Dans un communiqué rendu public le mercredi 4 juillet 2018, le président de la République ivoirienne, Alassane Dramane Ouattara, met un terme aux activités du gouvernement de M. Amadou Gon Coulibaly, tout en recommandant à ce dernier de constituer un gouvernement dont les membres seront, pour la plupart, issus du RHDP et de la société civile. Cette décision intervient à une période de forte crise politique autour de cette coalition.
Dans un communiqué signé par le secrétaire général de la présidence d’ADO, Patrick Achi, nous pouvons lire que le président met fin aux fonctions du Premier ministre dans un premier décret avant de le renommer dans un second. Cette seconde nomination se fait sur la base de consignes par rapport à la composition du prochain gouvernement. En effet, le chef de l’État recommande à son nouveau Premier ministre de faire recours aux membres du RHDP et de la société civile dans la composition de son nouveau gouvernement : « Le président de la République a instruit à monsieur Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre, chef du gouvernement de lui proposer une équipe gouvernementale issue du rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et de la société civile », lit-on dans le communiqué.
Cette décision intervient à un moment crucial dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire. Un moment où des tiraillements sont courants entre le parti au pouvoir, le RDR, et le PDCI de Henry Konan Bédié. Ce dernier ne cessant de faire part du soutien de son parti lors des deux dernières élections au RDR, souhaite que la tendance s’inverse, que le RDR soutienne sa cause en 2020. Une option que ne semble pas partager Alassane Dramane Ouattara. Suite à ce bras de fer, la coalition du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie (RHDP) auquel sont membres le RDR et le PDCI est compromise puisque Henry Konan Bédié ne veut plus s’associer à ce rassemblement pour les élections prochaines, tant que le soutien ne se fera pas en sa faveur.
Tout le monde pensait que les Houphouétistes allaient mettre un peu d’eau dans leur vin, mais cette décision d’ADO surprend plus d’un. Au lieu de trouver une entente entre eux, cette décision du chef de l’État vient tout chambouler. Tout porte à croire que ce remaniement vise à punir tous les récalcitrants à l’idée de parti unifié. Cela se voit aisément à travers la recommandation faite par le président au Premier ministre. Tous ceux qui se montrent défavorables à l’idée de parti unifié seront exclus du gouvernement. Cette situation risque d’aggraver la crise politique au sein du pays. Faut-il craindre, au fur et à mesure que les élections de 2020 approchent, une nouvelle crise pareille à celle de 2011 ? En tout cas, tous les regards restent rivés sur la RCI.