Selon un décret présidentiel du lundi 29 juillet, l’élection est fixée au 7 octobre prochain. La surprise est qu’après que les candidatures furent annoncées, le chef de l’Etat, Paul Biya, n’a pas fait mention de sa volonté de postuler. La mauvaise nouvelle est qu’il a toujours le temps de le faire. Une période de tension s’annonce au Cameroun. Une tension autre que celles liées aux ignominies de Boko Haram et à la crise anglophone. Le 7 octobre 2018 sera, encore une fois, une date historique pour le Cameroun car le peuple sera au rendez-vous pour élire le président de la République.
Les candidatures s’annoncent déjà, mais il y a un grand suspens. En effet, le chef de l’Etat Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 35 ans, n’a pas encore annoncé sa candidature à sa propre succession. Ce que qualifie certains observateurs de « faux suspense » car il a encore le temps de le faire.
Déjà en mai dernier, des déclarations de soutien venaient à faire voir clair sur la participation du président Biya à la prochaine fête électorale annoncée pour le 7 octobre de cette année. « Paul Biya est notre candidat à la prochaine élection présidentielle, au regard de son bilan éloquent, de sa crédibilité nationale… » avaient lâché des responsables du parti au pouvoir et des chef traditionnels originaires du sud, dans un communiqué.
Rappelons qu’il y a de cela quelques mois, la Maison blanche avait demandé à Paul Biya, dans le cadre de sa rencontre avec l’ambassadeur des USA au Cameroun, Peter Henry Barlerin, d’abdiquer. Il lui avait demandé de sauver son honneur en imitant Mandela. C’était une position liée à la crise qui sévit dans le pays que les USA ont fait valoir. « Le président Biya devrait réfléchir à son héritage et à comment il veut que l’on se souvienne de lui dans les livres d’histoire », a déclaré le diplomate américain. Une position qui a fait du bruit dans le camp présidentiel.
Si le président Paul Biya se retient pour l’heure, notamment en ce qui concerne une déclaration sur sa candidature, soyons bien sûrs que le suspens ne va pas durer, puisque le président aura à situer l’opinion sur sa vraie position dans cette course, dans les jours à venir. Notons que les candidatures se font connaître déjà dans le camp de l’opposition. Entre autres, Joshua Osih a été déjà investi février dernier candidat principal du parti d’opposition (SDF: Social Démocratie Front), et aussi l’éminent ancien avocat vice-président de Transparence International, Maître Akere Muna, ainsi que le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun Maurice Kamto.
Pour l’instant, il est difficile de parler d’influence dans cette course entre hommes politiques camerounais.