Lors de son déplacement à Stockholm, en Suède, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a formulé des critiques contre les autorités maliennes qu’il reproche de “manquer de volonté politique pour la mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger”.
Jean-Yves Le Drian estime que l’accord d’Alger “a tout ce qu’il faut pour retrouver la paix au Mali et plus globalement au Sahel”, à condition d’y mettre de “la volonté politique, de transformer cet accord en réalité”. Ce qui ne serait toujours pas le cas, espérant que cela le deviendrait après l’élection présidentielle. Le chef de la diplomatie française a appelé à un engagement pour la mise en œuvre de ce texte.
La déclaration de Jean-Yves Le Drian intervient après que le Premier ministre français, Edouard Philippe, a annulé la visite au Mali, où il devait s’y rendre pour rencontrer les forces françaises basées à Gao et les autorités maliennes, y compris le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Cette visite fut annulée au lendemain de manifestations à Bamako où le drapeau français avait été saboté et déchiré.
Par ailleurs, les autorités françaises ne voulaient pas que “l’étape Bamako soit exploitée à des fins électoralistes”. La présidentielle malienne ayant lieu le 29 juillet.
Au Mali, le conflit meurtrier entre Peuls et Dogons prend des proportions inquiétantes. Cette situation inquiète certains acteurs de l’opposition et de la société civile, qui craignent un embrasement sous-régional.
AFFRONTEMENTS INTERCOMMUNAUTAIRES : Des leaders peuls alertent sur le spectre de la guerre civile
Le conflit meurtrier entre Peuls et Dogons a connu un nouvel épisode tragique avec le massacre d’une trentaine de civils peuls samedi 23 juin. L’attaque s’est produite à Koumaga. Le gouvernement malien dit avoir déployé sur place, l’épicentre des violences, une force d’interposition, qui a été renforcée, après les derniers violents accrochages.
Bamako a également dépêché deux membres du gouvernement : le ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale et son collègue de la Solidarité et de l’Action humanitaire. L’objectif est de faire baisser la tension, alors que la campagne en vue de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain démarre le 7 juillet.
Le spectre de la guerre civile
Dans un document sonore publié le jeudi 28 juin dernier par nos confrères sénégalais du site internet Dakar Actu, Ali Nouhou Diallo, originaire de Mopti et l’un des acteurs du Mouvement démocratique qui a renversé le général Moussa Traoré en 1991, ancien Président de l’Assemblée nationale du Mali, a tiré la sonnette d’alarme.
L’ancien président du Parlement de la Cédéao, craint une guerre civile qui risquerait de ravager toute la sous-région. Des inquiétudes que partage aussi Sy Kadiatou Sow, une, femme politique malienne, ancienne ministre et première femme gouverneur au Mali. De passage en Allemagne, elle a alerté elle aussi sur une guerre civile.