Les électeurs maliens se rendront aux urnes le 28 juillet pour élire le président de la République. Mais cette année, la particularité est que la ville de Kidal, placée sous la protection de l’armée française, est occupée par des bandits armés du Mouvement national de libération de l’Azawad qui ne souhaitent pas la présence de l’armée malienne.
C’est clair et net que si les Maliens se ne mobilisent pas dans un élan de sursaut national, ils vont perdre Kidal, la 8émerégion administrative de leur pays au profit des narcotrafiquants, des criminels du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ce mouvement séparatiste, soutenu par la France, le Burkina Faso et la Mauritanie, répand des propos mensongers sur notre armée. Malheureusement, ils ont pu convaincre la France que la présence de l’armée malienne à Kidal pourrait déboucher sur un massacre.
Le président français, François Hollande, qui dit qu’il est intraitable sur la tenue de l’élection présidentielle à la fin du mois de juillet, continue d’entretenir l’amalgame sur la question de Kidal. Il a déclaré le vendredi dernier au cours d’une conférence de presse que l’armée française accompagnera l’administration civile. Il a ajouté que si c’est possible et nécessaire l’armée malienne. Qu’on ne se trouve pas, notre armée ne sera pas à Kidal.
Pour débloquer cette situation, la solution est aujourd’hui dans les mains des éventuels candidats à l’élection présidentielle. Sauf s’ils ne cherchent pas le pouvoir pour le bonheur des Maliens. Ils doivent se décider à signer une plate forme ou un engagement pour dire à la France de François Hollande que tant que l’armée malienne ne sera pas à Kidal d’ici le premier tour, il n’y aura pas d’élection présidentielle. Ce langage de vérité, ils doivent le tenir à qui veut l’entendre.
Le secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), Siaka Diakité, a déjà donné le ton. Il n’est pas parti avec le dos de la cuiller lors de la conférence de presse qu’il a animée la semaine dernière. Il déclaré sans ambages que sans l’armée à Kidal aucun travailleur n’y mettra pied. C’est clair : les militants de Siaka ne seront pas à Kidal pour être protégés par la France comme le souhaite son président.
La classe politique peut s’engouffrer dans cette brèche ouverte par le secrétaire général de l’UNTM qui a désormais pris la bonne direction pour défendre le Mali. A défaut d’un engagement solennel, les électeurs doivent obliger leur candidat à ne pas participer à la compétition électorale de François Hollande du 28 juillet.
Les Maliens n’ont jamais prouvé leur patriotisme depuis l’éclatement de la crise. La question de Kidal est une occasion à ne jamais rater. Ils doivent le démonter par tous les moyens. A l’image du Maroc, les Maliens peuvent dans un sursaut national organiser une grande marche de récupération de Kidal au lieu de bander les muscles à Bamako.
Le patriotisme des candidats se mesurera à la question de Kidal. Nous pensons que la classe politique donnera une réponse aux Maliens dans les jours à venir.