Acculé de tous parts, le gouvernement SBM souffle le chaud et le froid à moins d’un mois de la date fatidique de la présidentielle. En plus de l’insécurité à subjuguer et la grève des administrateurs civils, c’est la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui menace de jeter l’éponge pour manque de fonds.
« La présidentielle se tiendra à date », réitèrent le président de la République et son Premier ministre à qui veut l’entendre. Seulement, nombreuses sont les voix qui se lèvent aujourd’hui pour demander son report et pour plusieurs raisons. Dans la classe politique, Oumar Mariko est de ceux qui prônent le report. Dans la société civile chacun y va de son commentaire. Beaucouppensent que les conditions ne sont pas réunies pour y aller. Ils avancent l’insécurité grandissante dans le Centre qui commence à prendre des proportions inquiétantes.Comme si cela ne suffisait pas, les administrateurs civils, chevilles ouvrières de l’organisation de l’élection sur le terrain, ont décidé de débrayer. Ils réclament un statut particulier. Depuis une semaine, l’opération de distribution des cartes d’électeur connait un coup d’arrêt dans plusieurs localités du Nord et quelques centres de vote de Bamako. Les premières tentatives de négociations entre eux et le gouvernement se sont soldées par un échec patent, au point où la rupture entre les deux camps est intervenue.
Pendant que le gouvernement tente vaille que vaille de contenir cette fronde en atténuant les effets de la communication autour de cette grève, c’est la CENI qui a menacé de rendre le tablier. Dans la nuit du jeudi au vendredi, une réunion extraordinaire du bureau de la CENI a décidé de la démission collective pour protester contre les conditions de travail de l’institution.
En réalité, selon nos informations, tout est parti d’une question d’argent. Depuis sa mise en place, la CENI aurait demandé au gouvernement quelques 5 milliards de nos francs pour mener à bien sa mission. Sur ce montant, le gouvernement aurait décidé de donner 2 milliards pour commencer le travail. Nos sources rapportent qu’à ce jour, seul un milliard a pu être débloqué par l’Etat. A quelques jours de la date de la présidentielle, la CENI a décidé de donner de la voix en menaçant de rendre le tablier.
Il nous revient que le gouvernement a dépêché une mission des bons offices pour tenter de dissuader les membres de la CENI dans leur démarche. S’en est suivi une réunion de plus de quatre heures, le vendredi soir. Tout porte à croire que le gouvernement est parvenu à les convaincre de renoncer à leur entreprise.
Si cette démission avait eu lieu, elle allait certainement coûter au gouvernement de la quinine. Et elle donnerait raison à ceux qui pensent que par ces élections le gouvernement tente le forcing.
En attendant de voir le prochain plaignant, le gouvernement a eu des sueurs froides enfin de semaine.