Après la chute du Président Modibo Kéita, père de l’indépendance du Mali, s’installa la longue et fascisante dictature du Général Moussa Traoré, laquelle, à son tour, sera violemment balayée par la tempête du pluralisme politique à la suite d’un soulèvement avec de nombreux maliens sacrifiés sur l’autel de la démocratie, un 26 mars 1991. Cependant, depuis 27 ans, jour pour jour, nous n’avons assisté qu’à la prolifération d’une nouvelle race d’hommes politiques n’ayant eu autre vocation que d’ouvrir au peuple malien, les portes d’un nouvel enfer dont il peine désespérément à en sortir en dépit de tous les sacrifices que ce sordide carcan lui impose.
Si nous devons, en vérité, tirer les leçons de notre vaillante et spectaculaire révolution du 26 mars 1991 conduisant à l’avènement du multipartisme au Mali, nous en conclurons, sans autre forme de procès, que le sacrifice suprême du peuple malien ne fut qu’un monumental échec. Car, ceux qui ont farouchement combattu le régime Moussa Traoré en l’accablant de tous les maux, ont décidément fait pire que le Général sanguinaire. Les destinées du Mali, furent ainsi confiées à une escouade d’imposteurs qui, sans aucune pudeur, œuvrera à creuser un précipice bien plus profond où les maliens seront désormais condamnés à lutter de toutes leurs forces pour s’en défaire. Ce qui démontre, à suffisance, que ces acteurs dont le slogan de la démocratie, a servi de tremplin pour prendre le pouvoir, n’étaient animés d’aucune volonté réelle de changement auquel aspiraient profondément les maliens de l’ère démocratique nouvelle.
La sale besogne d’Alpha Oumar Konaré
L’ex-dirigeant, Alpha Omar Konaré,1er Président démocratiquement élu du Mali, s’assignera pour mission première, la démolition de notre outil de souveraineté, l’armée malienne. Ce qui mènera à l’émiettement pur et simple de la souveraineté de l’Etat. Il fallait ainsi réussir à tout planifier pour empêcher que l’armée s’empare, à nouveau, de la fonction suprême, c’est-à-dire, le pouvoir d’Etat. C’est pourquoi, le Président AOK n’avait pas hésité à résumer sa suicidaire politique militaire à cette sinistre assertion : « Une armée forte, est une menace pour la démocratie.». C’est en cela que, l’armée malienne, celle-là qui avait longtemps fait la fierté du peuple en s’illustrant à travers différentes expéditions, se verra asphyxiée et affreusement dépecée jusqu’au plus haut degré de sa dévitalisation au péril de la défense du peuple et au mépris de l’affirmation de l’Etat.
Par ailleurs, ce vent de démocratie dont certains des premiers acteurs ne cessent de tant se vanter, n’a essentiellement ouvert la voie qu’aux malversations les plus injurieuses de l’histoire de notre gouvernance politique ;désagrégation du système éducatif national ; privatisation anarchique et maffieuse du secteur de la santé ;dilapidation sauvage des entreprises et patrimoines de l’Etat ; accroissement spectaculaire des biens importés conduisant à un appauvrissement aigu des populations locales ; dépérissement continu de la souveraineté nationale contraignant l’Etat du Mali aux pires humiliations de son existence ; agrandissement constant du fossé entre les administrés et les gouvernants sur fond de mépris des couches socialement défavorisées ainsi que l’institutionnalisation du népotisme et l’oligarchie au plus haut sommet de l’Etat…
Le jeu de traître « bien réussi » par le Général Amadou Toumani Touré
Le Général ATT, succédant au Président Alpha Oumar Konaré avec tout l’espoir que cela pouvait faire naître chez les maliens, n’a principalement eu autre mission que de protéger les arrières de celui-ci en assurant le prolongement de sa politique de trahison contre le peuple malien et s’atteler au renforcement des ‘’acquis’’ de la récupération politique et politicienne de la révolution du 26 mars 1991. C’est ainsi qu’ATT, lui aussi, ne se dissociera pas de ce complot luciférien qu’est le processus de démembrement de l’armée, notre instrument de souveraineté et qui fut carrément conduit au cimetière avec tous les déshonneurs qu’on lui imposa. Celui qui fut glorieusement désigné comme le porte-flambeau de l’avènement de la démocratie au Mali et, de surcroît, Général, se lança ainsi dans une vaste dynamique de désintégration des fondements de l’Etat entrainant le pays vers des aventures qui ne feront que l’éloigner du concert des nations.
Voilà, en substance, ce à quoi, des prétendus démocrates ont inévitablement conduit leur patrie. Alpha Oumar Konaré, ayant été bien conscient de la personnalité folklorique et manipulable du Général ATT, avait plutôt préféré lui remettre le pouvoir au détriment de son ex-Premier ministre IBK, en qui, il n’avait manifestement plus confiance et qu’il avait toujours qualifié de ‘’bon exécutant’’ mais ‘’mauvais décideur’’.
Amadou Toumani Touré, alors, hissé au rang de ‘’nouveau maître de la situation’’, ne fera que ce pour quoi, il avait été préféré à Ibrahim Boubacar Kéita : mener fidèlement à leurs ultimes destinations, les projets assassins initiés par Alpha Oumar Konaré et qui n’auraient pour finalité évidente que de conduire, tôt ou tard, le pays vers ce que nous savons tous. Sous ATT, le processus de démilitarisation des régions du Nord du Mali, avait ainsi revêtu plus d’acuité et visibilité, notamment, à travers l’absence quasi-régulière des forces armées maliennes dans des zones hautement stratégiques du septentrion.
Ce qui favorisa la prolifération de criminels tous azimuts, notamment, les narcotrafiquants et les marchands d’armes en ces parties du territoire national. Cela n’était donc point une surprise pour les autorités de Koulouba dont la responsabilité avait été ouvertement épinglée dans plusieurs rapports d’organisations non-gouvernementales. Des accusations qui n’ont jamais été démenties par le Président Amadou Toumani Touré et sa cohorte maffieuse.
Par ailleurs, l’ouverture des frontières maliennes aux combattants du MNLA en provenance de la Lybie du feu Muhammad Kadhafi avec armes et bagages, laquelle décision nous sera extrêmement fatale par la suite, aura permis de comprendre fort aisément, que le Général Amadou Toumani Touré n’était, ni plus, ni moins, qu’un véritable traître, un complice avéré de la décapitation de l’Etat du Mali par ses plus farouches ennemis. Nombreux parmi ceux qui figurent dans les rangs de l’actuelle Opposition, ont bel et bien leur part de responsabilité dans cette crise profonde dans laquelle le système nous a plongés, mais usent de toutes sortes de supercheries pour se ranger du côté des victimes.
La politique aplaventriste orchestrée par Dioncounda Traoré en faveur de la France
Il fut celui qui eût été imposé au peuple malien par une communauté internationale maffieuse et foncièrement négatrice de la souveraineté populaire, en particulier, la CEDEAO, visiblement téléguidée par la France et l’Union Européenne. C’est pourquoi, en guise de représailles, le Pr. Dioncounda Traoré s’était fait copieusement bastonné jusqu’au Palais présidentiel par des maliens qui se sentaient insultés et humiliés par le forcing de la mafia étrangère qui voulait, à tout prix, que l’ex-Président de l’Assemblée nationale soit aux commandes du régime transitoire pour continuer à protéger ses intérêts.
Ainsi, à son retour de l’Hexagone où il reçut des soins médicaux sous protectorat français, l’ultime carte de Dioncounda était désormais de chercher à évincer le Docteur Cheick Modibo Diarra du pouvoir afin de réussir à mieux servir les intérêts de l’oppression impérialiste au grand plaisir de l’hypocrisie d’une communauté dite internationale et au mépris de la dignité du peuple souverain du Mali. Le collabo qu’était alors devenu le Professeur Dioncounda Traoré, devint absolument redevable envers des ennemis extérieurs où l’homme alla jusqu’à signer des accords secrets avec la France interdisant l’accès des forces armées maliennes à la ville de Kidal, laquelle resterait dorénavant le ‘’sanctuaire inviolable’’ des indépendantistes du MNLA au péril de l’intégrité territoriale.
Cette politique qui, jusqu’ici, met tout le Mali à plat ventre devant une ultra-minorité armée ainsi que l’Hexagone et ses partenaires, ne puisent ses racines nulle autre part que dans ces accords farfelus entérinés entre Dioncounda et la France, lesquels accords prévoient plusieurs autres points dont le contenu ne sera jamais révélé aux maliens.
L’indéniable complicité d’IBK dans l’exécution d’un plan suicidaire contre le Mali
Les six ans de Primature d’Ibrahim Boubacar Kéita, celui-là qui est l’incarnation même de la‘’gabegie phagocytaire’’, ont substantiellement contribué à mettre en place un système d’appauvrissement du bas peuple. En d’autres termes, IBK, en tant que Premier ministre sous AOK, ne saurait nullement être exonéré de toutes ces grandes décisions politiques, économiques et militaires ayant plongé la nation dans la déliquescence et acculer le peuple malien au summum de l’indignité.
Aujourd’hui, ce même Ibrahim Boubacar Kéita, porté à la Présidence de la République du Mali, n’a su faire appel qu’à ceux-là même avec qui, son magistère des deux précédentes décennies, n’a consisté qu’à mettre l’Etat en lambeaux et jeter l’honneur des maliens en pâture. Les mêmes scénarii macabres ne pouvaient donc que se poursuivre en ce sens que le système répugnant qui eût prévalu depuis l’avènement d’une démocratie bancroche, a été farouchement préservé contre toute perspective réelle d’alternance et de changement qualitatif nouveau au préjudice du bien-être commun et au seul bénéfice d’une horde de pseudo-bourgeois qui a coûte que coûte tenu à sauvegarder ses privilèges.
En outre, ce troisième Président démocratiquement élu du Mali, mettra en place, un système de gouvernance marqué par la signature d’un des accords les plus homicidaires au monde et qui mettra l’Etat du Mali à genou devant une communauté internationale partisane et une poignée de séparatistes sans aucun projet politique sérieux. Le règne d’Ibrahim Boubacar Kéita se caractérisera ainsi par une navigation à vue entachée de tous genres d’amateurismes qui ne fera qu’enfoncer davantage le pays. Cela, avec la mise en œuvre d’un système de gestion qui ouvrira grandement la voie à toutes sortes de malversations et donnera une forme de ‘’légitimité’’ aux dilapidations les plus grossières des ressources de l’Etat. Aucun Malien lambda ne dira : ‘’Alhamdulillah’’ !
C’est en cela que l’on serait en droit de conclure que les tares sociales qui avaient fondamentalement servi de motif pour combattre et faire tomber le régime GMT en vue d’asseoir la démocratie multipartite, sont quasiment les mêmes maux qui continuent de pourrir le quotidien des maliens. A quoi l’action démocratique au Mali, nous a-t-il donc véritablement servis ? A quoi voudrions-nous qu’elle nous serve lorsqu’après 27 ans depuis son instauration, les mêmes acteurs ne manquent pas de stratagème pour chaque fois tenter de nous enfoncer la tête dans le sable ? Comment prétendre réussir à résoudre des problèmes en ne restant agrippé qu’aux individus ayant été à l’origine même de ces problèmes ? La solution la plus franche à l’équation malienne, est donc loin d’être ignorée !
Personne au sein de ce groupuscule de fossoyeurs, ces croquemorts de la démocratie légalement appelés opposants, n’est innocent dans ce que traverse le Mali même si les degrés d’implication sont diversement appréciables. Cependant, tous aujourd’hui, n’aspirent qu’à s’emparer du pouvoir d’Etat sans s’être pour autant prêtés à aucun exercice d’autocritique sincère, ni même songer à comment sortir le Mali de l’enfer dont ils ont, eux-mêmes, contribué à lui ouvrir les portes, car, ne disposant, en vérité, d’aucun plan crédible de sortie de crise.
27 ans après l’avènement du pluralisme politique censé ouvrir les portes d’une nouvelle ère d’espoir au peuple malien, n’a définitivement servi qu’à le maintenir à la merci d’une meute de flibustiers et d’opportunistes n’ayant véritablement jamais éprouvé la moindre compassion pour ce peuple qui n’a pourtant demandé qu’à vivre dignement. Mais hélas, le Mali se trouve, encore et encore, entre les mains des mêmes bandits de la République. Par conséquent, ni Alpha Oumar Konaré, ni ATT, encore moins, Dioncounda Traoré et IBK, ne pourront, en aucune manière, échapper au Tribunal de l’Histoire, car, leurs règnes n’ont indéniablement servi qu’à enterrer le Mali.