La campagne agricole 2018-2019 de l’Office du Niger a été lancée, lundi dernier, à Niono sous la pluie. La cérémonie a été présidée par le ministre de l’Agriculture Dr. Nango Dembélé. Il avait à ses côtés son collègue du Développement local, Soumana Mory Coulibaly, le président directeur général de l’Office du Niger, Amadou M’Baré Coulibaly et plusieurs acteurs du monde paysan. Les autorités ont profité de l’occasion pour dresser le bilan de la campagne précédente (2017-2018). Elles ont insisté sur les préparatifs de la nouvelle campagne.
L’année dernière, la campagne s’est déroulée dans des conditions difficiles. La fourniture de l’eau aux exploitants agricoles a enregistré des ratés, à cause de la faiblesse de la crue. La pluviométrie a été déficitaire et mal repartie dans le temps, sur tout le bassin du fleuve Niger. La disponibilité de l’eau en période d’étiage du fleuve, -selon le PDG de l’Office du Niger, était si faible et aléatoire qu’elle à conduit à réduire considérablement le riz de contre-saison. Cette variété a été cultivée sur 3456 ha seulement contrairement à une prévision de 8920 ha, soit 38,74% de taux de mise en culture. Le bilan provisoire de cette campagne indique une production totale de 751910 tonnes de riz paddy. Les objectifs de production ne seront pas atteints.
La campagne 2017-2018 a connu d’autres difficultés. Ces causes nuisibles sont l’insécurité, l’envahissement de certains réseaux par les végétaux flottants, les actes de vandalisme sur les réseaux d’irrigation, le non respect du calendrier agricole par certains exploitants. Ce retard est dû principalement au sous-équipement et à l’insuffisance de la main d’œuvre.
Comme dit un adage : aux grands maux des grands remèdes. Plusieurs actions et stratégies ont été développées et mises en œuvre pour le bon déroulement de la présente campagne. D’où le slogan : « Améliorer la productivité de l’eau pour renforcer la résilience des exploitants face au changement climatique». En effet, l’office du Niger a pris les dispositions nécessaires pour l’exécution correcte et à temps de l’ensemble des travaux qui sont déterminants pour la réussite de la campagne. Il s’agit notamment, du nettoyage mécanique dans le Fala de Molodo, le Fala de Boky Wèré et le canal Costes-Ongoïba.
S’y ajoute le faucardage et l’enlèvement des plantes aquatiques dans le Fala de Boky Wèré. Il faut aussi retenir le dragage des sections étranglées dans les Falas et du fond du canal Costes-Ongoïba. Il a été aussi procédé à l’élargissement et au reprofilage du distributeur de Kokry, ainsi que le rechargement ponctuel sur le Fala de Molodo. Toutes ces interventions, combinées à la crue exceptionnelle observée sur le Niger indique, le PDG de l’Office du Niger ont rendu possible une mise en eau à temps sur tout le réseau hydraulique. Ce qui permet aux exploitants de démarrer les activités de la campagne conformément au calendrier agricole. L’assurance a été aussi donnée pour la poursuite de la subvention des intrants agricoles par l’Etat.
Par ailleurs, des mesures sont prises en collaboration avec l’office de protection des végétaux pour informer et sensibiliser les exploitants sur les moyens de lutter contre la chenille légionnaires qui constitue une véritable menace pour l’atteinte des objectifs de production. C’est un PDG confiant qui s’est adressé au public pour décliner les objectifs de la campagne 2018-2019 de l’Office du Niger.
Il y a de quoi, car la campagne démarre à fois dans un climat sécuritaire qui s’améliore suite à la mise en œuvre du plan de sécurisation des régions du centre et dans des conditions économiques favorables grâce aux efforts déployés par l’Etat en termes de fourniture d’équipements et d’intrants agricoles subventionnés aux exploitants. Parlant de l’objectif de la présente campagne, Amadou M’Baré Coulibaly dira qu’elle vise à renforcer la contribution de l’Office du Niger à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays. Cette année dans le domaine de la riziculture à l’Office, les objectifs de superficies en saison sont de 119 000 ha pour une production de 850 000 tonnes de riz paddy avec un rendement moyen de 6,44t/ha. Cette prévision explique Amadou M’Baré Coulibaly, ne prend pas en compte celle de la contre-saison dont la pratique est devenue très aléatoire.
En maraichage, les objectifs de superficies toutes spéculations confondues sont de 12116 ha pour une production de 325 793 tonnes. Il faut retenir qu’un accent particulier sera mis sur les cultures maraichères qui sont moins consommatrices d’eau et génératrices de revenus supplémentaires conséquents. En diversification, les objectifs de superficies toutes spéculations confondues sont de 8985 ha pour une production de 145 516 tonnes.
Le ministre de l’Agriculture, après avoir souhaiter une bonne campagne aux uns et aux autres, a préconisé une meilleure gestion de l’eau. Selon lui, le focus du gouvernement est la productivité agricole, car dit-il on ne peut pas vaincre la pauvreté sans l’amélioration de la productivité agricole. Dr. Nango Dembélé espère sur une bonne production, car la crue prévue cette année par la Météo est meilleure à celle de la campagne passée. Le ministre a remis 19 motoculteurs sur les 100 disponibles pour la zone Office du Niger. Cette opération rentre dans le cadre du programme gouvernemental de subvention des équipements agricoles.
Par ailleurs, l’Office du Niger a aussi remis 9 motos aux encadreurs, une batteuse, deux décortiqueuses et trois motoculteurs, aux femmes et aux hommes qui ont contribué à travers leurs productions à l’atteinte des objectifs de production de la campagne précédente.