‘’Le fleuve Niger, un patrimoine socio-économique environnemental et culturel à sauvegarder face aux menaces de tout ordre’’, tel était le thème de la conférence qu’a animée la ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Keïta Aida MBO. C’était le vendredi 14 juillet.
Cette conférence était l’occasion pour la ministre d’attirer l’attention des uns et des autres sur la nécessité de sauvegarder le fleuve Niger. Pour ce faire, Aida MBO a fait, avec les populations et ses collaborateurs, le constat de la gravité du problème. Elle a échangé avec les différentes couches de la population, notamment les orpailleurs et les teinturières dont les activités affectent dangereusement le fleuve.
Face aux populations, Mme Keïta a affirmé que la sauvegarde du fleuve Niger est l’une des questions les plus préoccupantes de l’heure. Car, elle pose une question de survie au regard de la place qu’occupe le fleuve Niger dans la vie du Mali et de chaque Malien. Ce patrimoine inestimable, dit-il, couvre, en plus du district de Bamako, six des onze régions administratives et fait vivre environ 85% de la population malienne. Donc, la question liée à sa survie est d’un intérêt vital.
Aida MBO ajoute qu’au regard des usages actuels du fleuve, il a été transformé en un grand dépôt final de déchets de tout genre : artisanaux, ménagers, industriels. D’où leur inquiétude pour de l’héritage à léguer aux générations futures. La ministre estime que le thème de cette conférence interpelle sur un enjeu majeur auquel doit faire face la génération actuelle qui est la sauvegarde du fleuve Niger et de ses ressources. Car le constat aujourd’hui prouve que les activités anthropiques ont conduit à la perturbation de l’équilibre qui assure le renouvellement des ressources du fleuve, le rendant de plus en plus vulnérable et depuis quelques années, le fleuve n’arrive plus à bien fournir les services écosystémiques, comme auparavant, il y a de cela 30 ou 40 ans.
La première responsable du département de l’environnement poursuit en disant que la vie socioéconomique des peuples et des sociétés du fleuve, de ses affluents et de ses défluents est désorganisée, et au-delà c’est le développement socio-économique du Mali qui en est fortement affecté. Pour ce faire, elle propose d’agir et cela de façon concertée pour conjurer les différentes menaces auxquelles le fleuve est exposé. Parlant du bassin du fleuve Niger, elle soutient que les questions importantes de sauvegarde du fleuve et de ses ressources se posent également en termes de participation et de responsabilisation des acteurs locaux et à ce propos, une connaissance des menaces qui pèsent sur le fleuve et surtout leur large diffusion auprès des communautés riveraines est un préalable.
Elle préconise de fournir des connaissances et des outils qui permettent une prise en charge des aspects de sauvegarde du fleuve par les gestionnaires et usagers au niveau local. A ce titre, la ministre annonce que l’Agence de bassin du fleuve Niger et d’autres structures du département organisent et continueront d’organiser des ateliers pour mettre les usagers dans un processus de réflexion sur les risques et les menace au niveau local et les amener à faire des propositions d’actions de sauvegarde et pour les responsables communaux, groupements de la société civile, techniciens des services publics, gestionnaires et usagers tout court d’aller vers des solutions innovantes et pertinentes de financement des actions de sauvegarde du fleuve et de ses ressources.
Partant, Aida MBO invite l’ensemble des communes riveraines à s’impliquer davantage dans la sauvegarde du fleuve en inscrivant des actions concrètes dans les PDSEC et en œuvrant à ce que l’argent du fleuve revienne au fleuve. Elle réaffirme l’engagement du gouvernement à assurer pleinement sa mission de sauvegarde du fleuve. Pour elle, cet engagement et cette détermination se sont traduits par la création d’une structure nationale en 2002, en l’occurrence l’ABFN et l’adoption d’un Programme national de sauvegarde du fleuve Niger adopté en août 2016, sans oublier que le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta s’est constitué Ambassadeur et grand défenseur de la cause du fleuve Niger. A titre d’illustration, il disait à la tribune de l’OCDE, le 22 octobre 2014 : « j’alerte sur le sort du fleuve Niger, l’histoire connait le sort des fleuves et cours qui on disparu, je ne souhaite pas cela pour mon pays », conclut Aida MBO.