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Démocratie malienne : La femme, dindon de la farce politique
Publié le mercredi 5 juin 2013  |  Le Guido




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La femme considérée comme la gardienne de la famille depuis les temps anciens doit changer. Ce regard conservateur à l’égard de la femme malienne qui la cantonne dans le foyer, à côté de son mari et ses enfants, doit être banni en notre ère démocratique. Elle doit cesser d’endosser cet unique et lourd fardeau.
La famille, c’est vrai, est importante, mais il y a autre chose à laquelle elle doit aspirer. Elle a le devoir et le droit de s’impliquer dans la politique, parce qu’elle est une citoyenne à part entière. Surtout pendant que les élections présidentielles pointent à l’horizon. Les femmes doivent s’impliquer davantage dans le processus électoral, de jour en jour. Cette tendance se confirme d’ailleurs actuellement avec la candidature annoncée de la députée du groupe parlementaire PDES à l’assemblée nationale, Mme Haïdara Aïssata Cissé, dite Chato, à l’élection présidentielle du 28 juillet prochain. Après Mme Sidibé Aminata Diallo, qui fut la première, seule candidate femme contre ATT en 2002.

Au regard des statistiques, la femme compose la majorité de la population malienne. Force est de constater qu’elle est, au regard de ce poids, presqu’absente dans le processus des élections, qu’elles soient communales, législatives ou présidentielles. Comme on le sait, chaque citoyen doit apporter sa pierre pour la construction de l’édifice national. De ce fait, le rôle de la femme est incontournable dans la politique. Elle ne doit pas être là seulement pour épauler les hommes. Il faut qu’elle mette un terme au temps de la servitude. Elle ne doit plus se contenter de faire du thé, de cuisiner et de danser dans les meetings. Elle peut, bien sûr, mobiliser les gens, faire la campagne pour quelqu’un d’autre, mais elle doit avoir de l’ambition, s’impliquer elle-même pour son destin.

Il est temps de reconnaître que la politique n’est pas une question de sexe, mais de capacité, d’audace, de volonté. L’heure est venue pour les femmes de s’asseoir et réfléchir sérieusement à l’action efficace, en passant résolument de la passivité et du fatalisme à l’activisme total. Ne jamais rester en marge, précéder les hommes s’il le faut, quand on demande de sortir ; s’imprégner de tout ce qui concerne le bon fonctionnent du pays, tel doit être désormais son credo de citoyenne. Sil faut élire un candidat masculin, elle doit le faire dans le fond et non dans la forme.

Femmes dans les campagnes, dans les régions, cercles et autres, ne vous dites pas que c’est le problème des femmes en villes ou de celles qui sont instruites. Seules les femmes connaissent mieux leurs propres préoccupations. Il est temps que les autres aussi se mobilisent pour elle. Il est temps que la mentalité change. Que l’esprit de supériorité en faveur des hommes change aussi, qu’il y ait l’équité de chance. D’ailleurs les hommes oublient facilement que derrière tout grand homme se cache une grande femme, conseillère fidèle et avisée. Elle est irremplaçable, car elle œuvre inlassablement pour l’épanouissement et le bien être de la société, de la nation entière, tout en étant mère.
HABIBATOU COULIBALY

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