Les rideaux du 31e sommet de l’Union Africaine se sont levés hier matin à Nouakchott. Plusieurs chefs d’État se sont exprimés à tour de rôle sur la situation du continent, notamment la mauvaise gouvernance et les crises qui sévissent de part et d’autre.
À l’ouverture du sommet, le président mauritanien est revenu largement sur les liens qu’entretiennent la Mauritanie avec le reste de l’Afrique. Cela a été également le lieu, pour lui, d’évoquer les crises innombrables que traverse le continent, notamment le terrorisme. À ses dires, la lutte contre le terrorisme passe par la diminution des « disparités sociales. C’est le seul moyen de convaincre nos jeunes de ne pas sombrer dans l’extrémisme. » a-t-il précisé.
Quant au président en exercice de la Commission de l’Union Africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, propose d’organiser des sommets à format réduit au moins une fois par an. Il a également tenu à inviter les chefs d’État à adhérer à l’accord de la libre circulation des personnes et des biens. Il y va de la crédibilité de l’UA, dit-il. Dans son discours, il a également suggéré la mise en place d’une taxe sur les importations en Afrique. Les crises que traversent de nombreux pays africains n’ont pas échappé à son œil vigilant.
Il a tenu à montrer la nécessité de l’apaisement du continent car, selon lui : « La paix fait appel au dépassement de soi », à l’entente et surtout à la préservation de l’intérêt général. Le problème commun de beaucoup de pays africains, en 2018, reste les élections. C’est la raison pour laquelle M. Mahamat a tenu à inviter les Maliens, les Congolais, les Libyens à opter pour des élections pacifiques. Le problème de la migration a été également un autre centre d’intérêt du président de la Commission. Il dénonce avec virulence les atrocités qu’on fait subir aux migrants africains aux frontières européennes en violation flagrante des droits de l’Homme.
De son côté, le président de l’UA, Paul Kagamé, dernière personnalité publique à prendre le micro, a d’abord d’adressé ses condoléances aux chefs d’Etat du G5 Sahel, suite à l’attaque de Sévaré qui a fait, selon un bilan officiel, au moins quatre morts et plusieurs blessés. La crise sud-soudanaise a été largement évoquée par le président rwandais qui invite les différentes parties du conflit au respect de leur engagement.
L’avancée des réformes institutionnelles a été également au centre du discours du président de la Commission. Pour donner à l’UA son autonomie, il propose l’application d’une taxe de 0,2% sur tous les produits éligibles, cette mesure s’appliquant à tous les pays membres.