Certains commentateurs s’interrogent en voyant des leaders religieux tenter de faire passer leurs valeurs dans le discours politique. Plus encore, dit-on, les candidats cultivent des minorités dont les membres voteraient selon les mots d’ordre de leurs leaders. Même là où ces électeurs ne votent pas en bloc, quand l’élection se joue entre plusieurs candidats, ces suffrages pourraient décider du résultat.
A la date d’aujourd’hui, les leaders religieux ont démontré leur capacité de gestion, de mobilisation et d’engagement autour des grandes questions de la nation.
Les valeurs morales de respect et d’amour sont souveraines dans toutes les religions rétablissant d’ailleurs l’équilibre dans les rôles Hommes/Femmes sur lesquels on se pose de fausses questions aujourd’hui. Que l’on parle de Dieu ou de “Puissances Supérieures”, il s’agit de la même observation et/ou constat que notre vie est dépassée par le principe qui lui a donné un sens, son essence et que, respecter ces principes, impose de considérer l’Homme non pas comme un produit consommable, mais comme une merveille de vie animée de sentiments et d’une âme qui les transcende dans un amour qui, bien compris dans un couple Homme/Femme, devient universel pour le respect des êtres vivants.
Ces valeurs universelles de respect et d’amour reprennent leur juste place lorsque l’on sait donner et se donner, etc.
Nos leaders religieux ont la capacité et la possibilité de propulser ces valeurs morales de Respect et d’Amour au cœur de la campagne électorale Malienne. Ce qui obligera les candidats à la présidence à prendre en compte les aspirations du peuple.
Les candidats à l’élection présidentielle 2018 sont suffisamment avertis et savent de façon sure que les leaders religieux ont un autre pouvoir plus fiable.
Dans la sphère politique, il en reste l’idée que certains hommes sont appelés à être des conducteurs d’âme, des leaders charismatiques. Ils sont très rares actuellement au Mali.
Par contre, les leaders religieux charismatiques sont de plus en plus nombreux. Leur pouvoir charismatique dépasse même nos frontières. Le problème est ailleurs. Les politiciens le plus souvent font tout pour avoir l’électorat.
De toutes les façons, dans notre contexte, ils font tout pour avoir les leaders religieux, comme ils le disent, mieux vaut “les avoir avec soi que contre soi”.
Selon Moses Isegawa : “La politique et la religion sont comme deux têtes sous un même bonnet.”