« La parole a été donnée à l’homme pour mieux cacher sa pensée ». Le président IBK fait un usage immodéré de cette réflexion de Stendhal lorsqu’il affirme à Ségou, au lancement de la campagne agricole : « Je ne suis pas fou du pouvoir mais je suis fou du Mali ». Nous ne sommes plus aux temps prophétiques où la Parole pouvait se faire Chair. De nos jours, les Mots ne créent pas la Réalité, même s’ils peuvent la décrire éloquemment. Or, que disent les Mots de la pratique du pouvoir dans notre pays ? Ils nous rappellent que cette folle passion déclarée au Mali n’a pas empêché le président de saigner les finances publiques d’un pays en crise pour s’offrir un avion qui restera dans l’histoire plus pour son empreinte carbone (en raison des nombreux tours de la Terre) que pour son gain diplomatique ou économique ; que les scandales à répétition n’ont jamais troublé le sommeil de notre Chef ; les mêmes mots nous disent que le bonheur et l’honneur promis aux Maliens n’étaient qu’un vague slogan de campagne qui n’engageait que ceux qui y ont cru. La folie de toute chose relève plus de la pathologie que de nobles sentiments. Nous demandons humblement au président Keïta de ne pas être « fou » du Mali, mais D’AIMER simplement notre pays. Ainsi, il le respectera, respectera ses habitants en respectant ses promesses ! Sinon à s’embarquer à tout propos dans la formule grandiloquente, vous obligez les plus Hassidi d’entre nous à vous appliquer du second degré.
Aussi, il faut être fou du pouvoir pour construire un pavillon présidentiel à coup de milliards dans un aéroport qui ne manquait pas de commodités d’accueil ! Il faut être un timbré du pouvoir pour déployer le « Tapis rouge » jusqu’au cul des vaches pour une séance de vaccination du cheptel en rase campagne. Il faut être un « fada » du pouvoir pour transformer son domicile en Palais (même si le financement, avez-vous dit, provient de la belle-famille) alors que toutes les activités régaliennes de la République se tiennent à Koulouba et surtout dans un pays où l’écrasante majorité de la population crève la dalle ! Comme diraient nos frères ivoiriens, « Monsieur le président arrête affaire de fou du Mali là » et retrouve vite le bon sens (la raison ?) pour les derniers 15 mois de gestion. Pour dissiper ce sentiment tenace que votre régime se FOUT plutôt du Mali !