IBK par ci, IBK par là, une vraie insomnie pour ses adversaires d’en face, dès qu’un scrutin présidentiel pointe à l’horizon. C’était en 2002 et en 2007, c’est encore cette année, en 2013. Une ritournelle, une bien piètre ritournelle.
Unissons-nous, maintenant ! Nous devons barrer la route à celui qui passe comme le champion, le favori des maliens. D’où, l’idée de la plateforme élaborée et présentée le week end dernier. Mais bon Dieu, ils battent campagne pour Ibrahim Boubacar Keita sans le savoir. Et depuis, le pays entier ne bruisse que sur la certaine victoire du patron des tisserands alors que rien n’est encore fait. Ce grand rassemblement avant l’heure, pour beaucoup de gens, illustrerait la parfaite mainmise d’IBK sur l’électorat malien et que la seule manière de l’empêcher d’arriver, passerait forcément par une grosse coalition. Vingt deux(22) partis politiques, grands et petits, se sont donnés la main, ensemble pour se mettre derrière celui d’entre eux qui aurait la baraka de passer au second tour. Une manière de dire sans le dire, tout sauf Ibrahim Boubacar Keita.
Ces vingt deux (22) partis avec sans doute en tête, l’Adema et l’URD, se sont déjà convaincus à l’idée, que rien n’est possible pour eux si, ils ne se donnaient pas la main face à la grande menace qui, à leurs yeux, est déjà au second tour, à défaut de ne pouvoir faire le break dès le premier tour. La grande menace s’appelle IBK et tout serait bon pour le contrer, l’empêcher de réussir le haut la main. S’en serait fini pour eux, clament certains d’entre eux.
Déjà, la rumeur furax, s’est emparée des villes et campagnes, rumeur selon laquelle, les islamistes avaient donné leur consigne de vote en faveur du redoutable stratège politique, véritable bête de scène en periode électorale. Sa grosse démonstration en 2007 face au président sortant, appuyé par toute la classe politique, est vivace dans tous les esprits. 19 ou 20% contre ATT, il fallait vraiment le faire. Aujourd’hui, ces coalisés verraient en IBK, le porte drapeau de la majorité silencieuse qui a favorablement accueillie le coup d’état du 22 mars, mais qui ne s’est résolue à baisser la garde que, face à la redoutable mobilisation de la communauté internationale amenée par ADO et la CEDEAO. Cette grosse majorité silencieuse disons le haut et fort, voudrait sa revanche mais dans les urnes. Elle n’a pas oublié la manière avec laquelle elle a été traitée et n’entendrait pas laisser filer la seule et unique occasion de se faire entendre. L’armée, les militants des différents regroupements de partis et associations politiques, la rue adepte du changement total, bref, tous ceux, ou toutes celles qui pensent qu’en face d’IBK, les prétendants au fauteuil, ne leur feraient aucun cadeau après coup. IBK pour eux, à leurs yeux serait le salut. Attendons donc le 28 juillet.
Sory de Motti