Dans le cadre de le présidentielle du 29 juillet 2018, Caritas-Mali, organisation caritative de l’Eglise catholique au Mali, a organisé, hier jeudi, à l’ex CRES de Badalabougou, une session de formation à l’intention de ses 513 observateurs venus des différents Diocèses du Mali.
La cérémonie d’ouverture de la rencontre de 2 jours était présidée par le secrétaire général de Caritas-Mali, Théodore TOGO, en présence d’Alexandre DENOU, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Mali. On notait également la présence à cette session des experts, notamment Dr Abdoulaye SALL, Mamadou TRAORE, etc.
Selon son secrétaire général, Caritas-Mali, sous l’égide de la Confédération épiscopale du Mali, accompagne, depuis 2013, le processus électoral et l’amélioration de la gouvernance au Mali.
En effet, a rappelé Théodore TOGO, 353 observateurs de Caritas ont été formés et déployés à travers le pays pour observer les élections présidentielle et législatives en 2013 et 428 pour les communales de 2016.
En termes de résultats obtenus, a-t-il noté, les actions de la mission d’observation de Caritas-Mali ont été bien appréciées par les représentants de la Mission de l’Union européenne, de l’union africaine et de la CEDEAO.
La mission d’observation de Caritas-Mali, a fait savoir Théodore TOGO, a été sanctionnée par un rapport général qui a été remis aux pouvoirs publics pour améliorer le processus électoral.
« Les succès engrangés et la situation difficile que traverse actuellement le pays nous motivent à persévérer car, observer les élections est un acte citoyen ; c’est aussi contribuer à l’apaisement du climat social et politique du pays », a-t-il expliqué, avant d’ajouter :
« Le 29 juillet prochain, le peuple malien est appelé à se choisir un nouveau Président de la République. Cette élection va se dérouler dans un contexte particulier, car le pays traverse une période charnière de son évolution suite à la crise politico-sécuritaire dont les séquelles sont encore pendantes».
Selon lui, «la situation sécuritaire s’est aggravée. Si en 2013, c’est le Nord du pays qui vivait la crise, la situation s’étend aujourd’hui au centre du pays et rend difficile la libre circulation des citoyens. Ce qui nous amène à penser que la présente élection présidentielle se passera dans des conditions difficiles».
Toutefois, M TOGO s’est empressé d’ajouter que ceci ne doit les décourager dans leur œuvre d’accompagnement des pouvoirs publics dans la bonne organisation des élections générales de 2018. C’est dans cette dynamique, dira son secrétaire général, que Caritas-Mali a organisé la présente session de formation couplée à celle des formateurs pour mettre à niveau ses 513 observateurs et superviseurs sur les nouvelles dispositions de la loi électorale et contribuer à garantir un processus électoral transparent, équitable, apaisé et conforme aux standards internationaux.
Durant deux jours, les éminents experts entretiendront les observateurs sur les enjeux et défis des élections de 2018, la loi électorale, les institutions de la République et les prérogatives du Président de la République, la Cour constitutionnelle, ses rôles et responsabilités dans l’élection du Président de la République et l’interprétation de la Constitution, les rôles et responsabilités des observateurs de Caritas-Mali.
Théodore TOGO a profité de l’occasion pour rappeler que dans leur lettre pastorale intitulée «Une mentalité nouvelle pour un Mali nouveau», adressée à la communauté catholique et à tous les Maliens de bonne volonté à l’occasion des élections générales de 2018, les évêques du Mali demandent surtout aux organes électoraux de «veiller à une bonne organisation des élections pour minimiser les insuffisances».
Quant au secrétaire général de la conférence épiscopale du Mali, il a rappelé que l’Eglise a le devoir d’être présente dans tous les secteurs d’activités de l’Etat pour qu’elle puisse dire la parole qu’il faut, au moment qu’il faut et aux personnes qu’il faut.
En effet, explique M DENOU, le Seigneur demande au Prophète d’être un veilleur pour qu’il puisse alerter les populations de ce qui ne va pas et aussi les orienter.
Ainsi, soutient-il, c’est cette action sociale qui va partout observer, enregistrer afin d’apporter sa contribution à l’amélioration du système électoral dans notre pays.
L’appel qu’il a lancé est celui de l’Eminence, le Cardinal Jean ZERBO, qui demande aux Maliens «de prier pour la paix dans les cœurs et les esprits, pour la paix dans les familles et au Mali ».
Car explique-t-il, c’est vrai ce sont les Maliens qui vont aller voter, mais ils doivent voter selon la volonté de Dieu. A son avis, ils ne doivent pas exclure cette dimension divine qui fait partie de notre réalité terrestre. C’est pourquoi son appel est d’inviter les Maliens à prier et faire des bénédictions pour des élections apaisées, et à s’abstenir de tous propos et actions de nature violente afin que les élections se passent dans la paix. Au passage, il invite les citoyens à aller retirer leur carte d’électeur qui permet de voter.