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L’expert indépendant des droits de l’homme présente son premier rapport sur le Mali : « L’augmentation progressive de violations et abus des droits de l’homme depuis le début de l’année 2018 est alarmante »
Publié le jeudi 5 juillet 2018  |  Le Pays
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse sur la situation des droits de l’homme au Mali
Bamako, le 02 mars 2016 une conférence de presse de l’Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Mali a eu lieu au siège de la Minusma
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L’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali désigné par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Alioune Tine, a fait part de son premier rapport le mardi 3 juillet 2018, dans lequel il regrette la recrudescence de la violation des droits de l’homme au Mali.

Rentré en fonction le 1er mai dernier, l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme se dit préoccupé des violations graves des droits au Mali. « L’augmentation progressive de violations et abus des droits de l’homme depuis le début de l’année 2018 est alarmante », regrette Alioune Tine, l’expert indépendant des droits de l’homme. Il constate avec regret la recrudescence de la violence aussi bien au Nord qu’au Centre. Les exécutions sommaires, la découverte de fosses communes, des explosions d’engins improvisés, sont des bavures, parmi tant d’autres, que regrette l’expert. Les enlèvements, les « assassinats ciblés », les « destructions de biens » constituent d’autres pratiques que dénonce Alioune Tine. Tous ces phénomènes combinés engendrent de graves violations des droits de l’homme, affirme-t-il.

À travers des témoignages « directs et indirects », l’expert indépendant confirme que certaines bavures ont été commises par des milices communautaires en collaboration parfois avec les groupes armés. Des attaques ayant entrainé la mort de plusieurs civils, des blessés voire des destructions massives de biens, etc. Toutefois, il a tenu à préciser dans son rapport que le gouvernement du Mali n’est pas resté neutre dans la mesure où il a pris les mesures qui siéent pour restaurer un climat de sécurité. Il a quand même tenu à interpeler le gouvernement malien : « Je recommande vivement aux autorités de donner une suite concrète à ces déclarations en engageant des enquêtes impartiales pour traduire en justice tous les auteurs présumés de ces actes. Ces attaques sont devenues de plus en plus meurtrières et récurrentes pour diverses raisons avec l’implication des groupes armés causant une grave et inquiétante évolution qu’il faut arrêter d’urgence pour stopper la spirale de la violence. Je ne voudrais pas voir ces communautés s’entretuer et se déchirer suite à des manipulations. »

Outre tout ceci, M. Tine regrette l’absence flagrante de l’État dans certaines régions du Centre et du Nord, couplée à des opérations anti terroristes ne respectant pas les normes internationales. Cette situation se solde dans ces localités par des violations des droits de l’homme, remarque-t-il. « Les terroristes tirent parti de l’absence de l’État pour instrumentaliser les communautés et les opposer les unes contre les autres », a-t-il précisé. Plus de 190 000 élèves ont été victimes de la fermeture de près de 67 écoles dans des localités du Nord comme du centre.

La question du retour de certains réfugiés au Mali, la mise en œuvre de certaines recommandations de l’accord de paix, l’ouverture des enquêtes sur l’affaire de Boulkessy sont, entre autres, des points parmi tant d’autres qui n’ont pas manqué de faire la satisfaction de l’expert indépendant.

En ce qui concerne les élections, il recommande aux autorités la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées. À ce titre, il a demandé aux autorités maliennes de respecter la liberté de réunion pacifique ainsi qu’un égal accès aux médias durant tout le processus électoral. Il invite tous les candidats à faire preuve de retenue pour ne pas empirer la situation dans le pays.

Ce rapport sera présenté au conseil des droits de l’homme au mois de mars 2019.

Fousseni TOGOLA

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