Contrairement aux 13 000 supporters algériens qui avaient envahi les rues de Khartoum lors de la troisième semaine du mois de novembre 2009, les quelques fous des Verts présents dans la capitale burkinabé n’ont pas encore remarqué cette effervescence et cet intérêt qui devaient accompagner la tenue d’un tel derby dans ce pays.
En effet, un petit tour au centre-ville de la capitale est suffisant pour remarquer que rien n’indiquait qu’un match éliminatoire de la Coupe du monde 2014 va se dérouler dans cette ville. On peut comprendre peut-être que le fait que les deux équipes qui animeront cette partie soient étrangères peut être la cause de cette indifférence, mais pour un public connaisseur et qui aime énormément le football, un tel détail ne peut pas le bloquer, d’autant que l’un des deux animateurs de cette rencontre n’est autre que le voisin malien, avec toutes les relations fraternelles liant les deux peuples.
Au stade on s’applique pour entretenir la pelouse par habitude
Si au niveau des bureaux situés en bas des tribunes, on s’active comme on peut pour régler les derniers détails d’ordre organisationnel, le reste des employés du stade ne se focalise pas vraiment sur la tenue d’un tel match, ce sont les mêmes gestes de tous les jours qui se répètent : la tonte du gazon, son arrosage ou encore l’entretien des tribunes, d’autant que la sélection locale s’est produite la semaine passée face au Congo sur cette pelouse, d’où cette course contre la montre pour retaper cette infrastructure totalement rénovée en 1998.
Dans les rues, pas autant de Maliens qu’au Gabon
Même si les deux pays sont voisins et que beaucoup de Maliens ont choisi par exemple de se refugier au Burkina à cause de la guerre, il n’en demeure pas moins que les Maliens ne sont pas visibles à Ouaga, on croise rarement les couleurs de leur drapeau contrairement par exemple au Gabon, où les Aigles de Giresse avaient décroché une belle 3e place lors de la dernière CAN, un peu grâce au soutien des milliers de Maliens qui y vivent. A Franceville ou à Libreville, les Maliens étaient partout, chose qu’on n’a pas remarquée ici à Ouagadougou, même lorsqu’on a demandé à «Aziz» un jeune taxieur ouagalais de nous indiquer le lieu d’un éventuel quartier malien. Il nous a fait savoir qu’il n y en avait pas forcément, ce qui explique peut-être ce manque d’engouement ressenti à notre arrivée ici.
Les Burkinabés ont la tête à Libreville
Les Maliens ne se sont donc pas encore manifestés, quant au public local, qu’on annonçait du côté de la sélection malienne, il n’a pas encore donné signe de vie, on a même croisé des gens étonnés de voir des Algériens circuler dans les rues d’Ouaga, ils ne savaient même pas qu’un match international entre un mondialiste et le 3e de la dernière CAN était au programme chez eux. «Pourquoi il y a autant d’Algériens, qu’est-ce que vous faites ici ?» Nous avait lancé un jeune Burkinabé, quelques minutes après notre arrivée à l’aéroport d’Ouagadougou. Cela en dit long sur le peu d’importance que les Ouagalais accordent à cette partie.
