A quelques encablures de la présidentielle dont le 1er tour est prévu pour le 28 juillet, c’est l’euphorie dans les états majors des partis politiques. Et on le sait, la tenue des élections libres, fiables et transparentes pose d’énorme défis et d’incommensurables difficultés techniques de tous ordres en Afrique subsaharienne. Très souvent, les acteurs du jeu électoral ne se donnent pas le temps d’échanger objectivement en amont sur les rôles et responsabilités des uns et des autres. Ainsi, les blocages sont susceptibles de survenir aux différentes étapes du processus électoral.
Pour créer un espace d’échange et de dialogue sur les règles, les procédures, les étapes et les responsabilités dans le processus électoral qui sera bientôt déclenché dans notre pays, notamment la présidentielle, et pour faire économie des blocages, des crises et autres conflits inutiles et apaiser le climat électoral, le National democratic institute (Ndi) a initié le 30 mai 2013 au Grand Hôtel de Bamako, une session de facilitation du processus électoral sur le contentieux électoral.
La cérémonie d’ouverture était placée sous l’égide du ministre délégué chargé de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire auprès du ministre de l’Administration territoriale, Abdrahamane Touré. C’était en présence du Directeur régional du Ndi, Bady Hinte et des représentants des partis politiques.
Cette session de renforcement des capacités des secrétaires généraux des partis politiques et des représentants des candidats indépendants, initiée par le Ndi avec l’appui financier de l’Usaid, vient à point nommé. En effet, le changement politique du 22 mars 2012 et l’occupation subséquente des régions du nord du Mali par des groupes armés non-étatiques, ont finalement mis en cause le calendrier électoral de l’année dernière. Le processus de sortie de crise malienne a été enclenchée à travers l’Accord Cadre du 6 avril 2012 qui, en restaurant l’ordre constitutionnel, s’est fixé un double objectif : la reconquête de l’intégrité du territoire occupé dans le septentrion par les jihadistes et des terroristes, et l’organisation d’élections régulières et transparentes.
Avec la reconquête définitive du territoire et la sécurisation progressive des populations, les Maliens peuvent désormais se tourner vers la résolution politique et institutionnelle dont l’issue sera la tenue d’élections régulières et transparentes. Et à quelques mois de la présidentielle (28 juillet prochain), les acteurs politiques doivent se préparer à contribuer à l’apaisement du climat social. Faut-il le rappeler, à l’issue de la dernière rencontre de haut niveau des acteurs du processus électoral, les discussions et échanges ont montré une insuffisance dans la connaissance des mécanismes, des procédures et dans la préparation des partis politiques à y faire face efficacement. Mieux, après cette rencontre, plusieurs partis politiques ont approché le Ndi pour l’organisation d’une session spéciale sur le contentieux électoral.
Il faut entendre par contentieux électoral, les litiges qui peuvent naître au terme d’un scrutin. Comment résoudre ces litiges ? C’est à cet exercice que le Ndi a invité les partis politiques à travers la session organisée le 30 mai dernier au Grand Hôtel de Bamako. Cette session a permis aux participants de comprendre le contentieux pré-électoral (relatif à la liste électoral, à la convocation du collège électoral, aux candidatures, à la distribution des cartes d’électeur, à la campagne électorale, aux couleurs du bulletin de vote, à la création des bureaux de vote et à la nomination des présidents des bureaux de vote et des assesseurs. Ils ont également été outillés en matière de contentieux post-électoral (principales irrégularités constitutives de causes d’annulation des suffrages exprimés dans un bureau de vote et recours en contentieux post-électoral).
Espérons que cette session de renforcement des capacités des partis politiques, initiée par le Ndi, fera tâche d’huile afin que les prochaines élections se déroulent dans de bonnes conditions.