La pêche aux grands électeurs continue pour tous les candidats, mais celle de Soumaila Cissé semble être très fructueuse ces derniers temps. Après certains leaders religieux, via leurs associations, ce fut le cas de deux anciens ministres de ATT, Seydou Traoré et Ahmed Sow, de prendre fait et cause pour lui. Ils sont suivis de deux députés, celui de Nara, Niamé Keita, et Ahamada Soukouna de Yélimané. La grande moisson, cependant, a été sans nul doute le soutien de cinq anciens Premiers ministres.
Avant le premier tour de la Présidentielle, tous les candidats, sont en train d’élaborer leurs stratégies pour convaincre le maximum d’électeurs à adhérer à leurs programmes. La bataille finale qui se discuterait, probablement, entre le Président sortant et le chef de file de l’Opposition s’annonce déjà houleuse au regard des démonstrations de force de part et d’autre. Si IBK, fort du soutien d’une soixantaine de partis et de centaines d’associations, pense remporter la victoire, son challenger n’en démord pas, lui qui semble bénéficier ces derniers temps des soutiens de taille comme celui de cinq anciens Premiers ministres. Ce sont : Soumana Sacko, (Transition 1991-92), Younoussi Touré (AOK), Ousmane Issoufi Maiga (ATT), Diango Sissoko (Transition 2012-13) et Oumar Tatam Ly (IBK). Si Soumana Sacko est le leader du parti CNAS-Faso Hèrè, Touré et Maïga appartiennent déjà à l’URD ; Sissoko et Ly n’affichent pas d’appartenance politique, il n’empêche que leur soutien est de taille, en raison de leur personnalité. Tous disent soutenir Soumaila Cissé pour la pertinence de son programme, et pour sa vision et sa compétence.
Pour les anciens Premiers ministres, Cissé est l’homme qu’il faut pour sortir le Mali de la crise multidimensionnelle dans laquelle il est embourbé depuis 2012. Avant les premiers ministres, ce sont des anciens ministres comme Seydou Traoré, militant ADEMA de Ségou et Ahmed Sow, un des concepteurs du Programme de Développement Economique et Social, PDES de l’ancien Président de la République ATT, qui se sont ralliés. Il faudrait signaler qu’en plus des anciens Premiers ministres et ministres, des députés comme Niamé Keita (RPM, Nara) et Ahamada Soukouna (Adéma, Yélimané) battent déjà campagne pour Soumi dans leurs circonscriptions respectives. Ces différents soutiens en disent long sur la déception des Maliens à propos de la gouvernance actuelle.
En somme, si l’illusion du « Takokélen » s’est estompée avec la pléthore de candidatures, 24 au total, la bataille du second tour laissera très peu de chance au président sortant qui ne pourrait compter que sur la portion congrue des 24. Comme quoi, le « Takokélen » risque d’être le « Takaprèn » pour ceux qui en rêvent.