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Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République – FDR
Publié le vendredi 8 juin 2012   |  Le Républicain


Le
© Autre presse
Le président Beninois et président en exercice de l’Union africaine (UA) Yayi Boni


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Bamako, le 6 juin 2012.

/-) Son Excellence
Docteur Thomas Yayi Boni,
président de la République du Bénin
Président en exercice de la Conférence des
Chefs d’Etat de l’Union Africaine
En ses bureau


Monsieur le président de la République,

Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) a l’honneur de vous soumettre ce qui suit :

Soixante quinze jours après le coup d’Etat militaire survenu au Mali la situation demeure dangereusement préoccupante malgré les immenses efforts accomplis par la CEDEAO pour restaurer la légalité constitutionnelle.

Le retour effectif de l’armée dans les casernes reste un objectif à atteindre, car, malgré toute la bonne volonté de la CEDEAO, l’Accord-cadre du 6 avril et les Conclusions des réunions des 19 et 20 mai 2012 maintiennent la junte sur la scène politique et, de ce fait, entérinent et légitiment le coup d’Etat.

Les violations des règles de l’Etat de droit, les exécutions extrajudiciaires, les arrestations arbitraires, les détentions illégales dans des conditions inhumaines, les tortures infligées aux détenus, la censure sur la radio et la télévision publiques, le harcèlement des journalistes (plusieurs directeurs de journaux ont été convoqués par la Sécurité d’Etat et la Sécurité Militaire), la présence continue des militaires à l’aéroport et devant l’ORTM, sont des signes d’une main mise continue de la junte militaire sur les affaires publiques.

Les événements survenus au Mali ces deux dernières semaines prouvent à suffisance le retour à l’ordre constitutionnel est de pure forme et que la réalité du pouvoir est dans les mains de la junte, en dépit de la discrétion purement tactique que celle-ci observe depuis le dernier accord signé avec la médiation de la CEDEAO le 20 mai 2012 :

- Les circonstances de l’agression contre le président de la République, frappé à coup de marteaux et de gourdins et laissé pour mort dans son bureau, le 21 mai dernier, suscitent de nombreuses interrogations sur les complicités dont les manifestants pro-putsch au Président ont pu bénéficier tout au long de leur progression vers le Palais présidentiel. Aucun dispositif de sécurité ne protégeait le Palais malgré les demandes répétées des collaborateurs du Président. Les secours ne sont arrivés qu’après le forfait accompli.

- Le comportement des soldats stationnés à l’aéroport qui ont bloqué pendant deux heures l’avion qui devait évacuer le Président vers un hôpital parisien le 23 mai.

.L’agression contre le président de la République est l’aboutissement de la campagne de haine et d’apologie du crime entretenue depuis des mois par certains milieux putschistes.

La manifestation du 21 mai a été précédée d’appels répétés au meurtre du Chef de l’Etat.

En outre, tout au long de la marche, les manifestants scandaient des slogans hostiles au Président et portaient un cercueil sur lequel était écrit : « ci-gît Dioncounda Traoré ».

Considérant la tournure prise par les événements au Mali, le FDR sollicite :

1. La création d’une commission d’enquête internationale pour faire toute la lumière sur la tentative d’assassinat du président de la République et éviter la répétition de tels actes.

2. La mise en place d’une force capable de sécuriser les organes de la Transition, étant donné que la sécurité du Président n’a pu être assurée le 21 mai.

3. La mise à la disposition du Mali des troupes et de la logistique nécessaires pour appuyer l’armée nationale dans sa mission de reconquête des régions du Nord occupées.

Par ailleurs, au regard du bilan du Gouvernement actuel, eu égard aux tâches prioritaires qui lui ont été assignées (notamment le recouvrement de l’intégrité territoriale, la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic), le FDR demande que soient engagées sans délai des consultations avec les forces politiques et sociales en vue de mettre en place un Premier ministre et un Gouvernement d’union nationale représentatif de toutes les sensibilités du pays.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le président de la République, l’expression de ma très respectueuse considération.

Pour le FDR
Le Président
Siaka Diakité
Secrétaire Général de l’Union Nationale
des Travailleurs du Mali (UNTM)

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