Travaillant sur les questions de droits de l’Homme en période électorale, 35 journalistes sont réunis à Bamako dont des rédacteurs en chef et reporters représentant les principaux radios, télévisions, journaux et sites-internet. C’est à l’initiative du Réseau media droits de l’Homme (RMDH) qui, en collaboration avec la division des droits de l’Homme et de la protection de la Minusma, organise du 10 au 12 juillet 2018 à l’hôtel Onomo un atelier sur le rôle des médias en matière de droits humains durant la période électorale.
Il y a aussi des correspondants de médias internationaux, dont 21 journalistes des organes publics et privés de Bamako, 14 journalistes des régions, à raison de deux par région (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti. De même, des responsables d’associations et organisations de défense des droits de l’Homme œuvrant pour la réconciliation nationale participeront à cette session de trois de jours.
L'objectif général de la formation est de renforcer les capacités des médias sélectionnés à rapporter, sensibiliser et attirer l'attention du public sur les questions relatives aux droits de l'homme dans le pays. Cette formation est conçue pour aider les journalistes locaux à mieux percevoir les élections dans tous leurs enjeux dans le processus de paix et l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu des négociations inter-maliens d’Alger, fournir une meilleure couverture, cohérente et plus précise de la question des droits de l'Homme.
Le président du RMDH, Boukary Daou, a expliqué dans son intervention que le Réseau vise à regrouper les Hommes de médias, et à consolider leur connaissance en matière de Droits de l’Homme ; à former et outiller les journalistes sur des questions de droits de l'Homme et de justice ; à contribuer à la pacification du Mali, à la réconciliation nationale, au renforcement de l’unité et la cohésion nationales, à l’émergence d’une société sensible et respectueuse des droits de l’homme.
Il a également ajouté que l’atelier vise un meilleur traitement par les médias, des questions de droits de l'homme. « C’est un outil permettant de construire et renforcer une meilleure collaboration entre les hommes de media et les organisations de défense des droits de l’homme. Le RMDH vise aussi à promouvoir les Droits de l’Homme, les valeurs d’éthique, de justice, de liberté, de démocratie et défendre la Liberté d’expressions et de la Presse », a-t-il souligné.
Parlant de ladite session, il dira qu’il s’agit d’améliorer la connaissance des journalistes sur les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux des droits de l’homme en lien avec les libertés publiques. Il s’agit aussi, dit-il, d’informer les participants sur leur rôle dans la promotion et la protection des droits de l’homme durant le processus électoral.
Pour la représentante du Directeur de la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma et le représentant du haut-commissaire des nations unies aux droits de l’homme au Mali, Nadine MBalla, la rigueur et le professionnalisme sont de mise afin d’éviter tout dérapage ou manquement à l’éthique et à la déontologie des professionnels des médias. « C’est cet impératif qui a amené la Division des Droits de l’Homme et de la Protection de la MINUSMA à s’associer au Réseau Mediaş et Droits de l’Homme dans l’optique de sensibiliser les professionnels des médias sur les principes internationaux, régionaux et nationaux de protection des droits de l’homme » a-t-elle précisé.
Par ailleurs, le ministre des droits de l’Homme, Me. Kadidia Sangaré Coulibaly, a signifié que le journaliste qui est appelé à éclairer l'opinion publique a une double responsabilité du fait qu’il expose des faits susceptibles d'aider le public à accéder à la vérité et qu’il contraint également les autorités politiques à la transparence. A l’en croire, le journaliste aide à renforcer la protection des droits de l'Homme et partant à construire la démocratie.
S’adressant aux participants, le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Harouna Modibo Touré, a souligné que les médias ont un rôle central à jouer surtout dans le domaine spécifique de promotion des droits de l’homme, de la démocratie et du développement au moment où le Mali prépare des élections. En ce sens, il a cité Malcom X : « La presse a un pouvoir de l’image si puissant qu’elle peut faire passer un criminel pour une victime et montrer la victime comme un criminel ».