Dans le cadre des activités préparatoires du colloque national sur la justice transitionnelle au Mali, le ministère de la Justice a organisé, mardi, une Journée d’information et d’échanges avec les institutions et organisations de défense de Droits de l’Homme, les confessions religieuses, les autorités coutumières, les cadres de concertation thématique et les organisations de la société civile. La cérémonie était présidée par le secrétaire général du département de la Justice, Djibril Kane, accompagné du représentant du 1er vice-président de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) Amadou Bocar Tékété.
Cette Journée va permettre aux experts de s’approprier du concept de justice transitionnelle en vue de proposer un modèle de justice transitionnelle conforme à nos besoins de justice et de paix.
L’organisation de cette journée s’inscrit dans le cadre de la préparation du colloque sur la justice transitionnelle au Mali prévu pour les 17, 18, 19 juin prochain. « Les objectifs assignés à ses consultations préliminaires sont de permettre l’appropriation des concepts de justice transitionnelle par les acteurs clés de la société civile malienne et de susciter la réflexion sur la mise en place éventuelle des mécanismes et instruments de la justice transitionnelle » a expliqué Djibril Kane. Rappelons que la justice transitionnelle est un ensemble de mesures qui tentent de répondre à une demande de justice après des situations de conflits et de violations massives des droits de l’homme.
Le secrétaire général du ministère de la Justice, explique qu’aujourd’hui l’avènement d’une politique de justice transitionnelle qui s’appuierait sur des mécanismes divers et complémentaires, judiciaires et non judiciaires, constituerait la voie vers la réconciliation et la construction d’une paix durable. « La question de la justice transitionnelle dans laquelle le nouveau pacte social trouvera son fondement se situe entre le besoin de justice et de réconciliation, le besoin de reconstruire le tissu social et la confiance », précise-t-il.
Cette justice, à laquelle il aspire, doit venir du peuple. Celle-ci, poursuit-il, doit se concevoir sur la base des piliers fondateurs de justice et de vérité afin de rendre aux victimes des violations des droits de l’homme, leur dignité grâce à des mesures de justice et de réparation pour les torts qu’elles ont subis. La justice transitionnelle doit contribuer à la prévention de nouveaux conflits, à la consolidation de la démocratie et au rétablissement de l’Etat de droit, le tout sur de nouvelles bases consensuelles.
Nous devons, préconise-t-il, réfléchir, agir de sorte que notre processus de justice transitionnelle soit construit sur une vision plus large de la justice. Il doit constituer un point de rencontre entre les actions judiciaires et extra-judiciaires répondant aux exigences du droit à la vérité, du droit à la justice, du droit à la réparation et la garantie de non-récurrence.
Le représentant du CNDH a assuré que la commission est disposée à œuvrer avec toutes les organisations dans le cadre du processus de dialogue de justice et de réconciliation. Cependant, il a souhaité la mise en place des instruments et mécanismes de justice transitionnelle en vue de lutter contre l’impunité des violations des droits de l’homme. « Notre conviction est que la recherche de la paix passe inexorablement par le respect du droit national, régional et international » dit-il. Tous acteurs de paix au Mali doivent, a-t-il recommandé, se retrouver autours des valeurs de justice, des droits de l’homme et de la réconciliation nationale.