Depuis le 7 juillet dernier, la campagne électorale s’est ouverte sur l’ensemble du territoire national pour une durée de 21 jours. Tous les 24 candidats retenus par la Cour Constitutionnelle ont essayé de démontrer leur poids politique. Conscient de la décrédité continuelle de leur candidat, le clan présidentiel s’est lancé dans la location d’hommes de l’intérieur du pays qu’ils ont fait venir à Bamako pour faire tromper la vigilance d’opinion nationale, remplissant le Stade 26 Mars, applaudissant et scandant « IBK » leur mentor en dégringolade.
Si le candidat investi de l’URD a fait le plein du plus grand Stade du pays lors de la déclaration de sa candidature à l’élection présidentielle du 29 juillet pour tester ses muscles politiques, le plein du dimanche dernier fait leurrer les partisans d’IBK que déjà c’est la « victoire dès le premier tour ».
En effet, après le coup d’envoi donné par les neuf sages de la Cour Constitutionnelle pour la campagne présidentielle de 2018, les candidats, chacun sur un chef-lieu, ont lancé leur première guerre des «programmes de société» aussi bien dans la capitale qu’à l’intérieur du pays.
Le dimanche dernier, Soumaïla Cissé, le principal rival du Président sortant a exposé son programme à ses sympathisants au Boulevard de l’Indépendance. Et, au même moment, le candidat du tonneau vide (Ensemble pour le Mali) avait l’esprit perdu par le plein du plus grand Stade du pays dont il venait de voir de ses propres yeux après tant d’incertitudes. Savait-il comment les siens ont réussi le pari de la mobilisation ? La question reste posée. Toutefois, Mandé Mansa était tout gai, dents au vent, bras toujours à l’air qu’il ne plus s’échapper de ses habitudes de victimisation et de critiques à l’endroit de ses détracteurs : «Chers amis, mes compagnons, que dire de plus ! Vous m’avez satisfait ! Comment veulent-ils que Boua laisse le pouvoir étant si aimé ? », s’est exclamé le Président IBK avant de terminer par des mots enfantins «N’taBla, N’taBla …Boua ta Bla».
IBK rêve-t-il dans le piège des siens?
Certainement oui. Otage d’un clan de prédateurs, Ladji Bourama conduit ce pays sans boussole ni repères. Au lieu d’exposer son bilan pour convaincre la population, il remet toujours le sort de son Peuple meurtri et piétiné entre la volonté de « Inchallah ». A titre de rappel, depuis l’échec des premiers transports d’hommes cautionnés à Koulouba qui ont été suivis par des marches et des grognes de dénonciations de Gao-Koutiala-Kéniéba contre des fausses déclarations de faux soutiens, les margouillats du marigot présidentiel ont emprunté un autre chemin de tergiversation politique: A chaque Ministre et chaque Député, son club de soutien à Boua. Et, cela, après la chute de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP) qui a enfanté un autre tonneau vide : la plateforme Ensemble Pour le Mali (EPM) dont le Chef Bocary Tréta traine déjà des casseroles derrière depuis la sulfureuse affaire d’engrais frelatés. Très noirci et impopulaire aux yeux du Malien lambda. Dans les soucis de remplir le Stade du 26 Mars comme leur rival l’avait fait, ils n’ont rien hésité. Des artistes musiciens, rappeurs et comédiens ont été tous appelés au secours. Des fonds ont été mobilisés pour des Sotrama, des véhicules et des frais d’essence et des sommes colossales pour les motocyclistes. Bakary Togola, l’Homme aux multiples facettes et de tous les Présidents du temps, a loué plus de 30.000 personnes déplacées de l’intérieur du pays, des coins les plus reculés et des Régions environnantes, pour remplir le même Stade rempli en 2013 par ce même IBK mais sans aucun achat de consciences. Sur quel fonds l’a-t-il fait ? Le temps nous éclaircira là-dessus.
Quand Bakary Togola piétine la démocratie sous la barbe d’IBK
Après avoir exploité l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APECAM) pour ses fins personnelles et politiciennes en faisant des déclarations de soutien non avérées à son mentor au nom d’une association apolitique lors du lancement de l’opération « SIAGRI » à Kangaba, le nomade Bakary Togola ne semble pas encore être satisfait de ses éloges fantaisistes à son Chef. Prenant la parole devant un Stade 26 Mars faussement rempli surtout par des mineurs, il se promet de proférer des menaces aux autres candidats : « IBK sera réélu dès le premier tour. Et le reste se passera à l’absence de quiconque refuserait d’obtempérer à cela », menace-t-il avant d’ajouter « Qu’on ne doit pas craindre la mort ».
Aussi, dans une vidéo faisant le tour des réseaux sociaux, certains de ces « loués » se plaignaient d’être piégés par le même Bakary Togola: «On ne nous a pas dit que c’était pour une cérémonie d’ouverture de campagnes. On s’était arrêté qu’on allait assister à une réunion concernant l’Agriculture», s’insurge un intervenant dans la dite vidéo avant d’ajouter qu’ils n’ont rien mangé depuis le matin.
Les Maliens doivent se méfier des images d’embuche des prédateurs politiques en cette période de campagnes électorales afin d’éviter un autre quinquennat de gabegie, de galère et d’immobilisme.