Jamais une jeunesse malienne n’a aussi déçu que celle de ses vingt derrières années. Elle est aux antipodes de celle qui s’est armée de courage et de détermination pour accompagner les pères de l’indépendance dans leur lutte implacable contre le colonisateur. Ce qui compte pour les jeunes d’aujourd’hui, c’est l’argent facile qui sert à organiser des virées nocturnes et arroser des soirées ponctuées de violence de tous genres.
Rien qu’en regardant les images de la télévision nationale, on se rend compte que la jeunesse malienne n’est que l’ombre d’elle-même. Elle n’a jusque- là rien compris que son poids peut changer le cours des événements du Mali.
D’autant plus que cette élection présidentielle du 29 juillet lui sert de plateau d’argent pour choisir un homme qui ne va pas hypothéquer le devenir du pays. Malheureusement, elle s’est laissée piéger par des hommes sans foi ni loi. Et pourtant, les exemples ne manquent pas chez nos voisins où nous avons vu des jeunesses qui ont donné l’estocade à des régimes qui ne croyaient populaires.
Au Sénégal, la jeunesse de ce pays s’est mobilisée comme un seul homme pour réaliser l’alternance en mettant fin à plus de trois décennies de gestion du Parti socialiste (PS) du président Abdou Diouf. Cet événement historique s’est produit, en 2000. Il a permis à l’opposant historique, Me Abdoulaye Wade, d’accéder au pouvoir.
En 2012, c’est cette même jeunesse qui a fait partir Me Wade quand elle lui a soupçonné de préparer une dévolution monarchique. Une telle jeunesse sait ce qu’elle veut. Elle s’est toujours montrée à la hauteur des enjeux. Et chaque fois que ses intérêts et ceux de la nation sont menacés par des tenants pouvoir qui n’ont cure des préoccupations de leur peuple, la jeunesse sénégalaise monte sur ses grands chevaux pour manifester son mécontentement.
En 2014, au Burkina Faso, la jeunesse de ce pays aussi a déboulonné l’un des régimes les plus répressifs et sanguinaires du continent africain. Il s’agit de celui de Blaise Compaoré qui s’était maintenu durant vingt sept (27) ans au pouvoir par une machine infernale de répression, de violence, de tortures et d’assassinat qui n’a épargné aucune couche socioprofessionnelle du pays des Hommes intègres.
Au d’aller à l’école de ces jeunesses pour chasser des femmes et des hommes qui ne peuvent rien lui offrir en termes de perspectives, celle du Mali se donne en spectacle tous les jours. Elle se mobilise derrière certains de ses hommes politiques ni n’ont aucune ambition que d’accéder à Koulouba. Elle est habile à créer des associations et mouvements de soutien à des candidatures nauséabondes.
Il est temps que la jeunesse malienne réalise que le malheur du Mali est l’œuvre de sa classe politique corrompu. Ces hommes issus de cette mauvaise gestion doivent être sanctionnés lors du scrutin du 29 juillet. Mais la grande majorité des jeunes ont décidé autrement. Ils ont tous choisi leur camp pour servir d’escalier à des hommes qui n’ont jamais eu de remèdes à leur problème d’emploi, de santé, de logement, bref de bien-être.
Le président IBK est l’exemple frappant de fausses promesses électorales. L’homme que tout le peuple malien s’est mobilisé comme un seul homme pour le porter au pouvoir, en 2013, a montré toutes ses limites objectives quand à tenir ses engagements vis-à-vis de son peuple.
A moins d’une année de gestion des affaires du pays, l’homme plébiscité avec 77,66% des suffrages exprimés a laissé la direction du pays à sa famille qui s’est distinguée par de scandales politico-financiers (achat de l’avion présidentiel, des équipements militaires, affaire de l’engrais frelaté).
IBK est le prototype de ces hommes politiques qui ne peuvent offrir que misère et désolation dans le pays et qui ne tient aucune promesse. Sa vraie fausse promesse de doter tous les étudiants du Mali a failli tourner en affrontement et de destruction des bâtiments c’était jeudi dernier lors de la cérémonie de remise des tablettes aux étudiants à Kabala. Certains étudiants mécontents d’être floués ont volé en éclats les vitres du Rectorat.
Comment un tel homme issu de la classe politique vieillissante peut incarner le changement. Apporter son soutien à des hommes politiques de la dimension d’IBK, c’est faire preuve de trahison, c’est aussi accepter la compromission, c’est être complice de la corruption, de la surfacturation, de l’incurie, de la spéculation foncière, du népotisme, de l’affairisme, en un mot tous les maux qui minent notre société.
‘’Il n’est jamais trop tard pour bien faire’’, dit-on. Donc, la balle est dans le camp de la jeunesse malienne pour opérer ce changement d’hommes patriotes, crédibles, honnêtes, intègres à la tête de l’Etat malien.