Les travaux de la 8è session ordinaire de la 4è mandature du Conseil économique, social et culturel ont débuté hier au siège de l’institution à Koulouba, en présence de Jeamille Bittar, le président du Conseil, et de Mamadou Namory Traoré le ministre du travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions représentant le chef du gouvernement.
La session procédera durant 15 jours à l’examen et à l’adoption du recueil annuel 2013 des attentes, des besoins et des problèmes de la société civile. Au terme de l’article 107 de la constitution, explique Jeamille Bittar, le Conseil économique, social et culturel collecte et rédige chaque année avec les différentes entités qui le composent, à l’attention du président de la République, du gouvernement et de l’Assemblée nationale, un recueil annuel des attentes, des besoins et des problèmes de la société civile avec des orientations et des propositions.
« Nos missions à l’intérieur se sont bien déroulées, hormis les zones d’insécurité que nous n’avons pas pu visiter suivant les conseils des autorités », a indiqué Jeamille Bittar. Pour répondre à cette mission constitutionnelle, les membres du CESC se sont rendus auprès des populations des régions administratives et des 6 communes de Bamako pour recenser leurs attentes, besoins et problèmes. On peut citer entre autres : l’insécurité grandissante, le problème des déplacés et refugiés suite à la rébellion dans le nord du pays, la crise de l’école, les problèmes de santé, d’environnement et d’assainissement, la cherté de la vie, le départ massif des jeunes vers les sites d’orpaillage, la relance de l’économie nationale après la crise, les problèmes énergétiques notamment les délestages.
En outre des membres du CESC se sont rendus en France, Allemagne, Espagne, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Sénégal, Congo Brazza, Ghana, Burkina Faso, Cameroun et Guinée Equatoriale pour recueillir les préoccupations de nos compatriotes dans ces pays. Ces préoccupations portent sur une meilleure orientation de l’action diplomatique du Mali, sur les opportunités attractives pouvant constituer des facteurs d’épanouissement pour nos compatriotes et des vecteurs de croissance économique forte. Ceci ne sera possible, apprécie le président du CESC, que si une image positive du Mali est vendue prouvant que les voies du développement qui y conduisent sont bien entr’ouvertes d’où la nécessité de créer un centre culturel et une Maison du Mali à Paris. Certains de nos compatriotes ont souhaité l’installation d’un Fonds de solidarité dans les missions diplomatiques et consulaires. Les membres du CESC ont voulu consacrer beaucoup de temps à l’écoute de la diaspora dont la contribution à l’effort de construction nationale a été maintes fois signalée. Neuf pays, dont trois en Europe, sont apparus comme des pôles de grande concentration de Maliens.
Jeamille Bittar a distingué deux objectifs majeurs à atteindre dans un futur immédiat. Le premier est la sécurisation du nord du Mali dont la libération n’est pas encore entièrement terminée avec le cas de Kidal en suspens. Le Mali est absent de cette région et cet état de fait inquiète tant les Maliens de l’intérieur que ceux de l’extérieur tout comme le CESC. « Les conséquences ultimes à prévoir peuvent engendrer une fragmentation de l’édifice républicain que nous avons construit ensemble et remettre en cause les trajectoires de notre géohistoire dans l’ultime but de satisfaire certains milieux qui n’ont pas souci de nos intérêts vitaux », déplore Bittar. La République, poursuivra t-il, doit absolument se mobiliser pour défendre son indépendance et ses intérêts nationaux dans les limites que la communauté internationale lui reconnaît au moment de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Il convient de mettre en place un programme d’urgence en faveur des populations qui souffrent du renchérissement des prix des denrées essentielles et des fournitures perturbées d’eau et d’électricité dans certaines villes.
La présidentielle prévue le mois prochain doit être préparée avec minutie sur l’ensemble de notre territoire bien sécurisée. Nos troupes doivent être redéployées à tous les niveaux pour réaffirmer notre souveraineté. Les membres du CESC n’oublient pas que des centaines de milliers de nos concitoyens n’ont pas été recensés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.