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Débat politique « Face au peuple » pour passer en revue les projets de société: Seuls 3 des 24 candidats ont répondu à l’appel
Publié le dimanche 22 juillet 2018  |  kibaru
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Le complexe culturel Blomba a servi de cadre à l’organisation d’un débat politique sous le thème « Face au peuple ». Initié par Wassamba et HoronTV, ce cadre, premier du genre au Mali, était censé permettre aux différents prétendants à la présidentielle du 29 juillet, de présenter leurs projets de société. Cependant, le bilan de cette rencontre est très mitigé. En effet, sur les 24 candidats invités à débattre, un seul a effectué le déplacement et deux autres se sont faits représenter.



Un rendez-vous manqué. Voilà comment l’on peut qualifier le débat politique « Face au peuple » initié par Wassamba et HoronTV. Pour la circonstance, il faut préciser qu’elles étaient plusieurs personnes à avoir effectué le déplacement dans la grande salle du complexe culturel Blomba. Parmi celles-ci des supporters de candidats, des journalistes, des membres de missions d’observation de la présidentielle du 29 juillet. A noter que sur les 24 candidats invités, un seul, en l’occurrence Oumar Mariko, a fait le déplacement, même s’il n’est resté que quelques minutes. Par contre, deux candidats à savoir Cheick Modibo Diarra et Modibo Kadjoké se sont faits représenter respectivement par Mahamane Mariko – non moins président de la Convention des réformateurs pour l'alternance et la justice (Craj Faso-Nyèta) – et Mohamed Coulibaly. Lesquels ont développé plusieurs axes prioritaires contenus dans le programme de leurs candidats. Selon les organisateurs, quatre candidats à savoir Mme Djébou N’Diaye, Housseyni Amion Guindo, Mohamed Aly Bathily, Mohamed Y. Traoré ont même confirmé leur participation à ce débat. Hélas !

Pour autant, cela n’a pas empêché aux candidats qui étaient présents ou qui se sont faits représenter de participer activement au débat qui était animé par Adelle Samaké et Mohamed Mariko. Parmi les thématiques abordées figurent le processus d’Alger, l’éducation, la santé et l’économie.

Revisiter le système pédagogique

Fervent pourfendeur de l’Accord issu du processus d’Alger, le candidat Oumar Mariko a tout de même reconnu que ce document a permis aux différents protagonistes de ne plus s’affronter mutuellement et de s’asseoir autour d’une même table pour dialoguer. Pour le reste, il a dénoncé ce document qui, selon lui a été imposé par la France et l’Algérie. Il a promis qu’après son accession à la magistrature, il s’attèlera d’abord à une tournée nationale qu’il compte débuter par la région de Kidal. S’agissant du volet éducation, une fois élu, il a proposé de revaloriser les écoles communautaires et de revoir le système pédagogique. Selon lui, les violences constatées aujourd’hui dans les milieux scolaire et universitaire sont « le fait du pouvoir en place ». Il a tenu à apporter un démenti cinglant des informations faisant état d’une alliance avec le candidat Cheick Modibo Diarra en cas de deuxième tour.

Quant au représentant de ce dernier, Mahamane Mariko, il a expliqué que son candidat symbolise la rupture et le vrai changement. Toutefois, il entend consolider les acquis de l’accord et mettre l’armée dans de meilleures conditions pour éviter l’effondrement de la sécurité comme en 2012. Concernant l’éducation, il a estime que son candidat entend adapter l’enseignement aux besoins du marché de l’emploi. Il propose aussi d’organiser le secteur privé pour lui permettre de créer plus de richesses et de réduire le taux de chômage des jeunes en particulier. Pour lui, il faut également une meilleure répartition des ressources du pays afin que tous les citoyens puissent y trouver leur compte.

Mauvaise gouvernance

De son côté, le porte-parole du candidat Modibo Kadjoké, Mohamed Coulibaly a déclaré que ces rébellions cycliques ne sont que les conséquences d’une mauvaise gouvernance. Pour lui, certaines avancées obtenues aujourd’hui n’auraient pas été possibles sans l’accord issu du processus d’Alger. Tout en réaffirmant l’importance de ce document, il a indiqué que son candidat, une fois élu, entend renforcer les concertations à travers un concept dénommé « dialogue de refondation nationale ». A l’entendre, jusqu’ici la mise en œuvre de l’accord est bloquée à cause des mésententes autour des aspects liés à la politique. D’où sa proposition de se focaliser davantage sur les aspects liés au développement sur lesquels tous les protagonistes sont unanimes. Toujours dans ce domaine, il a souligné l’impérieuse nécessité de revoir la Constitution afin de l’adapter aux réalités du pays. Ainsi, il a précisé que le premier axe contenu dans le programme de son candidat c’est surtout la sécurité sans laquelle il est impossible d’envisager le développement. Pour ce qui est de l’éducation, il a indiqué qu’une fois élu, son candidat va surtout renforcer la place des langues maternelles dans le système éducatif. A cet égard, il a pris pour exemple certaines puissances qui n’auraient pas atteint ce niveau de développement sans une valorisation de leurs langues locales. Sur le volet économique, il a proposé une plus grande valorisation du secteur primaire : agriculture, élevage et pêche.

Après ce rendez-vous manqué, il nous est revenu que les initiatives se multiplient pour l’organisation d’un débat politique avec tous les candidats avant la présidentielle du 29 juillet.

Massiré DIOP (L’Indépendant)

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