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Crise multiforme au Mali: Plus jamais de crise dans le pays
Publié le vendredi 8 juin 2012   |  Le Combat


Manifestation
© AP
Manifestation à Bamako contre un accord de sortie de crise


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De l’occupation des régions Nord par des bandits armés à la crise militaro-politique que vit actuellement le pays, en passant par la fin du régime d’ATT et le coup d’Etat militaire du 22 mars dernier, l’honneur, la dignité et les valeurs sacrées du peuple malien ont été gravement affectés tantôt par des propos malsains, tantôt par des comportements incongrus tant des nationaux que des étrangers.

« Autres temps, autres mœurs », dit-on. Problème éducationnel ou mauvaise adaptation aux exigences de la démocratie après vingt ans de processus démocratique du pays ? Aucun de ces deux aspects ne doit être écarté eu egard à la gravité de la situation qui prévaut dans ce pays d’El Hadj Oumar Tall et de l’Almamy Samory Touré. C’est bien de ce grand Mandé aux célèbres cultures qu’il s’agit, ce Mandé qui se trouve de nos jours à la croisée des chemins de la rebellion, des mutineries, des vols, des pillages, des saccages, des marches avec casses et « haro » sur le Chef de l’Etat intérimaire, des attaques entre militaires, d’une scission sans précédent de la classe politique…Tout ce remue-ménage trouvera son épilogue dans la mise en œuvre d’un Accord-cadre qui sera d’ailleurs tantôt respecté tantôt violé par ceux là mêmes qui l’ont initié pour un « retour à l’ordre constitutionnel » qui avait été entaché par le putsch du 22 mars dernier. Mais « un malheur ne vient jamais seul », dit-on. C’est ainsi que le peuple malien souffre de tous ces drames, sans compter cette affaire Bérets rouges-Bérets verts. Dès lors, le Mali a vécu au rythme de l’instabilité et de l’insécurité. Ne parlons pas de l’agression du Chef de l’Etat jusque dans sa résidence du Palais de Koulouba.

Ce malheureux fait sera « la goutte d’eau qui fit déborder le vase » et incitera les négociateurs de la CEDEAO dans la crise malienne, notamment le président en exercice de l’UA (Union africaine), Thomas Boni Yayi Boni, à insister sur l’arrivée des militaires de la CEDEAO pour « sécuriser » les institutions de la transition malienne. Il s’agira aussi d’assurer la sécurité du Président intérimaire. Il n’y a pas de polémiques à faire tant qu’il s’agira, pour ces forces de la CEDEAO, de venir libérer les régions du Nord occupées par les terroristes : il ne s’agira donc pas de venir « sécuriser les institutions de la République et les organes de la transition ». Partout dans le monde, la sécurité des autorités et des institutions relève du pouvoir régalien de l’Etat. Le Mali accepterait donc difficilement cette proposition de la CEDEAO. Au moment de l’agression perpétrée contre lui, le premier responsable de l’Etat et non moins Chef suprême des armées, à l’instar de ses homologues Présidents d’autres pays, aurait pu se payer le luxe d’une solide sécurité, surtout à cette période où la marche sur le Palais se disait sur toutes les lèvres. C’est bien là où l’irréparable a été commis. A qui donc la faute ?…

Le fait de faire venir au Mali des forces étrangères pour sécuriser nos dirigeants ne relève-t-il pas d’une chimère ? « Le Mali n’a jamais combattu la rebellion. Ce pays a plutôt toujours fa it la paix avec les rebelles », déclarait le ministre nigérien des Affaires étrangères. En réaction, beaucoup de Maliens se sont placés en porte-à-faux par rapport à ces allégations en expliquant que ce ministre disant ignore complètement l’histoire de la rebellion au Nord-Mali. Mais cette ignorance ne surprend guère quand on sait que certains dirigeants ne sont au courant de ce qui se passe dans le pays que lorsqu’ils deviennent ministres. On comprend donc aisément que le ministre nigérien soit en complet déphasage avec les réalités de la rebellion du Nord-Mali. Aussi, pour rafraichir la mémoire de ce ministre ignorant, rappelons qu’en 1963, sous l’ère du Président Modibo Keïta, le Mali a combattu la rebellion avec succès. Ensuite, en 1969 et 1991, la résurgence de la rebellion a subi des répressions farouches de l’armée malienne.

Malgré tout, il revient au peuple malien de prouver sa maturité sociopolitique pour tirer le pays de ce « bourbier » dans lequel ses dirigeants et autres politiques l’ont enfoncé voilà presque sept mois, voire plus. L’expérience, le savoir-faire, l’opiniâtreté et la culture multidimensionnelle de ce brave peuple l’aideront dans cette tâche. Mais les Maliens ne doivent jamais cet avertissement : « Le despotisme soumet une nation à un seul tyran, mais la démocratie la soumet à plusieurs tyrans ». Dont acte…

Abdoulaye Faman Coulibaly

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