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Élection présidentielle de 2018 : Pourquoi IBK échouera au second tour
Publié le vendredi 13 juillet 2018  |  Infosept
Meeting
© aBamako.com par Androuicha
Meeting de lancement de campagne du candidat IBK
Bamako, le 08 juillet 2018 au stade du 26 mars. Au lendemain de l`ouverture de la campagne électorale de la présidentielle du 29 juillet, le président sortant en la personne du candidat Ibrahim Boubacar Keita et toute sa direction de campagne ont officiellement lancé la leur devant des milliers de militants et sympathisants de leur parti RPM.
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Le 29 juillet 2018, les électeurs Maliens départageront les 24 protagonistes qui ont fait acte de candidature. L’élection présidentielle de cette année est loin de ressembler aux précédentes, car les enjeux sont grands et le peuple souverain semble vouloir prendre son destin en mains. Le Président candidat à sa propre succession sera face à 23 autres prétendants, parmi lesquels, des poids lourds de la scène politique. Il y aura forcément un second tour qu’IBK pourrait bien ne pas franchir. Voici les raisons d’une probable défaite au second tour ?

Première raison : Son bilan

Elu avec plus de 77% des suffrages par les Maliens, sur la base de nombreuses promesses dont les plus substantielles étaient la résolution de la crise au nord du Mali, la lutte implacable contre la corruption, la création d’emplois pour les jeunes, IBK est loin d’avoir comblé les attentes. Cinq ans après le bilan frise la catastrophe, les morts se comptent par dizaines /jour, les deux tiers du territoire échappent au contrôle de l’Etat et les chômeurs inondent les rues aux jours ouvrables. C’est face à ce constat que la quasi-totalité de ses inconditionnels soutiens ont pris leur distance avant de se liguer contre lui. Parmi ceux-ci, il y a des leaders religieux, des anciens Premiers ministres et ministres, tous sont déterminés à voter contre lui.

Deuxième raison : La crise sociale

Pendant cinq ans, le sud qui n’a pas connu la grande crise sécuritaire comme le nord et le centre, a néanmoins souffert de la crise alimentaire. Les denrées de première nécessité ne sont pas à la portée des citoyens lambda et le hic est que le train de vie de l’Etat n’a jamais diminué ; d’où le sentiment d’abandon avec comme conséquence la crise de confiance sans précédent. Beaucoup d’électeurs veulent se rendre aux urnes le 29 juillet pour sanctionner le Président sortant.

Troisième raison, la forte coalition du « Tout sauf IBK »

En cas de second tour, IBK n’est pas sûr d’avoir les grosses pointures parmi les vingt-trois candidats, qui formeront un bloc compact contre lui avec un seul objectif le battre à plate couture et convenir après d’un plan de gestion du pouvoir. Ses partisans voyant ce plan en sourdine veulent remuer ciel et terre pour obtenir le minimum pour être élu, à savoir 50, 01 % dès le premier tour pour déjouer le « complot » ; ce qui relève de l’utopie. Craignant ce plan du camp d’en face, il joue à la victimisation et crie à la trahison de ses anciens collaborateurs et demanderait au peuple de lui accorder un second mandat pour faire le ménage. Son message aura peu de chance d’être entendu au regard du bilan et de sa gouvernance.

Quatrième raison, la forte implication de sa famille

L’une des causes du mécontentement de la plupart de ses soutiens est l’implication de sa famille dans la gestion des affaires du pays. Au Mali, la famille du Président de la République est très impliquée dans la gestion des affaires publiques. Les marchés publics sont octroyés à des proches en dehors de toutes procédures régulières. Toute chose qui irrite jusque dans les rangs des soutiens d’IBK qui se plaignent de népotisme et de corruption. Ces derniers seront nombreux à aller manifester leur mécontentement dans les urnes en votant contre IBK.

Youssouf Sissoko
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