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La Bonne Lecture N° 030 du

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Adama Traoré, Directeur d’Acte SEPT : « L’enfant qui n’a pas eu le goût de la lecture à bas âge, il lui sera très difficile d’être un adulte lecteur… ».
Publié le mercredi 5 juin 2013  |  La Bonne Lecture




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Dans le cadre de la promotion de la lecture comme facteur de développement, nous avons rencontré un féru de la lecture du nom de Adama Traoré. L’homme a bien voulu se prêter à nos questions. Suivez plutôt !

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Adama Traoré, né à Sikasso au quartier Fama ; dans la grande famille Traoré ; après l’obtention de mon DEF à l’école Tièba ; j’ai suivi une formation de comédien. Avec cette formation de base ; j’ai appris différents métiers de la filière du spectacle vivant : metteur en scène, opérateur culturel, dramaturge. Je suis membre fondateur de l’association culturelle Acte SEPT (Sensibilisation, Education et Promotion Théâtrale) ; initiateur et Directeur artistique du Festival du Théâtre des Réalités. Président de la Coalition malienne pour la diversité culturelle ; chevalier des arts et lettres de France.

Qu’est-ce que la lecture selon vous ?

Je pourrais dire comme le grand écrivain philosophe Jean-Paul Sartre, c’est à travers les livres que j’ai découvert l’univers ! La lecture pour moi c’est l’outil fondamental à partir duquel on peut apprendre à manier tous les autres outils spécifiques. Si je ne m’abuse un des premiers commandements de l’islam est : lit ; cela témoigne de l’importance de la lecture et un des Evangiles dit : « Au commencement était le Verbe, le Verbe était avec Dieu et Dieu était le Verbe ».C’est dire que la lecture est le premier outil pour forger le savoir.

Quand est-ce que vous avez commencé à lire ?

A partir de la septième année de l’enseignement, j’ai pris goût à la lecture, je suis rentré dans un réseau d’échange de livre ; à l’époque à Sikasso ma ville natale il y avait une bibliothèque au niveau de la mission catholique et un réseau de lecteurs de roman. Les livres circulaient avec les membres de ce réseau que je fréquentais, j’y trouvais des livres qui me sortaient des livres scolaires.

Qu’est-ce que la lecture vous a apporté ?

La lecture a ouvert mon univers sur d’autres réalités ; si je suis aujourd’hui un homme de théâtre c’est grâce à la lecture ; elle m’a permis de voir le monde non tel qu’il est mais tel que je l’imagine et cela m’a donné la conviction que si nous voulons changer le monde il faut y montrer de meilleures images. Et mon devoir de metteur en scène est de cultiver ce rêve de construire un autre monde.

On a coutume de dire que les maliens ne lisent pas, selon vous, ce constat amer est dû à quoi ?
Notre société voudrait que l’individu se soumet à la communauté, un enfant qui se met en retrait pour lire est souvent pousser à rejoindre le cercle des autres ! Lire est un acte éminemment individuel ! Quand enfant, on n’a pas eu le goût de la lecture c’est dur de l’avoir quand on atteint l’âge adulte, ici nous sommes dans la précarité, il faut courir derrière le « nan songon » .Lire s’est s’évadé ici à longueur de journée le spectacle est garanti, aussi nous sommes à l’heure du zapping ce qui est le contraire de l’univers de la lecture. Nous sommes devenus une société dans laquelle le paraître est plus important qu’être ; or la lecture informe (former dedans) ce qui n’est pas compatible avec le tout et tout de suite !

Avec l’arrivée de l’internet, ne craigniez-vous pas la disparition du livre imprimé ?

Le froissement du papier, l’odeur de l’encre, le contact du papier sont des sentiments, des émotions aussi, que pour moi internet ne pourraient remplacer. Bien, sur une tablette avoir toute une bibliothèque avec ses livres de choix est un grand luxe ; mais pour autant je ne crains pas la disparition du livre imprimé !

Quel appel avez-vous à lancer pour que les gens lisent beaucoup dans notre pays ?

Je ne me sens pas investi d’un quelconque pouvoir pour faire un appel, je me contente de dire à mes concitoyens que nous sommes dans un monde où la compétition est féroce, que chacun se doit être un aristocrate au sens des premiers parmi les meilleurs et que dans cette guerre la lecture est arme stratégique.

Votre dernier mot
Le plus dangereux de tous les hommes, c’est celui qui n’a lu qu’un seul livre qui ne pense et n’agit que conformément à cet unique livre. Que Dieu nous préserve.
Interview réalisée par Mamadou Macalou

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