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Chronique du web : La passion d’une élection
Publié le lundi 2 juillet 2018  |  Infosept
Les
© aBamako.com par A S
Les élections communales du 20 Novembre 2016
Les maliens sont allés au urnes le 20 Novembre 2016 dans le cadre des élections communales. Photo: bureau de vote.
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Au fur et à mesure qu’approche la date fatidique du 29 juillet 2018, le volcan politique de notre pays intensifie son éruption. Le magma qui était jusque-là visqueux entre en ébullition, projette des matières dangereuses dans l’atmosphère et s’apprête à dévaler les pentes du cône, brûlant tout sur son passage. Pourtant, notre pays est loin de la ceinture de feu du Pacifique et,

traditionnellement, nos mœurs politiques n’ont rien emprunté à la tectonique des plaques. Qu’est-ce qui pourrait donc expliquer cette poussée de fièvre inquiétante qui, malheureusement, donne l’impression que nous préférons focaliser notre énergie sur le futile au lieu d’adresser l’utile.
Dans l’échelle de la comparaison, je ne trouve rien qui pourrait correctement appréhender, mesurer, quantifier ou évaluer le match que s’apprêtent à jouer les maliens. Certes, c’est un match crucial pour l’avenir de notre pays, mais son importance se mesure à l’aune de la pollution morale, éthique et surtout audiovisuelle qu’il génère.

Je constate, d’un point de vue purement empirique – en l’absence de tout outil scientifique de mesure -, que la passion des antagonismes voire des inimitiés prend le dessus sur la mobilisation saine qui sied à un tel moment dans la vie d’une Nation. Il y a comme si certains acteurs ne se préoccuperaient pas de l’état dans lequel les propos et surtout les actes qu’ils posent pourraient plonger le pays avant, pendant et après le scrutin. Qu’il eut été plutôt sain de transformer cette passion qui charrie toutes sortes de dangers en une formidable mobilisation dans les urnes pour envoyer des signaux forts d’abord au peuple en proie à toutes sortes de doute, puis à nos partenaires que nous pourrions désemparer par cette fièvre hémorragique à virus « Mali » !

Dans ce jeu aux règles confuses, le rôle des Gourous, Guides et autres Prophètes autoproclamés est trouble. Les vases des sphères de compétences respectives qui sont certes juxtaposés sont devenus communicants. Ce qui fait que tout le monde se retrouve sur tous les terrains, et tout le monde parle de tout sans en avoir l’expertise et sans mesurer les conséquences de ses actes, de ses propos et de ses éventuelles consignes. En somme, un capharnaüm dans lequel on s’engluerait à en perdre son âme. Cet alignement des planètes qui ne devrait pas être sur la même orbite inquiète les citoyens sincères. Le cocktail « Politiques-Religieux-Milieux d’affaires-Activistes-Mystiques » est si détonnant qu’il ne permet pas de gérer les contentieux électoraux avec la sérénité requise.

Mais il se pourrait qu’on se fasse un sang d’encre pour « si peu » et que les appréhensions qui nous préoccupent se dégonflent comme un ballon de baudruche.
Si j’étais doué de pouvoirs occultes à même d’influer sur le cours des évènements, j’irais dans ce sens, par patriotisme et par amour pour notre vieux pays. Malgré les indices concordants qui poussent à la confrontation, je suis convaincu que les Maliens qui ont un sens élevé de leurs responsabilités devant l’histoire, ne franchiront pas le pas. Nous sommes suffisamment intelligents pour ne pas embraser notre pays que nous-mêmes, nos enfants ou nos petits-enfants sueraient sang et eau pour reconstruire. Le contraire serait une malédiction dont on se priverait bien volontiers.

Serge de MERIDIO
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