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Faible taux d’enlèvement des cartes, sécurité du scrutin: la préoccupation du chef de mission d’observation de l’UE
Publié le samedi 14 juillet 2018  |  Info Matin
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© Autre presse par DR
Mme Cécile Kyenge, chef de la Mission d’Observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) au Mali.
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La cheffe de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne au Mali (MOE UE-Mali2018, a effectué les 10 et 11 juillet sa première visite dans notre pays au cours de laquelle elle a rencontré la plupart des acteurs de l’élection présidentielle dont le premier tour est fixée au 29 juillet. Au terme de cette visite de 48 heures, Mme Cécile KYENGE, député au Parlement européen,a exprimé sa vive préoccupation face au faible taux d’enlèvement des cartes d’électeurs (37%) et de la sécurité du scrutin du 29 juillet prochaine.

La restitution de cette visite était au cœur des échanges, mercredi 11 juillet 2018, entre Mme Cécile KYENGE et les médias à l’hôtel Sheraton de Bamako. Au cours d’une conférence de presse, Mme KYENGE a fait le point sur les préparatifs du scrutin à près de deux semaines du vote.
Arrivée à Bamako le 10 juillet, Cécile KYENGE s’est entretenue avec 17 des 24 candidats à l’élection présidentielle ou leurs représentants, dont le président-candidat, Ibrahim Boubacar KEÏTA, et le chef de file de l’opposition Soumaïla CISSE.
Au cours de ses entretiens avec le ministre Mohamed Ag ERLAF, en charge de l’organisation des élections, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Salif TRAORE, le Délégué général aux élections (DGE), Siaka SANGARE, ainsi qu’avec Tiénan COULIBALY, ministre de la Défense et des anciens combattants, Cécile KYENGE dit avoir pris connaissance des mesures prises par le gouvernement pour assurer la sécurité de la campagne électorale et des bureaux de vote ainsi que de l’avancée des préparatifs du scrutin.
La cheffe de la Mission d’observation de l’UE s’est ensuite entretenue, au cours d’une table-ronde, avec 17 des 24 candidats ou leurs représentants à l’élection présidentielle, puis avec Tiébilé DRAME, le directeur de campagne du candidat et chef de file de l’opposition Soumaïla CISSE.
Au cours de ces discussions, Cécile KYENGEdit avoir pris note des préoccupations soulevées par certains de ses interlocuteurs sur la distribution, en cours depuis le 20 juin dernier, des nouvelles cartes d’électeurs biométriques, ralentie notamment par une grève des administrateurs civils aujourd’hui achevée. Les préoccupations ont aussi portées sur les préparatifs du scrutin en particulier dans les zones où l’administration n’est pas ou peu déployée. Il s’agit aussi la sécurisation des candidats et des électeurs pendant la campagne électorale et le jour du scrutin,essentiellement dans les régions du Centre et du Nord du pays en proie à des conflits intercommunautaires ou sous la menace de groupes extrémistes armés.
Pour sa part, le président Ibrahim Boubacar KEÏTA, candidat à la réélection a reçu Mme KYENGE en audience le 10 juillet dernier. Au cours des échanges, le président IBK, a-t-elle rapporté, a souligné la volonté du gouvernement de tout mettre en œuvre pour permettre de réaliser un processus électoral crédible et apaisé. Et en tant que candidat, il a indiqué son intention de faire campagne dans l’ensemble des régions du pays, y compris dans le Nord.
«Même si je suis persuadée de la bonne volonté du gouvernement et de l’administration en matière d’avancement du processus électoral, je suis néanmoins soucieuse du rythme de distribution des cartes d’électeur à près de deux semaines du scrutin» a déclaré Cécile KYENGE.
Toutefois, elle a salué les nouvelles mesures du gouvernement en cours, notamment la poursuite de la distribution de ces cartes d’électeur le jour du scrutin.
«La sécurité de la campagne électorale et du scrutin représente un autre défi majeur, notamment dans le Centre ainsi que dans le Nord», selon la chef de la Mission de l’UE.
Pour elle, le déploiement d’un dispositif de sécurité conséquent, promis par les autorités, est donc indispensable à la fois pour permettre aux candidats et aux électeurs de participer à la campagne, mais aussi pour rendre possible l’accès aux bureaux de vote dans les zones menacées le jour du scrutin.
Autres acteurs du processus électoral au Mali, la cheffe de la MOE UE s’est également entretenue avec Mahamat Saleh ANNADIF, le chef de la MINUSMA, la mission des Nations Unies, qui apporte un appui logistique au processus électoral. Mme KYENGE a également rencontré les ambassadeurs des Etats-membres de l’Union européenne, qui soutient des structures d’observation nationale.
Cécile KYENGEdevait par ailleurs prendre connaissance des préoccupations de la société civile en matière d’élection, lors d’une rencontre prévue avec des représentants des associations des droits de l’homme, de promotion des femmes dans la vie politique, de jeunes, de personnes handicapées, de soutien aux médias indépendants ainsi qu’avec des observateurs nationaux.
Rappelons que pour le rendez-vous du 29 juillet, 20 observateurs de l’UE dits de longue durée sont actuellement présents dans le pays ainsi qu’une équipe de 10 analystes à Bamako. Ils seront renforcés une semaine avant le vote par 30 autres observateurs dits de courte durée, et par une vingtaine de diplomates de l’Union européenne en poste à Bamako. Le 29 juillet, la MOE UE disposera ainsi de plus de 80 observateurs sur le terrain, issus de 24 Etats-membres ainsi que de la Norvège, de la Suisse et du Canada.
Deux jours après le scrutin, cette mission présentera publiquement dans une conférence de presse ses premières observations et conclusions sur le processus.
La MOE UE a pour mandat d’effectuer une évaluation approfondie, impartiale et à long terme du processus électoral au regard des normes internationales pour des élections démocratiques. Les observateurs évalueront le processus électoral conformément au cadre juridique malien et aux obligations régionales et internationales du Mali.

Par Abdoulaye OUATTARA

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