Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a adopté le 28 juin 2018, à sa 8298e séance, la Résolution 2423 prorogeant le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) jusqu’au 30 juin 2019. Dans cette Résolution de 20 pages, le Conseil de sécurité invite les parties maliennes (gouvernement-Plateforme- Coordination des mouvements de l’Azawad) à la mise en œuvre correcte et intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, faute de quoi, des sanctions tomberont.
En outre, le Conseil de sécurité donne mandat à la Minusma d’appuyer au rétablissement de l’autorité de l’État malien dans le centre du pays, de protéger des civils contre les menaces asymétriques, de faire la promotion et la protection des droits de l’Homme.
Le Conseil de sécurité demande à la Minusma de faciliter la tenue d’élections pacifiques, ouvertes à tous, libres, régulières, transparentes et crédibles. Le Conseil de sécurité décide que la MINUSMA continuera de compter au maximum 13 289 militaires et 1 920 policiers. Il demande à la MINUSMA de continuer, dans le cadre de l’exécution de ses tâches prioritaires et de la défense active de son mandat, d’anticiper et d’écarter les menaces et de prendre des mesures actives et robustes pour contrer les attaques asymétriques dirigées contre des civils ou des membres du personnel des Nations Unies, afin de garantir des interventions rapides et efficaces en cas de menaces de violence contre des civils et d’empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones, en ne menant des opérations directes qu’en cas de menaces graves et crédibles.
Selon les diplomates Onusiens, le mandat de la MINUSMA comportera les tâches prioritaires ci-après : appui à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ; appui au rétablissement de l’autorité de l’État dans le centre du pays ; Bons offices et réconciliation ; la Protection des civils et stabilisation, notamment contre les menaces asymétriques ; la promotion et la protection des droits de l’homme ; aide humanitaire.
Ce n’est pas tout. Car, le Conseil de sécurité donne d’autres tâches à la Minusma dont la gestion des armes et munitions. Par ailleurs, le Conseil de sécurité soutien non seulement le déploiement de patrouilles de sécurité mixtes dans le nord du Mali, mais aussi, le cantonnement, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés, notamment grâce à l’intégration dans les forces de défense et de sécurité maliennes d’éléments des groupes armés signataires.
En outre, il soutient le redéploiement des forces de défense et de sécurité maliennes réformées et reconstituées dans le nord et au centre Mali. L’Onu encourage les initiatives visant à atténuer les tensions intercommunautaires. Le Conseil de sécurité demande à la Minusma de faciliter la tenue d’élections pacifiques, ouvertes à tous, libres, régulières, transparentes et crédibles. Le Conseil de sécurité a condamné fermement les attaques terroristes qui continuent d’être commises contre les forces de défense et de sécurité maliennes, se dit vivement préoccupé par les allégations répétées selon lesquelles les forces de défense et de sécurité maliennes violeraient le droit international des droits de l’Homme et le droit international humanitaire dans la conduite d’opérations de lutte contre le terrorisme, notamment dans le centre du Mali.
A cet effet, le Conseil de sécurité exhorte le gouvernement malien à mener des enquêtes crédibles et transparentes sur les violations du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire qui auraient été commises par les forces de défense et de sécurité maliennes, demande que les responsables de ces violations ou de ces atteintes soient amenés à répondre de leurs actes.
L’ONU exhorte le Mali à intensifier la lutte contre l’impunité
L’ONU demande aux États membres, en particulier à ceux de la région, de garantir la libre circulation, sans entrave ni retard, à destination et en provenance du Mali, de l’ensemble du personnel, du matériel, des vivres, fournitures et autres biens destinés à l’usage exclusif et officiel de la MINUSMA, afin de faciliter l’acheminement de ses moyens logistiques en temps opportun et dans de bonnes conditions d’économie et d’efficacité, et prie à cet égard le Secrétaire général de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour faciliter l’approvisionnement logistique de la mission et pour consolider les itinéraires d’approvisionnement, y compris grâce à l’utilisation d’autres itinéraires. Le Conseil de sécurité exhorte les autorités maliennes à intensifier leur lutte contre l’impunité.
Le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de veiller à ce que la MINUSMA respecte à la lettre la politique de tolérance zéro de l’Organisation à l’égard de l’exploitation et des atteintes sexuelles, et de le tenir informé de tous cas de conduite répréhensible au regard de cette politique. Selon l’Onu, la sécurité et la stabilité au Mali sont étroitement liées à celles du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest ainsi que de la Libye et de l’Afrique du Nord.
Le Conseil de sécurité s’est dit profondément préoccupé par la menace transnationale que font peser le terrorisme et la criminalité organisée (notamment la traite des personnes, le trafic d’armes, de drogues et de ressources naturelles, et le trafic de migrants) dans la région du Sahel.
En outre, le Conseil de sécurité reconnait le manque de matériel dont souffre la Minusma et qu’il faut des hélicoptères militaires et les véhicules pour lui permettre de s’acquitter de son mandat. Enfin, le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de lui rendre compte, six mois après l’investiture présidentielle, de l’état de la mise en œuvre des mesures adoptées par cette résolution.