Tout le monde est inquiet pour le bon déroulement de l’élection présidentielle dans la paix, en cette période d’insécurité ; d’où, des prières dans les mosquées, dans les temples et même chez les non croyants. Et pourquoi tout cela ? Simplement parce que certains Maliens d’aujourd’hui semblent oublier que ” le Mali vient de loin ” et que notre slogan doit être : ” Le Mali d’abord “.
Au lieu de “chacun pour tous et tous pour chacun, c’est plutôt chacun pour soi et Dieu pour tous”. Or “qui ne vit que pour soi, est mort pour les autres” dit l’adage. Nous changeons de langage, tout comme nous changeons de chemise.
Sous feu Modibo Kéïta (paix à son âme), nous avons crié haut et fort : “Vive Modibo ! vive Modibo ! Modibo ! Modibo ! Oui, Modibo Keita, héritier de Soundiata Keita du Mandingue, ta voix a sonné le salut. Dans la dignité, le peuple malien suivra ta voix : plutôt la mort que la honte !”.
Cela est bien dit, mais le 19 Novembre 1968 survint le coup d’état militaire contre ce même Modibo Keita et nous avons immédiatement envahi les rues de Bamako et d’ailleurs au cri de : “A bas Modibo ! A bas Modibo ! Vive Moussa, vive Moussa ! Moussa ! Moussa ! Moussa le libérateur !”. Et pourtant, hier seulement, c’est ce même peuple qui criait : “Vive Modibo !” Puis après, survint un second coup d’état, cette fois contre Moussa Traoré. Et voici ce même peuple encore dans la rue en criant : “A bas Moussa ! A bas Moussa ! Vive ATT ! Vive ATT ! ATT ! ATT” Ambèssa inofè”. Et dans un passé très récent, ce même peuple est encore en train de chanter : “IBK” Kankélé Tigui”, ambéssa inofè”.
Dans tout ça, où on va ? Qu’est-ce que nous voulons réellement ? Il y a lieu de se le demander. On applaudit pour monter un président, on applaudit pour le faire tomber. Un adage ne dit-il pas : “Si tu ne sais pas où tu vas, retourne d’où tu viens”. Avec quel slogan ce peuple va encore nous tympaniser le lendemain du 29 juillet 2018 ? Attendons de voir !
J’ose espérer que les candidats, en lisant entre ces lignes, seront mis en garde car un homme averti en vaut deux. Prudence est mère de sureté. “Il ne faut pas vendre la peau de l’ours sans l’avoir tué”, dit un autre adage.
C’est un cri de cœur que je lance, pas de provocations, ni d’injures, ni de moqueries avant, pendant et après les élections car la personne humaine est sacrée, nous devons la respecter en nous-même et dans les autres. Les marques du fouet disparaissent, les traces des injures jamais ! La colère est une mauvaise conseillère. Les mauvaises actions se retournent contre leurs auteurs. Alors, soyons patients. “La patience est un arbre dont l’écorce est amère, mais, le fruit doux. Elle a beaucoup plus de force que le pouvoir”. Nous pouvons quelque fois faire confiance à nos ennemis car seuls nos amis nous trahissent. Il faut donc tendre la main à ses amis, sans serrer les doigts.
C’était donc là, en plus de nos prières, quelques réflexions et recommandations de votre humble serviteur qui a vécu sous tous les régimes, de la colonisation au président Ibrahim Boubacar Keita. A un bon entendeur salut ! ” L’Homme propose, Dieu dispose ! ”
Qu’Allah Le Tout Puissant offre au peuple malien un président digne de ce nom, qui fera son bonheur dans la paix, dans l’entente, dans l’unité, dans la réconciliation des cœurs et des esprits. Que Dieu m’entende !